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RÉimaginer L’interdÉpendance À L’Ère Post-capitaliste

Inspiré par les pensées de Patrick Chamoiseau

Les notions d’identité, de nation et d’appartenance ont longtemps été façonnées par le prisme du nationalisme, des revendications d’autonomie et des aspirations à l’indépendance. Toutefois, le monde d’aujourd’hui, un monde d’interdépendance et de connexions globales, exige de nous une reconfiguration radicale de ces conceptions.

Dans la série « Faire-Pays », Patrick Chamoiseau évoque une vision qui, selon lui, dépasse les « nationalismes des années 50 » et les « revendications d’autonomie-indépendance restées inefficientes ». Il envisage un remaniement de notre rapport à la notion de pays non pas dans des « exclusives nationalistes ou des indivisibilités républicaines », mais dans une « intensification tous azimuts de nos systèmes relationnels ». Il plaide pour une ouverture totale : une mobilité accrue, un multilinguisme babélique, un abandon des normes centrées, et la création de partenariats trans-mondiaux.

Pour Chamoiseau, la clé réside dans l’intensification des relations – la création de ponts plutôt que de murs, l’ouverture vers l’extérieur plutôt que l’enfermement. Tout cela, dit-il, suppose une « entrée en responsabilisation post-capitaliste » pour tous.

La richesse d’une présence collective ne peut se réaliser que si elle est « riche de ses sources, de ses racines, de ses alliances géographiques et historiques multiples ». Plutôt que de se fondre dans un mélange globalisé, il s’agit de puiser dans nos propres histoires, d’innover à partir de nos traditions et de nos cultures. Parallèlement à cette idée, il est essentiel d’aller de l’avant, de projeter cette présence collective innovante dans les défis changeants de notre époque. En d’autres termes, il ne s’agit pas simplement de préserver le passé, mais de l’utiliser comme tremplin pour aborder l’avenir.

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Cette vision se cristallise également autour d’un désir de « démocratie économique nouvelle, résolument sociale, culturelle, écologique et solidaire ». Une intention holistique qui valorise non seulement l’économie, mais aussi le social, la culture, l’environnement et la solidarité. C’est un appel à stimuler notre créativité collective, à imaginer de nouvelles façons de vivre, de travailler et de coexister.

Mais l’exploration de Chamoiseau va au-delà des solutions et des innovations. Il touche également à la profonde mélancolie qui peut émaner d’une telle réflexion. En évoquant les figures emblématiques de Frantz Fanon, Aimé Césaire et Édouard Glissant, il rappelle le drame de vivre « jour après jour dans la splendeur des paysages, mais sans jamais dépasser l’effrayante condition du pays ». Ces penseurs, bien que profondément ancrés dans leurs paysages caribéens, étaient toujours aux prises avec la quête d’une véritable autonomie, d’une véritable indépendance.

En conclusion, « Faire-Pays » selon Chamoiseau, c’est redéfinir notre appartenance à un lieu, une culture et une histoire. C’est embrasser l’interdépendance tout en célébrant nos racines uniques. C’est, en fin de compte, une invitation à imaginer un monde où l’identité est fluide, ouverte et résolument tournée vers l’avenir.







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