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Choisir N’est Pas Une Option

Tout dans la vie est question de choix. Elle commence par « la tétine ou le téton », se termine par « le chêne ou le sapin » ou « Percal ou Malikane ». Entre temps, il faut toujours et encore choisir. Entre la bourse ou la vie, fromage ou dessert, la peste ou le choléra, Roux ou Combalusier, la guerre ou la paix…Rebeuss ou l’Onu. L’instant qui met notre Sénégal dans une effervescente expectative est crucial et le place à la croisée de deux routes aux décors et abords totalement dissemblables.

Faire le « Choix de l’histoire »

Tout le pays est suspendu à son choix. Sera-t-il un visionnaire homme d’État ou un simple joueur de bonneteau, ce jeu où l’on mélange les cartes pour restituer les mêmes ? Entrer dans l’histoire ou se vautrer dans les petites histoires ? « Comme ti veux ti choises » ! Sauf votre respect monsieur le président.

Le choix du joueur de bonneteau qui décide de se vautrer dans les « petites histoires » et de nous destiner à un vaudeville politique à la Alpha Condé, serait funeste pour notre pays et le Sénégal tout entier retient son souffle et exprime son dégoût devant certains actes d’une kleptocratie totalement décomplexée, dont les acteurs les plus rustres semblent être nés après la honte, et ont des comportements d’une caste totalement hors-sol et je-m’en-foutiste, en regard des difficultés que traversent les sénégalais, dont les enfants par milliers servent de bouffe aux poissons de la Méditerranée ou de l’Atlantique.

Jamais discours des vœux à la nation sénégalaise par un chef d’État de notre pays n’a été aussi attendu par les citoyens. Il y a eu le « tango » du troisième mandat, les sorties d’innombrables « petits maures » hors de la tente, lestés de ballons de sonde, qui n’ont fait qu’alimenter le manque de visibilité de vie politique future. Le président Macky Sall a l’occasion et la responsabilité d’apaiser ce pays et de libérer les Sénégalais pris en otages par les politiciens et leurs menées, qui continuent à privilégier leurs petits intérêts particuliers, et à se moquer comme de leurs premiers milliards, de l’intérêt général.

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Le chef de l’État a l’impérieuse nécessité de nous ouvrir son agenda, après qu’il nous a envoyé dire depuis New York, que sa candidature était un problème privé, pas du tout juridique. Il a d’ailleurs bien pris soin de se rendre incontournable, en ne présentant et en ne préparant personne à l’affrontement avec d’autres candidats, il avance, droit dans ses mocassins à glands, comme le « buffle » qu’il porte en signe astrologique chinois…Et chacun sait qu’un buffle, ben ça avance, ça fonce, jusqu’à temps de percuter un mur. Il a à rassurer les Sénégalais, qui sont abasourdis par le spectacle donné par des députés, qui se battent comme des charretiers, trafiquent des faux billets, des faux passeports, et ce, impunément.

Va-t-il lors de son discours de vœux à la Nation condamner ses proches qui ont pris plus que des libertés avec une gestion orthodoxe de leurs ministères ou Directions générales ? Va-t-il clore le bec de ceux qui sont en train de diffuser une insoutenable petite musique qui tendrait à discréditer les juges de la Cour des Comptes, grands magistrats s’il en est, qui n’ont pas attendu le surgissement au pouvoir de cette caste sans épaisseur, pour prouver leur attachement à la bonne conduite des affaires de l’état et de la Nation ?

Le président va-t-il coller à l’effarement des Sénégalais face à la multiplication des scandales financiers, pointés par la Cour des comptes, et qui sont récurrents depuis une dizaine d’années, et qui poussent les citoyens à croire que les pointés du doigt sont toujours et encore promus, comme pour les récompenser de leurs méfaits ?

Le Prodac est une arnaque, une énorme escroquerie financière réalisée par une bande de délinquants dont Mame Mbaye Niang est l’acteur principal.

Le Prodac est un échec complet en matière de création d’emplois car il avait pour ambition de favoriser l’insertion de 300 mille jeunes dans le secteur agricole en cinq ans. Il devait permettre l’installation de 1 600 GEA « groupements d’entrepreneurs agricoles », la sortie de formation de plus de 90 000 jeunes en milieu rural de centres d’incubation pour créer leur propre exploitation agricole, et la production de 167 400 tonnes de produits agricoles.

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Combien parmi ces jeunes spoliés de leur avenir sur leurs terres sont aujourd’hui au fond de la Méditerranée ou de l’Atlantique, ce qui rend ce braquage encore plus ignoble, et leurs auteurs d’autant plus criminels ?

Va-t-il calmer la colère des Sénégalais sidérés par les accusations de corruption et de partage de butin portés par un partisan et proche du président à l’encontre d’une ex-Première ministre qui en est restée coi et sans voix ni même protestations, ne serait-ce que de principe ?

Va-t-il nous éclairer sur le GAP portatif et rempli à ras-bord de Moustapha Diop, en la personne de son chauffeur transformé en convoyeur de fonds ?

Va-t-il expliquer aux Sénégalais au bord de la nausée, ce que ses proches épinglés par la même Cour des comptes, ont fait des 1 000 milliards qui étaient destinés à accompagner leur résilience face à une pandémie du Covid qui a terriblement affaibli notre économie ?

Il est impératif de prendre le temps qu’il faut pour analyser les mécanismes de la roublardise et de l’incurie de fonctionnaires indélicats en cheville avec des affairistes en tous genres qui volent, détournent, bref se sont sucrés sans pudeur sur la misère, la maladie et… les morts du Covid.

Ne nous laissons pas distraire. Le sujet est sérieusement grave. 1 000 milliards sont en jeu. La sanction contre les crimes économiques envers la patrie est urgente, nécessaire et essentielle.

Société de résilience ou de connivence ?

Le Sénégal est-il une société de résilience à laquelle on peut tout faire subir et qui s’en sort toujours, amochée mais fataliste, un peu sonnée, mais toujours debout et vaillante ?

Le Sénégal a-t-il développé face à tous ces scandales, auxquels nous semblons être habitués, une société de connivence, voire de complicité avec cette caste sans foi ni loi, autre que celle du profit, qui nous rend presque indifférents à l’arrestation incongrue en ces temps, d’un journaliste, qu’on n’arrête pas pour avoir dit des mensonges, mais pour savoir comment il avait pris connaissance de l’innommable, l’inconcevable et nauséabond contrat d’armement passé dans des conditions toujours pas éclaircies ?

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Enfin, troisième option, oubliée et peu prise en compte par cette caste politique hors sol, c’est celle d’un Sénégal qui sait être aussi un pays de turbulences. Les Sénégalais n’ont pas peur de l’Océan dans lequel ils plongent pour sortir de l’enfer, ils n’auront pas plus peur de forces de répression, armées comme des porte-avions, ou d’une armée dont l’esprit républicain raconte à l’évidence que les hommes qui la composent, ne tireront jamais, au grand jamais, sur leurs frères, sœurs et enfants de leur pays. C’est l’implacable limite d’un coup de force, s’il était envisagé.

Les Sénégalais espèrent au soir du discours du nouvel an, que notre président jouisse si ça lui convient, d’un indéniable bilan positif, quant aux infrastructures qui conditionneront notre émergence, quant à l’amélioration de l’employabilité de notre jeunesse, et qu’il leur propose élégamment de choisir l’homme qui présidera à leur destinée en 2024. Le choix n’est pas une option et 2023 n’est pas 2011, l’air est plus sulfureux, le pays sent le gaz, surtout ne pas laisser des boutefeux jouer avec des allumettes. En outre, même si c’est parfois irrationnel, le président Macky Sall ne bénéficie pas de l’attachement que le peuple sénégalais avait pour Abdoulaye Wade en 2011, avant de le congédier en 2012, tranquillement, sereinement avec un sens aiguisé de leur responsabilité politique.

Il sera toujours préférable de sauver le Sénégal, plutôt que de sauver quelques barons inconscients, irresponsables et suicidaires, d’une demande future, voire d’une exigeante reddition des comptes. A chacun sa Cour… A chacun son « Opération Goxxi »… Cela ne vous rappelle rien ?

A bon entendeur…Joyeux Noël !







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