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Le GÉnÉral Et Les Colonels

Le GÉnÉral Et Les Colonels

« Ce garçon sera un jour Président de la République ou personne ne saura où se trouve sa tombe ». C’est un vétéran de la guerre de libération aux multiples décorations, trouvé dans une modeste maison de Bairro Militar, à Bissau, qui nous rapporte cette prédiction, attribuée à l’ancien Président Malam Bacai Sanhà. Le « garçon » en question, qui faisait déjà parler de lui par son bagout et son entregent en ville, c’est Umaro Sissoco Embalo. C’est peu de dire que l’ancien «petit» de Nino Vieira, homme de confiance du colonel Kadhafi, missi dominici de Blaise Compaoré, poulain de Sassou Ngesso et « petit frère » de Macky Sall, a fait du chemin.

Actuel Président de la Cedeao, le chef de l’Etat bissau-guinéen et non moins général de brigade Embalo, est sous le feu des critiques virulentes de proches d’autres galonnés : les colonels putschistes Assimi Goita du Mali et Mamadi Doumbouya de la Guinée. Pour avoir menacé les « hommes forts » de Bamako et de Conakry de « lourdes sanctions » s’ils ne se conformaient pas aux recommandations de l’instance sous-régionale, Embalo s’est fait traiter d’ « amuseur public » par le Premier ministre guinéen Bernard Gomou.

Pourtant, avant de récolter cette volée de bois vert, Embalo était l’un des rares, parmi ses pairs, a trouvé grâce aux yeux des deux colonels. Après le deuxième coup d’Etat de Goita au Mali et le coup de force de Doumbouya en Guinée, jouant en solo, il s’était empressé, au grand agacement de certains de ses homologues optant pour la ligne dure, de se rendre dans les deux pays pour tenter de nouer le dialogue avec les tombeurs d’IBK et d’Alpha Condé.

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Embalo est-il devenu subitement moins « compréhensif » à l’égard des prétoriens après que lui-même a échappé de peu, en février dernier, à une tentative de coup d’Etat attribuée au contre-amiral José Americo Bubo Na Tchuto ?

Depuis que son chef de la sécurité Cherno Bary, alias « Cherninho », l’a miraculeusement tiré de ce très mauvais pas, Embalo compte désormais sur un contingent de la Cedeao dépêché en urgence à Bissau pour sécuriser une capitale abonnée aux règlements de comptes sanglants. Alors qu’à son arrivée au pouvoir, trop sûr de lui, il avait acté le départ des troupes de la Cedeao, il presse désormais celle-ci de créer une « force antiputsch ».

Entre les têtes brûlées que sont les jeunes colonels et la forte tête qu’est « El General », comme aime se faire appeler Embalo, a débuté une partie de poker menteur à l’issue très incertaine.







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