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Tout Ceci N’est Que Vanite

Lorsque les généraux romains rentraient de campagnes victorieuses, auréolés de gloire, devant des foules en délires, balançant des pétales au-dessus de leurs têtes, on remarquait qu’il y avait toujours quelqu’un, dont on ignorait l’identité pour chuchoter à leurs oreilles la phrase suivante : « tout ceci n’est que vanité ».

En vérité cela ne pouvait être autre chose que de la vanité.

Dans notre pays, le Sénégal la tempérance est devenue anthropique, et le cœur parle plus que la raison. Du pays de dialogue tant vanté par le chantre de la négritude Senghor, on est passé au pays de la confrontation et des gladiateurs. Pourquoi Diantre !

Parce qu’un Président en exercice veut se présenter une troisième fois à l’élection présidentielle alors qu’il a dit Urbi et Orbi qu’il fut l’auteur de la Constitution qui consacre la limitation de son mandat à 2 y compris celui qui était en cours, suivi en cela par tout l’appareil de l’APR, son parti ? Et dans le même temps, il s’autorise à décider de ceux qui seront éligibles à la candidature pour lui faire face, en mettant hors de course ses sérieux concurrents au prétexte qu’ils ont maille à partir avec la Justice, qui le moins qu’on puisse dire est suspectée d’être aux ordres du Prince.

Jamais dans l’histoire récente de ce pays, en tout cas depuis la première alternance, le processus électoral n’a souffert aussi profondément d’une absence de dialogue. De part et d’autre on cherche à « montrer qu’on est garçon » comme disaient nos cousins ivoiriens. On a vu ou est-ce que ça à mené et ce n’est pas totalement fini.

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Il faut arrêter les soi-disant « faucons » qui n’ont rien dans la cervelle, raison pour laquelle ils sont prompts à bander des muscles ou à insulter. Le combat démocratique c’est par les arguments, les convictions et les valeurs faute de quoi, c’est la loi du plus fort. Mais peut-il y avoir de combat démocratique sans débat ? C’est vrai que si le siège du débat démocratique, qui est naturellement l’Assemblée Nationale, est aujourd’hui réduite à une foire d’empoigne, il reste peu d’alternatives pour le dialogue politique. Que l’on se comprenne bien, le dialogue politique ce ne sont pas les plénières où l’on soliloque , ou les déclarations à travers la presse. C’est plus sérieux que cela, parce que l’ordre du jour est préétabli et l’objectif bien précis et le résultat attendu bien cerné.

Aujourd’hui, il urge plus que jamais de prêter une oreille attentive à la société civile, qui lasse d’alerter risque de baisser les bras, personne ne le souhaite. Je suis inquiet lorsque des voix comme celle de Alioune Tine s’élève, avec toute l’expérience qu’elle porte, ici et ailleurs, et qu’on la brocarde par des arguments absolument spécieux.

Je suis d’autant plus inquiet que ceux qui comprennent se taisent. La posture d’alerte en de telles circonstances n’est pas un mouvement d’humeur partisan de quelque bord qu’il soit, ni une vive émotion, voire une peur non contenue qu’on veut transmettre, encore moins une dénonciation. Il s’agit d’un faisceaux d’éléments factuels, de précédents connus et des expériences de faits, dont les enchainements ont conduit à des situations de conflits graves, dont les conséquences n’ont pas été bien analysées par les protagonistes, souvent aveuglés par leurs égos ou leurs positions « de force » du moment. Une telle situation amène les organisations de défense des droits humains à sonner l’alerte. De ce point de vue, Alioune Tine a raison de dire ATTENTION.

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La particularité de l’Alerte est qu’elle situe à son summum la gravité du moment (c’est le cas aujourd’hui), pour emmener les vis à vis ou les acteurs de quelques bords qu’ils se situent soit à mettre la pédale douce à revenir à la raison, où à ouvrir des pistes de dialogue ou de règlement pacifique du conflit.

Alioune Tine a l’expérience des situations similaires à ce qui se passe chez nous, notamment dans les pays voisins notamment au Mali, au Togo en Côte d’Ivoire (N’est-ce pas lui et d’autres qui ont sauvé le Juge ivoirien Epiphane Zoro qui a dû se réfugier au Sénégal ?), au Burkina Faso, au Nigéria….

N’écartons surtout pas cette possibilité que Abdou et Wade avaient saisi du haut de leur posture de responsabilité devant « Dieu et les hommes ».

Tout le monde sait que la violence nait toujours des paroles. Elle est verbale d’abord pour à l’étape supérieure, la violence physique.

L’adage nous dit qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Le Président Houphouët Boigny disait quant à lui « je préfère l’injustice au désordre, car l’injustice on la répare lors que le désordre quand il s’installe… c’est plus compliqué ». J’ai toujours rétorqué au Sage que le cumul d’injustices mène tout droit au désordre, sans remettre en cause sa maxime .

Evitons d’aller au désordre par le fait de décisions de justice (par action ou omission) manifestement incompréhensibles. Un célèbre juriste français disait d’ailleurs avec beaucoup de pertinence « Je doute de l’exactitude des solutions jurisprudentielles qui heurtent le bon sens » pour s’tonner du rendu de certaines décisions de justice.

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Il nous faut ouvrir des espaces de respiration de notre démocratie, pour éviter de tomber dans la Démocrature avec un Léviathan des temps modernes tout puissant en face de qui une foule hystérique désespérée prête à tout, parce que ne trouvant aucune issue à l’expression de ses préoccupations légitimes apporte le challenge.

Dans un tel cas de figure, le pire est à craindre, et notre jeunesse ne doit pas accepter d’être l’agneau de tous les sacrifices.

Que Dieu sauve le Sénégal de l’hypertrophie délirante1 du moi et sonne le retour à la raison.







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