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Greffage De Mèches, Perruques, Khessal – Perte D’identité Et Complexe Des Africaines Vis-à-vis Des Femmes Blanches (cheikh Oumar Tall)

 
« Ô Humains ! Nous vous avons créés à partir de mâles et de femelles ; Nous vous avons répartis en peuples et en tribus pour que vous vous reconnaissiez mutuellement. Pour Allah, les plus honorables parmi vous sont les plus pieux ». Sourate 49 verset 13.
 
Hadith : « Toute l’humanité descend d’Adam et d’Eve, un Arabe n’est pas supérieur à un non Arabe, un blanc n’est pas supérieur à un noir, un noir n’est pas supérieur à un blanc, seulement par la piété et les bonnes actions ». Tel a été le dernier discours (sermon) du Prophète Mouhamed (PSL) à Arafat.
 
A la lumière de ce verset et de ce Hadith, on se rend compte que beaucoup de femmes africaines noires et d’ailleurs ont perdu leur identité et ont renié leur foi en Dieu.
 
PREMIER CONSTAT
 
« Femme nue, femmes noire, vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté, de ton ombre ; et voilà qu’au cœur de l’Eté et de midi, je te découvre, terre promise, du haut d’un haut col calciné. Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle, femme nue, femme noire, je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’éternel avant que le destin jaloux ne te détruise en cendres pour nourrir les racines de la vie », disait Léopold Sédar Senghor.
 
Après l’extinction des projecteurs de la 3ème édition du Festival mondial des Arts Nègres et de la Culture à Dakar, dont le thème était « Renaissance africaine » qui entrait en droite ligne avec le thème de la 2ème édition du Fesman tenue en 1977 au Nigeria qui était intitulé « Civilisation noire et éducation », le spectacle des femmes dans nos rues est affligeant. Malgré les appels répétés des médecins, la dépigmentation de la peau a encore de beaux jours devant elle. Que font nos organisations féministes ? Que font-elles de la propension de nos sœurs à user des « mèches, greffages et perruques ? ». Il y a lieu de dénoncer un phénomène qui prend de l’ampleur au Sénégal. Il s’agit de la multiplication exponentielle des salons de coiffure, usines de fabrication de mèches et greffages qui ne font qu’entretenir le complexe de la chevelure européenne. De même, aujourd’hui, une majorité de jeunes filles n’aspire qu’à intégrer les écoles de coiffure au lieu de se tourner vers l’éducation classique. Mèches, greffages, perruques, bref l’artificiel a pris le pas sur la création de Dieu. Les dirigeantes des organisations féministes (Sigguil Jiguéen, Radi, Tostan, Association des juristes sénégalaises, Cosef, etc.) devraient plutôt donner le bon exemple dans leur condition humaine et physique face aux Européennes et Asiatiques blanches qui rient sous cape dans les forums internationaux où elles se rencontrent. Nos intellectuelles féministes, même si elles ne font pas le « khessal », elles passent tout leur temps à singer les Européennes blanches en greffant de longs cheveux artificiels.
 
De plus en plus de féministes « alimentaires » font de la gestion de projet pour gagner leur vie et ne sont pas issues de luttes nationales et locales. Le mouvement des femmes n’existe que parce qu’il est financé de l’extérieur et qu’il est donc orienté. Les problèmes économiques ne sont donc que rarement évoqués et les questions politiques ne sont prises en compte qu’en termes de représentation. Ne parlons surtout pas des nombreux complexes culturels évoqués plus haut. C’est là le signe que les thèmes dans lesquels elles devraient s’engager ne sont nullement pris en compte ; l’affirmation de leur identité ; sinon pour reprendre encore une fois une expression du président Senghor, elles ne pourront rien apporter au « banquet de la civilisation de l’universel ».
 
Au commencement, il y avait en Afrique noire des femmes au teint couleur de café grillé, des femmes couleur banane d’or, des femmes couleur de terre des rizières. Aujourd’hui, lorsqu’on se promène dans la plupart des villes africaines, on remarque que les femmes au teint noir sont en voie de disparition. La majeure partie de nos sœurs pratiquant la dépigmentation de la peau communément appelée « tchatcho » au Mali, « bojou » au Bénin, « khessal » au Sénégal et « kobwakana » ou « kopakola » dans les deux Congo. Il n’est donc pas étonnant de rencontrer des femmes à deux ou trois couleurs de peau. Les plus malchanceuses se retrouvent avec un visage brûlé au second degré, des taches et points noirs sur le corps, des vergétures sur les seins, la poitrine et les cuisses.
 
Les motivations sociologiques profondes qui sous-tendent un tel phénomène, les multiples conséquences socio-culturelles, économiques et surtout cliniques qui ralentissent souvent la lutte contre la pratique de dépigmentation.
 
Le phénomène de dépigmentation de la peau est apparu en Afrique à la fin des années 60. Il semblerait que près de 90% de femmes qui utilisent des produits éclaircissants le font pour un ordre esthétique. Plusieurs personnes invoquent le fait que si les femmes s’éclaircissent la peau c’est pour l’unique raison que les hommes préfèrent les femmes claires, un peu comme on avait l’habitude d’entendre que les hommes blancs préfèrent les blondes. Or, ce n’est pas le cas. Il s’agit plutôt d’un phénomène psychique de rejet de sa propre identité. Ce n’est plus la peine de se demander si cette pratique est saine. Cette attitude des femmes noires par rapport à la couleur de leur peau procède d’un profond traumatisme post-colonial. Le blanc, symbolisé par sa propre carnation, reste inconsciemment un modèle supérieur. Pas étonnant dans ces conditions qu’un teint clair s’inscrive effectivement comme un puissant critère de valeur dans la majeure partie des sociétés africaines. D’ailleurs, ce sont les pays aux passés coloniaux les plus brutaux qui affichent le plus une attirance pour les peaux claires. Cette idée est renforcée par l’allégorie des couleurs dans l’univers chrétien basée sur des oppositions entre le clair et l’obscur, les ténèbres et les cieux, où le noir s’oppose toujours à la pureté du blanc. Ce phénomène est si profond qu’il va plus loin que le simple blanchissement de la peau.
 
On remarque beaucoup de femmes africaines qui se défrisent les cheveux, qui portent des perruques pour avoir les cheveux lisses comme les Occidentales. Le complexe est là. C’est un peu facile de dire qu’un noir qui se teint les cheveux en blond n’est agi que par une simple mode. Ce qu’il y a, c’est que les Africaines n’assument pas des attitudes qui sont souvent inconscientes. Toutes les sociétés noires subissent le joug d’un culte de la blancheur. Les Africains ne sont pas affranchis d’un poids colonial qui pèse de  tout son poids sur leur propre identité.
 
Toute femme de race noire qui se dépigmente la peau et qui cherche à avoir des cheveux à l’image de ceux des blanches est une grande complexée qui a complètement honte d’être née noire  quand bien même personne au monde ne choisit son lieu de naissance, ses parents biologiques, sa couleur de peau et surtout son sexe. Il serait vraiment temps que les Africains particulièrement nos sœurs africaines se reprennent et soient  fières de leur peau afin de mieux revendiquer leur identité culturelle. Tout est devenu matière à imitation sans souci de sélection préalable. Nous devons apprendre à ne puiser chez l’autre que ce qui nous paraît utile à notre développement. Si cela n’est pas, nous nous acheminons vers une auto-extermination de la race noire, à une crise d’identité et à la déperdition des mœurs. Aujourd’hui l’Africain n’a plus de repère pour s’orienter. Tous nos actes et pensées sont singés, mimés sur l’Occident et l’Amérique. Il est clair que l’intérêt d’être noir sur la terre des hommes existe, il appartient à chacun d’engager une recherche personnelle afin de se découvrir c’est-à-dire de savoir pourquoi il est noir.
 
Pour tout dire, la dépigmentation de la peau, soit-elle à outrance ou pas est une véritable aliénation culturelle qui mérite d’être combattue avec beaucoup d’énergie par le biais de l’éducation et de la religion. Toujours est-il qu’il appartient aux parents, aux enseignants et aux hommes de Dieu d’apprendre aux jeunes noirs à s’aimer tels qu’ils sont, de façon à éviter cette gratuite crise d’identité. Il convient en tout cas de ne pas se laisser influencer par un complexe ou un sentiment d’infériorité qui n’a aucune raison d’être. Il est tout à fait déplacé d’associer de quelque manière que ce soit la notion du laid ou du beau avec le noir ou le blanc.
 
Se pose ensuite un grand problème le de santé publique. Les produits qui n’ont pas la même composition et les mêmes effets que les produits originaux imités occupent une place non négligeable dans les activités économiques. Les utilisatrices se procurent ces produits sur le marché où ils circulent sans contrôle et sont proposés par des revendeurs dépourvus de toute compétence officinale. Les cosmétiques utilisés contiennent des corticoïdes (anti-inflammatoires), hydroquinone (antiseptiques) détournés des circuits pharmaceutiques officiels, des crèmes éclaircissantes importées par divers réseaux parallèles, à la composition rarement précisée, et des préparations artisanales confectionnées sur place par mélanges contenant plusieurs ingrédients (eau de javel, sel, mercure, etc.). Les utilisatrices recourent souvent à plusieurs produits et en changeant dans le temps. En réalité, ce sont des produits à la qualité douteuse. Ils proviennent généralement d’Asie du sud-est, du Nigeria, d’Afrique du sud et d’Europe.
 
Dans une récente étude, diabète et hypertension artérielle sont retrouvés plus fréquemment chez les femmes adeptes du « khessal ». L’éducation sanitaire va maintenant devoir intégrer la prévention de ces manifestations, tant ses conséquence apparaissent de plus en plus délétères sur le plan dermatologique et sur la santé en général.
 
Les autorités publiques devraient plus s’engager dans le combat pour « décomplexer » les Africaines en agissant dans les réseaux économiques qui entretiennent le mouvement. Le marché des mèches, greffages, perruques (cheveux artificiels et synthétiques), des crèmes éclaircissantes de teint est florissant : les firmes de cosmétiques qui les produisent ont pignon sur rue, leurs publicités s’étalent dans les magazines féminins à destination de la population noire. Leurs marques doivent obligatoirement porter la mention « garanti sans hydroquinone », car ce produit, véritable « décapant » de l’épiderme a déclenché un scandale il y a quelques années. Il était facteur d’irritation et, plus encore, il était cancérigène. Aujourd’hui l’hydroquinone n’est autorisée en Europe qu’à hauteur de 2% et il est interdit dans certains pays comme l’Afrique du sud – mais malheureusement, pas dans tous.
 
Beaucoup de femmes noires transforment ce désir de blanchissement de leur peau en véritable obsession. Un mouvement généralisé, qui touche toutes les couches de la société, et qui inquiète fortement les dermatologues. Les femmes les plus pauvres veulent elles aussi avoir accès à ces crèmes miracles. Mais elles n’ont pas les moyens de s’offrir des produits de bonne qualité, et les crèmes qu’elles utilisent leur brûlent la peau et, à terme, pourraient déclencher de nombreux cas de cancer. Véritable phénomène de société, le degré d’éclaircissement de la peau deviendrait un facteur d’exclusion pour les femmes qui se refusent à utiliser ces crèmes, et la campagne de mise en garde lancée par le gouvernement n’a que peu d’impact face à ce mouvement d’uniformisation des épidermes. Il est temps pour nos sœurs de se ressaisir.
Cheikh Oumar Tall – Directeur du Mensuel Le jour – Al Yawmou
 
DEUXIEME CONSTAT
 
« Ne pleure plus ma fille, si je te coupe les cheveux, c’est pour les vendre à l’autre bout du monde. Tu sais, là-bas en Afrique noire, les femmes qui y vivent détestent leurs cheveux. C’est la raison pour laquelle je te coupe les cheveux pour les leur vendre. Tu sais, si je ne le fais pas, comment allons-nous faire pour vivre ? Les pauvres ! Il faut voir comment elles se battent pour nos cheveux longs et défrisés. Or, elles sont même ridicules. Elles ne savent pas que les cheveux créent une certaine connexion entre elles et le cosmos. Je me demande même comment un peuple peut être aussi malade. Le comble, ma fille, quand  tu iras en Afrique, tu verras comment des hommes se battent pour acheter nos cheveux longs et défrisés à leurs femmes.
 
J’ai tout vu sur terre. J’ai fait le tour du monde, mais je n’ai jamais vu un peuple qui se renie jusqu’à renier ses propres cheveux créés par Dieu. Je n’ai jamais vu un tel reniement de soi-même. Les cheveux sont d’une particularité là-bas en Afrique. Même les premières dames de ces pays africains se disputent pour avoir les cheveux des femmes occidentales.
 
Ces africains ont renié leur culture, ils ont renié leurs traditions, ils refusent de parler leurs propres langues, ils refusent d’accepter la couleur de leur peau créée par Dieu. Ils refusent de chercher à accepter leur spiritualité. Ils sont là, tranquillement assis, ils attendent tout de l’Occident, de l’homme blanc.
 
Ils attendent qu’un messie vienne les sauver. Ils attendent qu’on leur envoie du riz alors que le blé est cultivable en Afrique. Ils attendent qu’on leur envoie des vêtements alors que le coton pousse sur leurs terres. Ils attendent qu’on leur envoie le téléphone alors qu’ils ont du coltan. Ils attendent qu’on leur envoie des cheveux naturels de l’occident alors qu’ils en ont
sur la tête.
 
Ils se servent du droit des autres pour gérer leurs conflits alors qu’ils ont leurs propres théories du droit. Et sans même réfléchir, ils adoptent le système de la laïcité de l’Etat alors qu’il s’agit d’un concept importé de l’occident. Ils véhiculent la pensée des autres dans leur système éducatif alors que chaque peuple a sa pensée. Ils ont adopté un système d’écriture qui n’a rien à voir avec ce que leurs ancêtres ont développé alors qu’une bonne partie de leur savoir y est codifiée. Même la monnaie qu’ils utilisent n’est pas émise en Afrique.
 
Ne parlons même pas des sous-vêtements. Ils utilisent ce que les blancs ont déjà porté, et ils se battent même pour les avoir. Penses-tu que quelqu’un peut respecter des gens pareils ?
C’est-à-dire que j’utilise mon caleçon jusqu’à ce qu’il soit déjà bien abîmé et toi tu te bats pour le récupérer, et après tu veux que je te respecte pauvre africain?
 
Quand je vais en Afrique pour leur vendre tes cheveux, je n’ose pas souffler mot, car si je leur dis la vérité,  nous ne mangerons plus puisque ce sont nos meilleurs clients. En plus les africains n’ont qu’à se battre eux-mêmes pour s’en sortir. Ils n’ont pas encore compris que la vie est une jungle dans laquelle les plus forts et les plus rusés vivent aux dépens d’ignorants. Bref, si ces africains veulent qu’on ne se moque pas d’eux et qu’on les exploite correctement, ils devront prendre conscience par eux-mêmes. Ah, j’avais oublié, ils attendent le messie ! »
Source : Tiré d’une vidéo d’un site européen
 
 
 

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