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Khalifa Sall, La Constance Dans La Posture RÉpublicaine

« Les grands esprits discutent des idées, les esprits moyens des évènements, les petits esprits des gens », écrivait Eleanor Roosevelt. Khalifa Ababacar Sall prend toujours position au nom de la République.

Le 21 octobre 2019, trois semaines après sa libération, devant une foule massivement venue répondre à l’appel, Khalifa Ababcar Sall s’adresse aux sénégalaises et sénégalais. Les ambitions de l’ancien maire de Dakar sont restées intactes. La case prison « controversée » n’est pas venue à bout de sa détermination. Il réaffirme son ancrage dans l’opposition, « avec responsabilité mais sans compromission, avec fermeté mais sans excès ».

Khalifa A. Sall affiche sa volonté de reprendre son projet politique là où il l’avait laissé. « Une grande Nation comme la nôtre ne peut se construire qu’à travers de grandes dynamiques autour des femmes, des hommes et des valeurs. Nous devons être ces femmes et ces hommes et incarner ces valeurs pour tracer un chemin d’espoir pour les millions de Sénégalais qui s’impatientent et s’angoissent. » Ceux qui s’attendaient à une posture de va-t’en guerre ont vite fait de déchanter « nous ne devons avoir ni haine ni rancœur, même dans l’adversité. Nous ne devons pas céder aux excès de la politique, ni perdre notre temps à ressasser le passé », dira-t-il.

Il se projette dans le futur et décline son projet de société à travers trois viatiques : la résilience, l’attachement à son identité idéologique (le socialisme) et la centralité des conclusions des Assises nationales dans son programme politique.

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Des positions qui transcendent les appartenances

L’installation du président de la XIVème Législature lors de la session d’ouverture de l’Assemblée nationale, tenue le 12 septembre 2022, a donné lieu, à une série d’incidents. Des invectives ont fusé, certains élus prêts à en venir aux mains.  Il a fallu l’intervention de la Gendarmerie, formant un cercle autour de l’urne, pour permettre aux députés de la mouvance présidentielle de designer Dr Amadou Mame Diop, dans un scrutin boycotté par l’opposition. Le comportement des élus du peuple avait tristement ému une partie l’opinion publique. Les deux camps se renvoient la responsabilité. Quand l’opposition dénonce « une violation flagrante » du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le pouvoir évoque « l’irresponsabilité » des parlementaires issus de l’opposition.

Dans ce méli-mélo, les politiques prennent position, en fonction, bien entendu, de leur appartenance. Selon qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir, chacun prêche sa propre chapelle, refusant d’endosser le tort.

Khalifa Ababacar Sall alors président de la conférence des leaders Yewi Askan-Wi, principale coalition de l’opposition, prend sa plume. Dans une posture républicaine, l’ancien maire de la capitale sénégalaise dénonce « le déploiement des forces de la Gendarmerie qui inspire à la fois de la répulsion et de la tristesse », relève-t-il. Le maire honoraire de la ville de Dakar dira « ce déploiement renvoie une hideuse image des institutions de la République. Il est déplorable que la mouvance présidentielle en arrive à user de la force dans un espace de débats contradictoires par essence et d’expression de la pluralité démocratique ».

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Dans une démarche équitable, le leader de la plateforme Taxawu Sénégal rappelle à qui veut l’entendre « la compétition politique ni les valeurs républicaines ne sauraient admettre une telle démarche de panique. L’abus, dans une démocratie, est à la fois périlleux, pour notre aventure collective, et condamnable dans un pays jadis cité en exemple ».

M. Sall invitera alors les élus de tous bords confondus à privilégier, dans leur mission, la responsabilité sous-tendue par les principes démocratiques. « La confiance du peuple doit s’illustrer au sein de l’hémicycle, dans la prise de parole, le comportement, la conduite, le vote des lois et cela en conformité avec l’intérêt exclusif de la Nation et le respect strict des lois et règlements de l’Assemblée nationale ». Le socialiste se dira ému « des entorses au règlement et des conduites inconvenantes qui ont entaché ce moment qui se devait d’être solennel ». Il réaffirme au passage sa détermination à placer « l’éthique au cœur de toute action politique ». 

Une démarche constante

Khalifa Ababacar Sall affiche le même élan de constance républicaine à la suite de la déchéance de l’élue du peuple, Aminata Touré de son mandat de député. Il dénonce une « balafre faite à la démocratie ». L’ancien député condamne « une énième violation de la loi qui sape les fondements de l’équilibre des pouvoirs ».

Dans une posture républicaine inébranlable, il rappelle que la démocratie c’est des règles et chaque pouvoir doit conformer son action à la Constitution et aux normes de droit afin de préserver le socle de la République. Au demeurant, il regrette vigoureusement une « forfaiture et apporte son soutien total à l’honorable député Aminata Touré ».

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Pour rappel, en 2017, à peine ouverte, l’instruction visant Khalifa Sall était close. Il est alors immédiatement placé en détention provisoire et inculpé. Certaines voix avaient en son temps martelé leur étonnement, dans une procédure qui prenait des allures de « course contre la montre ». Les partisans de Khalifa Sall dénonçaient « une célérité » suspectant un projet d’écarter le maire de Dakar, des élections.

Interrogée, l’ancienne Première ministre Aminata Touré, alors envoyée spéciale du président Macky Sall, rejetait-elle, en bloc toute présomption d’instrumentalisation de la justice, dans ce dossier. « L’Afrique a suffisamment souffert du détournement des deniers publics et de la corruption », déclarait-elle, sans ambages, à Jeune Afrique. Cette posture de Khalifa est propre aux grands hommes d’état : ils ne se laissent jamais emporter par l’emballement du moment, l’émotion partisane ou les jugements de valeur. Lucide à toute épreuve.







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