« Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit.
Je n’étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit.
Je n’étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n’ai rien dit.
Je n’étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n’ai rien dit.
Je n’étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester »
Cette citation, prêtée à Friedrich Gustav Emil Martin Niemöller, comporte plusieurs variantes au gré de l’inspiration de ceux qui en usent. En l’occurrence ici, nous faisons un appel pressant au bon sens et à la responsabilité des sénégalais, face aux défis qui se dressent progressivement et… méthodiquement ( ?) devant nous.
Les événements qui se sont déroulés récemment, dans le département de Mbour, relativement à l’intervention des forces de l’ordre pour interrompre le déroulement normal de la tournée du leader du Pastef Ousmane Sonko, méritent que l’on s’y arrête. Aucune lassitude ne doit triompher sur notre capacité d’indignation car, il semble bien qu’une escalade systématique s’opère dans le sens de la restriction de nos droits et libertés d’aller et de venir.
Le leader du Pastef, au sortir des élections législatives et, après avoir procédé à la restructuration des instances de son parti, a annoncé urbi et orbi qu’il allait, selon un agenda largement diffusé, engager une tournée nationale pour tâter le pouls du pays. « Nemeku Tour ». Il s’agirait, à cette occasion, de remobiliser ses militants et militantes et d’animer les instances à la base.
Quelle loi interdit cela ?
Quel est dans cet énoncé public, l’élément perturbateur…anormal qui nécessiterait la mobilisation des forces de l’ordre ?
J’ai beau chercher et je n’en trouve pas ! Et vous ?
Un parti politique est une association qui doit avoir la latitude d’exercer des activités de mobilisation et de sensibilisation de ses militants et sympathisants. Ces rassemblements de communion entre les militants, de la base au sommet, sont consubstantiels de la liberté d’association. Il est, dès lors inadmissible que ces activités fassent l’objet de limitation ou d’intimidation. ..
Sur un enjeu comme celui-là, tous les citoyens sénégalais, épris de justice et de paix sociale, doivent prendre conscience que, si on laisse passer ce genre de distorsion à la démocratie, nous assisterons à l’extermination de nos libertés individuelles les unes après les autres ! Sans autre forme de procès.
Alors nous disons : Alerte, alerte, alerte ! Trois fois…