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A Propos Des Candidatures Pour La Continuation, Il Urge Pour Le Président De Siffler La Fin De La Récréation

Nous avons beaucoup hésité avant de livrer au risque de piétiner la réserve, la pudeur, un cœur ouvert, meurtri et saigné à blanc à l’opinion pour que nul n’en ignore. La première raison est liée au calendrier national quotidien trop chargé de M. le Président, à savoir ces actes que l’Etat, pris en otage, a tardé hélas à qualifier de terroristes, que les Sénégalais ont vécus et subis de février, mars 2021 à nos jours, l’hivernage, la hantise des inondations malgré les moyens colossaux déployés, la campagne agricole. La seconde raison est qu’au niveau international, eu égard à son leadership que les Africains, ses pairs de l’Union africaine et les députés du Parlement panafricain lui ont reconnu comme défenseur et porte-voix de l’Afrique. M. le Président est ainsi sollicité pour le règlement de la crise au Niger suite au coup d’Etat par les militaires et la décision de la Cedeao d’y envoyer des troupes des Forces armées africaines pour rétablir l’ordre constitutionnel et démocratique. L’on ne pourrait alors faire l’économie de son implication déterminante pour préserver les intérêts de différents ordres du continent.

Mais, il se trouve que nous sommes membre et responsable d’un parti de la coalition présidentielle. Pour être honnête, comme c’est le cas chez bon nombre de Sénégalais, militants et simples citoyens, même des étrangers, nous avons été très surpris, pris de court par la décision du Président «bien mûrie», pour reprendre sa déclaration du 3 juillet, de ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle de 2024. Nous en sommes encore sonné, désarçonné, et peinons encore à nous relever de notre dépit. Tout compte fait, nous la respectons. Elle a eu le mérite, entre autres, d’avoir rabattu le caquet à une certaine opposition et une certaine Société civile partisane, opportuniste, pyromane, en leur ôtant de leur bouche cet os à ronger qu’était le «le troisième mandat».

Il faut bien le reconnaître, cette sage décision pour la paix et la stabilité du pays, en proie à des menaces et agressions de toutes sortes, a été bien saluée dans le monde entier. Elle a valu à M. le Président, les félicitations de la Communauté internationale, des grands et puissants de ce monde. Il est regrettable de constater après cette décision que le sujet d’actualité politique qui occupe le plus le devant de la scène politique aujourd’hui est le choix du futur continuateur du Président Macky Sall, le mot successeur ne nous paraissant pas approprié, le candidat de notre coalition pour la prochaine élection présidentielle.

Lors de notre dernier Secrétariat exécutif national, nous avions débattu sur ce seul point comme ordre du jour. Nous nous en tenons à notre position et à nos déclarations selon lesquelles il revient seul au Président de désigner son continuateur à la tête du Sénégal. Au vu de la tournure des évènements, devant cette situation inconfortable que nous vivons, du fait du manque d’humilité et de l’ego démesuré de certains, nous sommes au regret de briser le silence pour nous adresser à nos camarades candidats, aux militants, responsables non moins méritants, absents à cette rencontre, et à l’opinion. A notre humble avis, comme nous n’avions pas manqué de le rappeler : «Qui mieux que nous-même, votre serviteur, et d’autres, présents ou absents à cette rencontre, avions le droit, la liberté, comme l’avait demandé monsieur le Président et d’autres ici, pouvions manifester leur souhait, désir d’être choisis pour être le candidat du camp présidentiel et futur président de la République en 2024 par la grâce de Dieu et la volonté des millions de Sénégalais ? Pourquoi pas les ministres Karim Fofana, Doudou Kâ, le député et président de groupe parlementaire Oumar Youm, et d’autres  aussi valeureux ?»

En quoi ces candidats désignés ou proposés à l’entretien avec le président Moustapha Niasse avaient des arguments plus convaincants que d’autres en formant un écran opaque à nos dépens et être sous le feu de l’actualité ? Qu’il nous soit excusé, au risque d’être taxé d’exhibitionniste, vantard, de manquement à la tenue, la retenue, en rappelant, comme on l’a fait pour d’autres à travers la presse, notre parcours académique, professionnel et politique : «bachelier d’office en classe de Première avec mention, diplômé de sciences juridiques, lauréat de l’Université de Dakar et des Université de Rouen et de Caen, du prestigieux Institut d’administration des entreprises de l’Université de Caen avec un Dess en Gestion des administrations et des entreprises publiques, de l’Uer de préparation aux Affaires du Calvados, Expert administrateur judiciaire près les Cours et Tribunaux, membre de l’Ordre national des experts du Sénégal et spécialisé en Décentralisation et en Fiscalité locale, sujet de notre mémoire de fin de stage pour être expert fiscal, de profession. Au niveau politique, que l’on nous cite cinq personnes dans l’entourage du Président sans notre nom sur la liste des premiers partisans des combattants lors de la période des braises ? Le titre de «timonier», que M. le Président nous avait donné à voir notre présence constante sur les tranchées et les plateaux des médias, est bien révélateur. Qui dans la sphère du Président Macky Sall, l’opposant d’alors, avait fait face à tant d’adversité, de dangers dans sa localité comme nous et nos compagnons dans notre commune Biscuiterie, fief du Pds et de la famille du Président Abdoulaye Wade, de ses grands responsables, le maire, notre aîné, le président du groupe parlementaire, le ministre-directeur de Cabinet du Président Wade, des députés, sénateurs, et le responsable de la sécurité d’alors ? Peut-on nous citer un seul nom dans l’entourage du Président, du gouvernement, de l’Assemblée nationale, sans distinction de rang, président comme député simple, qui s’était autant donné matériellement, physiquement, au prix de sa vie et de sa carrière, pour le Président Macky, sa famille et le parti ? Que l’on nous donne un seul responsable avant 2012 qui ait comme nous implanté l’Apr à Dakar, sa localité, le Walo, Ndombo, Dagana, Richard-Toll, dans la diaspora par l’entremise de nos frères et sœurs à Bruxelles, et au Canada à leurs propres frais !» Ou alors, la loyauté, la fidélité, l’engagement, c’est quoi même si on n’ose pas ouvrir sa bouche pour défendre son leader bec et ongles à tout prix, sans crainte de s’exposer avec sa famille, d’essuyer des insultes et agressions ? Est-ce un tort alors ?

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Les militants de l’Apr de Biscuiterie sont encore médusés à chaque rediffusion du reportage de l’épopée de la période pré-campagne de la Présidentielle de 2012 que le regretté reporter français Laurent, assisté de notre jeune militant Pape Ndiaye, avait presque exclusivement consacré à Biscuiterie. Le film avait été modifié en coupant la partie qui nous concernait, pour mettre d’autres, grands absents des tranchées, toujours dans les bureaux du Qg à l’époque, bien à l’aise, en verve, se présentant comme les héros de cette belle aventure. On pouvait alors bien comprendre la surprise chez bon nombre de camarades de parti, de proches et de citoyens que nous ne fûmes absent sur la liste des ministres du premier gouvernement de la deuxième alternance d’avril 2012. Le Président avait bien voulu réparer cette situation en nous proposant député à l’Assemblée nationale, président de la Commission des lois puis celle des Affaires étrangères.

Sur cette même généreuse lancée qui témoigne de son affection à notre endroit, il nous avait proposé comme député au Parlement panafricain, sis à Johannesburg, où nous avions exercé les fonctions de président de la Commission des lois, des règlements, cumulativement à celles de président de la Commission ad-hoc des réformes de l’Union africaine pour le compte du Pap. M. le Président nous avait aussi fait l’honneur de nous nommer directeur de l’Ecole du parti et son représentant plénipotentiaire partout dans le monde, avec le président Oumar Youm, au niveau international, aux rencontres du Réseau libéral africain et de l’Internationale libérale. En réalité, ce spectacle que certains candidats offrent aux Sénégalais n’est que la résultante de tares comme l’arrogance, l’effronterie, le snobisme, que l’on constate chez bon nombre de responsables du parti et membres de l’entourage du Président, contrairement aux responsables de la Coalition Benno à l’égard des militants, des populations démunies et très remontées, qui l’aiment bien. Elles le lui ont toujours bien prouvé en lui renouvelant leur confiance à chaque échéance électorale présidentielle. Sa courtoisie, sa générosité, son bilan élogieux, l’humanisme de son épouse, la Première Dame, parlent d’eux-mêmes. Pour le cas de la Première Dame, le bel exemple qu’elle a donné au monde entier, ses qualités, sa présence aux côtés de son époux, ses rapports avec les populations, les militants, invitent monsieur le Président à prendre en considération ce critère comportemental, de conduite, très important dans le choix du candidat, en auditant les épouses. Le cas de certains des collaborateurs du Président, ministres, Dg, députés, Pca, Dage, qui nous rétorquent avec dégoût, lorsque nous les sollicitons pour des activités politiques, qu’ils sont des technocrates, par conséquent apolitiques, est plus ahurissant. Dire que ces derniers tirent des avantages et privilèges du fait de leur proximité : strapontins, portefeuille de relations bien fourni qui octroient des marchés considérables à des hommes, femmes d’affaires qui sont les plus grands pourfendeurs et insulteurs du Président. Sans être un oiseau de mauvais augure, nous voyons déjà des signes avant-coureurs qui ont causé la perte du pouvoir du Ps et du Pds. Certains types de comportement et d’acte : effronterie, arrogance, snobisme, étalage extravagant et éhonté de richesses suspectes, luxe subitement acquis de la part de bon nombre de nos responsables, ont fini de susciter le dépit, voire le dégoût chez bon nombre de Sénégalais, et de nous valoir un célèbre sobriquet un tantinet railleur et ironique : les «Alternoce» ou les nouveaux riches. Tout militant digne de ce nom ne devrait accepter cela. Ce combat ne sera pas sans doute celui de ces militants d’hier, aujourd’hui grisés par l’ivresse du pouvoir.

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Le Président ne laissera nulle place où la main passe et repasse dans cette entreprise de salubrité publique, de nettoiement à grande eau de la maison Apr, pour qu’elle retrouve son lustre d’antan, aujourd’hui terni. Ce combat en vaudrait bien la peine. Nous vous prions M. le Président, après la désignation du candidat, d’ordonner un état des lieux général, pour savoir qui est qui et qui fait quoi au niveau du parti et des alliés.

Finies la tromperie et la roublardise. Comme nous l’avions recommandé lors de ce secrétariat, le candidat que le Président retiendra devra impérativement se rendre dans tous les foyers religieux pour exprimer sa reconnaissance, sa gratitude à monsieur le Président pour le choix porté sur lui, en lieu et place d’autres aussi méritants. Ce dernier jurera solennellement devant nos khalifes généraux, le chef de l’Eglise, sur le Coran ou la Bible, selon sa religion, nos autorités coutumières, qu’il poursuivra, sous l’œil du Président, les chantiers entrepris, sollicitera ses conseils qu’il appliquera, qu’il accordera considération au parti et à la coalition en sus de ses charges institutionnelles. Il fera le même serment au parti, devant ses instances, le Directoire national cette fois, et à la Coalition Benno bokk yaakaar. Enfin, le candidat retenu fera consigner par un acte notarié, ses engagements pour nous prévenir des démons du reniement face à l’ivresse et la folie du pouvoir. Enfin, en aucun cas, les négociations pour renonciation à ces candidatures déclarées ou proposées ne pourraient être un prétexte de partager, à titre de consolation entre ces derniers, des postes stratégiques de Premier ministre, président de l’Assemblée nationale ou d’autres institutions. Ceux qui auront occupé des fonctions de ministre depuis près d’une décennie devront bien céder leur place à d’autres. Nous continuerons à réitérer de manière constante notre amitié, loyauté et engagement à monsieur le Président.

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Me Djibril WAR

Directeur de l’Ecole du parti APR

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