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HyperprÉsidentialisme : Rompre Avec L’hÉritage Colonial

Nous venons d’échapper au Sénégal in extremis (espérons-le définitivement !!!) au syndrome de Bâsi. Cette maladie politique qui touche, selon le Professeur Djibril Samb, «certains chefs d’État africains, qui n’ayant pourtant exercé le pouvoir, au plus que quelques années, se découvrent subitement irremplaçables, comme s’il leur échappait qu’une telle disposition d’esprit, même feinte, apparaitrait saugrenue au regard du jugement le plus condescendant. » (in L’Afrique dans le temps du Monde, L’Harmattan, 2010 ).

Mais à peine sortis des convulsions politiques du troisième mandat, nous revoilà confrontés de nouveau à une énième tentative de réviser la Constitution du Sénégal en son article 87. Une révision qui vise à conférer de nouveaux pouvoirs au président pour dissoudre le Parlement, faisant ainsi courir de graves risques de dystrophie de notre système politique. De quelle légitimité, le cas échéant, un président en fin de mandat peut-il se draper pour dissoudre le Parlement ? C’est dans les tumultes de cette brûlante actualité qu’est publié l’ouvrage de Mamadou Sy Albert : « Comment sortir des crises du présidentialisme importé ? » (Ed. Moukat. Edition, 2023).

En effet, après plus de 60 ans d’indépendance formelle, le présidentialisme hérité, mettant en selle un père de la nation, gardien de la Constitution, clé de voûte de toutes les institutions, est la forme dominante de gouvernance politique en Afrique. Ce système a-t-il fait avancer les pays africains, en particulier notre pays, le Sénégal, dans la voie de la souveraineté recouvrée, du bien-être des populations, du progrès économique, de la stabilité politique et de la paix sociale ?

Le présidentialisme importé, un héritage politique du pouvoir colonial

L’exercice du pouvoir colonial consistait à dominer militairement le pays, à mettre de l’ordre, de la discipline, à assimiler les populations autochtones et à exploiter les ressources au profit de l’économie capitaliste coloniale. A cette fin, l’administration, l’école et l’armée servaient de leviers pour asseoir cette politique. La société était divisée : d’un côté les citoyens assimilés, qui habitent les agglomérations urbaines et de l’autre les indigènes, dans des zones rurales, pauvres, démunies et difficiles d’accès.

Le Pr. Abdoulaye Ly, dans sa brochure sur le présidentialisme néocolonial, publiée en 1983 aux Editions XAMLE, soutient fort justement la thèse de la filiation entre le système colonial et les nouveaux pouvoirs africains : « De l’asservissement par un pouvoir capitaliste mis en place dans le marché d’Outre-Mer conquis et soumis à un régime sous contrôle de l’État« dépendant » dominant l’espace national, rétrocédé par le même système au bénéfice d’un régime néocolonial à sa dévotion, il existe une continuité dans la soumission aux lois qui dominent le système mondial ».

Pourtant l’ambition proclamée de cet État africain post indépendance est de « bâtir une nation souveraine, en renforçant l’unité et la cohésion nationales, avec un État-Nation mis en place comme instrument au service des intérêts de la Nation souveraine ».

Mais ce nationalisme affiché est vivement contesté par A Ly (1983) car selon lui, « ce n’est qu’un protonationalisme ». L’indépendance formelle n’est en réalité qu’un transfert de compétences, une forme de délégation de pouvoir dans la continuité du système colonial. Il n’y a pas eu de rupture entre les deux périodes. Les nouvelles institutions n’ont rien à voir avec les aspirations des populations C’est pourquoi, explique-t-il, ce nouvel État « sera le lieu où va se cristalliser la nécessité de reproduire le capital à l’échelle internationale ; le lieu de diffusion des rapports marchands et capitalistes, nécessaires à la réalisation de la division internationale du travail ; le lieu par où transitera la violence nécessaire pour qu’elle se réalise, parce qu’il est l’élément et le moyen qui rendent possible une telle politique ».

Les Etats-nations, nouvellement indépendants, constituent en vérité, la périphérie, la partie dominée d’un ensemble qu’est l’économie mondiale capitaliste (Samir Amin).

Dans ce cadre, Mamadou Sy Albert relève : « sous le règne du pouvoir colonial et du présidentialisme importé, on assistera à une gouvernance non inclusive, souvent autoritariste et violente » (ibid.)

Donc le prolongement du modèle de gouvernance coloniale s’observe, en effet, dès l’aube des indépendances. Au Sénégal, c’est notamment à travers les tensions nées de la dissolution de la Fédération du Mali qui a accentué le processus de balkanisation de l’Afrique ; c’est aussi dans une approche fortement autoritaire que le transfert de la capitale de Saint-Louis à Dakar a été imposée, sans compter la violente répression de la grève des travailleurs en 1959.

Néanmoins, le bicéphalisme politique, une exception sénégalaise, a mis en scène deux figures historiques de l’indépendance (L. Senghor, président de la République et M. Dia, président du Conseil). Malgré toutes les ambiguïtés qu’elle a charriées en interne et à l’externe, cet attelage a permis de poser les prémisses, non d’une rupture avec le modèle colonial, mais des initiatives progressistes. Ainsi, en disposant de la gestion de la politique nationale et du pouvoir législatif, le président Dia a pu conduire des réformes intéressantes notamment en matière de développement rural en adoptant la fameuse circulaire 32 qui posait les jalons d’un affranchissement des populations rurales et le démantèlement de l’économie de traite dans

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le secteur arachidier avec la promotion de coopératives autogérées et de centres d’expansion rurale. Dans le domaine éducatif, il a aussi tenté d’intégrer les daaras dans les dispositifs de la République à travers les écoles franco-arabes.

Cette vision réformiste du président Dia n’a pas pu franchir la ligne de l’État post indépendance en charge de poursuivre le projet d’assujettissement néocolonial. Dès 1963, au lendemain de l’éviction de Dia, note M. Sy Albert, « Senghor décide de procéder à une réforme constitutionnelle et le présidentialisme prend corps. Il contrôle les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et le parti-État» (ibid.)

Parti-État au service du capital international

Cette restauration du projet néocolonial se traduit par une reprise en main de tous les pouvoirs par le président. L’État n’est pas pure forme juridique ; il est toujours et partout au service d’intérêts implicites ou explicites que le droit formalise.

L’État présidentialiste tropicalisé au Sénégal est orienté à servir de manière décisive les intérêts du système capitaliste avec l’octroi de fortes subventions au capital. Le Code des investissements de 1962, les mesures d’incitation prises en faveur des entreprises industrielles et commerciales en 1969 et les avantages fiscaux exceptionnels en 1972 en sont une illustration, selon A. Ly (ibid.).

Cette grande générosité n’a pas manqué de choquer certains partenaires économiques, comme la Banque mondiale. A Ly (1983) rapporte que : « le gouvernement sénégalais n’a que très partiellement suivi les avis émanant, entre autres, de ses conseillers intérieurs (Conseil Economique et social) et extérieur (Banque Mondiale), concluait au caractère exagérément libéral de la politique d’incitation fiscale en faveur du capital financier. »

Cette politique de l’État interventionniste dans la production et les échanges n’est qu’une simple continuation des fonctions économiques de l’administration coloniale, elle-même, déjà état d’exception de l’État capitaliste, qu’il remplissait directement en plus de ses fonctions de domination politique et sociale. (Cf. J S CANALE. De la colonisation aux indépendances, 1972, Ed. Sociales).

La petite bourgeoisie de formation coloniale (la nouvelle classe politique africaine !!! ), selon A. Ly, arrive au pouvoir politique en héritant des structures, du personnel et des méthodes de l’État colonial. Etant coupée du pouvoir économique, elle entre en relation avec celui-ci et s’y investit par le truchement de l’Etat.

L’État offre alors la possibilité de contrôler les ressources, de tirer directement les rentes des activités commerciales basées sur les matières premières locales et permet d’octroyer des marchés notamment dans les infrastructures publiques et les équipements militaires.

Présidentialisme pyramidal

L’essence du présidentialisme tropicalisé (ou importé, selon M. A. Sy) est d’organiser l’exploitation des richesses nationales, la dépendance économique au système capitaliste, induisant forcément la domination politique des populations par la répression et par des institutions de contrôle et d’encadrement. Ces dernières peuvent revêtir des formes diverses qui évoluent en fonction des coups de boutoir des forces populaires obligeant à des réformes.

En réalité, le système du présidentialisme est comme une pyramide. Les satrapes au sommet (la classe politique) se donnent les moyens de contrôler à leur service les populations et les ressources (foncières, minières, minérales, pétrolières et gazières…). Cette classe politique perchée en haut de la pyramide a pour vocation, selon A Ly (1983), de « bloquer les contradictions nées de l’exploitation et de la domination néo coloniale. En d’autres termes, leur fonction est d’assurer la sécurité et la stabilité du système, la recherche de la soumission des populations subjuguées par l’État et le régime présidentialiste interposés.»

Le présidentialisme est l’instrument de la fusion des différents intérêts qui dominent le régime néocolonial à travers la gérance de l’État par la bourgeoisie bureaucratique, sous la houlette de l’impérialisme. « La caractéristique fondamentale des rapports du présidentialisme avec l’extérieur est en effet, poursuit-il, la dépendance tant au plan économique et financier qu’au plan politique. Dans son fonctionnement interne, la dépendance et la domination sont intimement liées et la dernière n’est en réalité qu’une manifestation et une modalité de la première. » ( A. Ly, ibid)

De quelques caractéristiques du présidentialisme importé

La principale caractéristique de ce dispositif politique porte sur l’hyper concentration du pouvoir autour de la personne du président. « Le présidentialisme produit par son mode d’organisation et de fonctionnement, l’inféodation de tous les leviers institutionnels et non institutionnels de la gouvernance, au pouvoir décisionnel illimité de fait du président de la République en exercice, d’où conclut-il, l’usage abusif et permanent des forces de sécurité et de défense » (Albert, ibid.).

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Cette prépondérance du président n’est pas sans conséquence sur l’équilibre des pouvoirs. Elle entraîne inexorablement une dictature personnelle qui s’appuie sur un personnel nommé par voie discrétionnaire et par suite le règne de l’arbitraire. Au Sénégal, l’on a connu le saupoudrage des paysans au DDT, des tribunaux d’exception, des ukases interdisant l’entrée de certains ouvrages dits révolutionnaires, des condamnations pour faute d’orthographe (Siggi, Ceddo) des tortures dans les commissariats, sans compter les arrestations massives préventives à la veille d’événements politiques dits sensibles…).

Ce projet politique monopolistique pèse lourdement sur tous les autres pouvoirs et tend naturellement à la « paternalisation » des rapports institutionnels. Finalement, le président « devient, souligne l’auteur, un monstre capable de briser des carrières, des vies humaines, et des familles politiques » (Albert P 52).

C’est précisément le modèle de la présidence Bâsi, exposé par le Pr Djibril Samb : « les chefs d’État africains, même s’ils sont parvenus, par voie électorale au pouvoir, ils cherchent à capturer l’appareil d’Etat, à vassaliser toutes les institutions, à concentrer tous les pouvoirs entre leurs mains et celles de leurs familles, avant d’instituer une espèce de « royauté barbare » d’extraction tyrannique fondée sur le règne personnel ».

Ce système de gouvernance a très peu l’assentiment des citoyens qui le considèrent comme un corps étranger, très peu orienté à servir leurs intérêts. C’est d’ailleurs le diagnostic qu’établissent les Assises Nationales tenues en 2008 : « L’État reste encore une entité abstraite, extérieure à la société et vis-à-vis de laquelle on ne saurait avoir d’obligations. C’est parce qu’après l’indépendance, l’État qui a succédé à la formation coloniale a repris tout de l’État colonial : la forme, les pratiques, les usages et la culture administrative. » (Assises nationales, Ed L’Harmattan).

Crises du présidentialisme

Les crises sont consubstantielles au système présidentialiste importé. Il est source de multiplication des formes d’irrédentisme religieux, ethnique, régional voire de séparatisme en Casamance ou au Cameroun.

Une succession de coups d’État militaire qui, dans certains pays, débouchent sur le présidentialisme militaire, parfois applaudi aux premières heures de son avènement comme une libération avant de révéler les tares propres à ce système politique.

Un mode de gouvernance politique qui favorise et maintient un clivage social mettant face à face une poignée de privilégiés au sommet de la pyramide et une population démunie en bas de celle-ci. Il ne panse pas les béances de la colonisation entre une économie dite informelle au service des populations, principal lieu de création d’emplois et l’économie dite moderne au profit d’intérêts extérieurs et de compradores ; un système éducatif à caractère dual qui marginalise l’éducation traditionnelle et religieuse des daaras, excluant ainsi de nombreux jeunes de l’école de la République.

Malgré l’autoritarisme que ce système hérité (importé) manifeste et la crainte qu’il suscite, il n’a jamais emporté ni la reconnaissance ni l’adhésion de la majorité des populations. Le cœur de celles-ci est resté en faveur des structures traditionnelles et religieuses dans lesquelles elles s’identifient. Le défaut d’adhésion des citoyens se vérifie dans l’importance du taux de non-participation électorale ou le rapport encore distancié avec les institutions administratives d’état civil ou de fiscalité voire de justice.

De la résistance populaire passive, l’insubordination prend parfois une forme plus active, dans certaines couches sociales, notamment en milieu urbain, mettant en avant la revendication de droits économiques et sociaux et de libertés politiques, exigeant des réformes démocratiques. « Ces crises, note M. Sy Albert, se traduisent par des conflits ouverts et/ ou latents, par

des dysfonctionnements, par des défaillances structurelles de l’exercice du pouvoir » (Albert, ibid.).

Après la crise de 1962 et celle de 1963 (40 morts), le mouvement populaire de contestation ouverte du régime politique Parti-État en Mai 68 a ouvert une nouvelle ère politique. De l’ouverture démocratique en 1974 aux événements de 1988 et ceux de 2011 (contre la dévolution monarchique du pouvoir) à l’alternance de 2000 puis celle de 2012, les citoyens n’ont cessé d’exprimer leur défiance au système politique en place.

Défiance au système présidentialiste

A vrai dire, c’est sous l’éclairage des Assises Nationales (2008) que la perspective du rejet actif du système apparait non plus simplement comme une revendication d’une minorité de révolutionnaires d’avant-garde mais une exigence citoyenne, largement partagée. « On ne compte plus, informe M. Sy Albert (ibid.), le nombre de marches des populations des jeunes, des commerçants, des paysans interpellant directement le président de la République. Il en est de même des cris de détresse des populations réclamant l’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux soins de santé publique et à l’éducation de base ».

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Les manifestations d’insoumission citoyenne aux institutions de la République se multiplient dans toutes les couches sociales, y compris au cœur de l’appareil d’État (syndicalisme et implication politique de fonctionnaires des régies financières, démissions fracassantes de gendarmes et de magistrats ; révolte foncière à Ngor mettant directement en cause la gendarmerie nationale ! ).

Les émeutes répétitives (2021 et 2023) et de forte intensité par la violence, la durée et les nouvelles forces sociales impliquées et les cibles visées (édifices publics, commissariat, brigade de gendarmerie, municipalités…) sont un indice d’insubordination politique de larges franges des populations face à des institutions qui ne répondent pas à leurs aspirations.

C’est la légitimité de l’État présidentialiste qui est désormais à l’ordre du jour. Les formes de régulation par la transhumance et l’alternance contrôlée (apaisée, dit-on !) ne peuvent plus assurer sa conservation. Les fissures sont trop béantes : « Ceux d’en haut de la Pyramide ne peuvent plus assurer l’autorégulation du système et ceux d’en-bas ne veulent plus ce système et réclament un nouveau récit véritablement postcolonial. « Les acteurs politiques n’entretiennent plus des relations de confiance avec les populations » (Albert, ibid.)

Exigences de ruptures

« La crise de l’exercice du pouvoir présidentiel demeure une question fondamentale de la gouvernance » (Albert, ibid). C’est dire que le Sénégal est arrivé à un point de retournement pour reprendre le concept de Pierre Rosavallon sur la crise démocratique en France. L’exigence d’écrire un nouveau narratif politique de souveraineté nationale reconquise permettant des ruptures sur la base d’une nouvelle vision politique d’émancipation sociale et culturelle.

De l’État colonial, né avec le. Référendum de 1958, au présidentialisme civil ou militaire des Etats post indépendance, en passant par les programmes d’ajustement structurel (PAS), la dévaluation du F CFA et le multipartisme (décidé au Sommet de la Baule) jusqu’à la nouvelle mode des programmes d’émergence (PSE, pour le Sénégal), plusieurs pays africains ont enduré des séquences de politiques standardisées, normées et imposées par les institutions internationales et appliquées par les dirigeants politiques. La question posée et à résoudre, convoquée par Mamadou Sy Albert, est comment nous affranchir de ce système, qui a traversé deux alternances, en pensant par nous-mêmes et pour nous-mêmes nos politiques de développement et d’émancipation dans une souveraineté politique, économique culturelle et militaire assumée.

Conclusion : refondation des institutions

Rompre avec ce système bien ancré depuis plus de 60 ans, demande de puiser dans nos valeurs positives (par opposition aux contre valeurs de la culture d’accaparement et de patrimonialisation). Il ressort des travaux des Assisses nationales un appel à un renversement de la hiérarchie des valeurs en invoquant plutôt les principes et valeurs comme : (i) appropriation non privative du pouvoir politique, (ii) respect de la parole donnée, (iii) grandeur et dignité, (iv) solidarité, (v) parenté à plaisanterie, (vi) dialogue et palabre, etc.

Faire restituer le pouvoir au peuple, le seul souverain au service exclusif de qui doivent œuvrer les élus, ses serviteurs (les politiciens). Cela requiert :

La refondation des institutions de la République dans le but de les réconcilier avec l’ensemble des citoyens, en rompant avec le modèle colonial de l’hyper présidentialisme depuis le régime de Senghor, ce qui signifie des institutions capables de saisir et de servir avant tout les besoins de citoyens et impliqués, comme acteurs conscients de leur propre épanouissement.

Des solutions structurelles de renforcement des capacités productives et culturelles nationales pour répondre, en sur-priorité, au désœuvrement des jeunes, une véritable bombe sociale qui menace la sécurité nationale ; ce n’est plus une simple question sociale ou économique mais davantage une question de souveraineté nationale et de stabilité politique.

En effet, il est remarquable de noter le poids du nombre des jeunes dans la structure de la population sénégalaise : (i) plus de 4/5 de la population est composée de jeunes de moins de 35 ans, (ii) plus de 300 000 jeunes arrivent annuellement sur le marché du travail et moins du quart trouve une occupation, dans un contexte où l’économie informelle, éprouvée par le Covid, n’a plus le même potentiel d’absorption. Les perspectives tragiques de barça ou barzaq ou la tentation de l’extrémisme terroriste sont simplement insupportables pour notre jeunesse.

Le contexte de la prochaine élection présidentielle offre l’opportunité d’inscrire ces sujets majeurs et décisifs dans l’agenda des programmes des candidats. En effet, sans une remise en question de l’omnipotence du président induit par l’hyper présidentialisme importé (hérité) et la promotion d’une gouvernance démocratique, nul espoir d’une véritable alternative politique ouvrant le champ d’une souveraineté retrouvée et la voie de l’émancipation sociale.







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