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Ousmane Sonko : Par Devoir, Vous N’en Avez Pas Le Droit !

Ousmane Sonko : Par Devoir, Vous N’en Avez Pas Le Droit !

 
Jamais, il  ne m’est venu à l’esprit de penser ne serait – ce qu’une seule fois dans ma vie d’écrire une contribution en vue d’interpeller directement le leader de Pastef- Les Patriotes Ousmane Sonko pour lui demander d’arrêter une diète, une quelconque grève de la faim, une autre forme de lutte politique assez singulière de résistance, qui à terme, risque de créer l’irréparable. En vérité, j’ai toujours pensé que Ousmane Sonko n’était pas et ne faisait pas partie de cette race de politiciens sénégalais, qui pour un rien vont ameuter la foule et décider d’entamer sur un coup de tête une grève de la faim pour se soustraire de la prison et de bénéficier par voie de conséquence d’une liberté provisoire. Au plus, Ousmane Sonko avait solennellement demandé à des militantes de son parti dans les geôles du régime du chef de clan Macky Sall d’arrêter leur grève de la faim et que ses croyances religieuses lui interdisent cette forme de lutte voire de résistance. Qu’est-ce qui a pu changer entre temps pour qu’il décide d’opter cette forme radicale de résistance face à l’oppression ? Je n’ai pas la réponse et  ça me taraude l’esprit. Personne ne remet en cause votre droit à la résistance et votre droit à défendre vos intérêts légitimes, mais votre grève de la faim frappe à nos portes et elle est sur toutes les conversations. Elle tient le peuple en haleine, nous intrigue et nous interpelle. Qui eût cru voire qui eût imaginé que Ousmane Sonko pour faire face au régime du chef de clan Macky Sall, était capable de mettre sa vie en danger en refusant même au corps médical de l’hôpital Principal de Dakar de lui administrer les soins nécessaires pour le protéger d’une certaine dégénérescence physique ou mentale. Personne, et pour ne pas être péremptoire, peu de gens.
 
Nous connaissons l’homme politique téméraire,  fougueux, combatif, ne reculant devant rien, prêt à en découdre avec tous ses adversaires réels ou imaginaires qu’il a désignés du doigt, ses ennemis irréductibles qui veulent l’écarter des prochaines joutes électorales du 25 Février 2024 voire même l’éliminer. C’est cet homme là aujourd’hui, en ces moments de désarroi, de désespoir, de tristesse, de colère pour beaucoup de nos concitoyens, qui nous met au défi devant l’histoire et interpelle par ricochet notre responsabilité devant des actes ou des pratiques qu’il juge à tort ou à raison comme de l’arbitraire, des injustices, de la violence sur sa personne, sur sa famille, sur ses militants etc. A ce jour, personne, même sa famille, ses soutiens politiques voire quelques autres autorités maraboutiques, n’a réussi à le faire sortir de cet entêtement jusqu’au boutisme. Nous aimerions bien savoir, dans ce bras de fer avec les autorités, qu’est-ce qu’il a encore à prouver au peuple, à son parti et à ses soutiens qu’ils ne savaient pas déjà sur lui ? Son courage, sa détermination féroce à combattre le monstre qui veut le dominer et le mettre à terre. Rien.
 
Personne à Ndoumbelane n’ignore le monstre et nos concitoyens sont assez renseignés sur les pratiques et les violations récurrentes de nos droits et libertés en toute impunité par le régime du chef de clan Macky Sall. Est-ce une raison suffisante voire nécessaire pour baisser les bras et de s’abstenir à dénoncer ces manquements et ces exactions préjudiciables à l’ordre public.? Non. La lutte pour la protection de nos droits et libertés doit être menée avec détermination et responsabilité dans le cadre du respect de la charte fondamentale du pays par les uns et les autres. Est-ce que le non- respect de ces mêmes lois par l’autorité administrative ou par l’autorité judiciaire par abus de pouvoir ou par une violation flagrante ou pernicieuse, doit être une raison de semer le désordre et la désolation ? Non. Est-ce que là où la loi est bafouée, les gens doivent de facto en découdre avec l’autorité pour rétablir leurs droits ou leurs prérogatives par la force ? Non. C’est à ce niveau que les conseils d’un avocat sont plus que nécessaires pour aider et permettre le rétablissement des droits d’un client lésé. Cette forme d’équilibre même imparfaite doit être protégée et toute la société doit travailler d’arrache pied pour une amélioration substantielle des conditions d’exercice d’une justice indépendante et équidistante des parties au procès. Nous devons refuser le statu quo et demander toujours avec détermination un traitement équitable des dossiers judiciaires peu importe la qualité du justiciable ou son rang social
 
Quelles que soient par ailleurs, les injustices voire les exactions du régime du chef de clan Macky Sall à son égard, cette diète qu’il s’impose, est de trop. De trop parce que les gens qui le maintiennent dans les liens de la détention, n’ont rien à faire de sa situation de santé chancelante du moment. Ils trouveront toujours par quelques arguties juridiques les moyens de dégager en touche leur responsabilité en distillant par ci et là que c’est Ousmane Sonko en personne qui a choisi cette forme de résistance pour dénoncer son arrestation et qui refuse toute forme d’assistance médicale, en cas de tournure dramatique de la situation. Et, il le sait mieux que nous. Qui plus est, Ousmane Sonko, par son refus de s’alimenter ou de se faire administrer des soins, se livre à ses adversaires voire à ses ennemis, c’est selon en baissant la garde. Quelle folie ! Et, pour chercher quoi d’autre encore.  Un martyr voire un résistant qui a tenu jusqu’au bout du sacrifice ultime. Vos partisans, vos sympathisants sincères qui croient à la faisabilité de votre projet politique ne veulent pas d’un martyr, mais d’un leader de troupe à la conquête du pouvoir. Les luttes politiques sont conduites par des vivants bien portant, jouissant de toutes leurs capacités physiques et cognitives et non par des morts ou par des personnes gravement atteintes de séquelles irréversibles. Et, cette grève de la faim plus qu’elle dure, plus le Sonko combatif que les uns aiment et que d’autres haïssent, sera un souvenir triste et révoltant. Un gâchis et des regrets.
 
Ousmane Sonko, vous n’avez pas le devoir de poursuivre cette diète qui vous prive de toutes vos capacités physiques, intellectuelles au regard de tout ce qui s’est passé dans ce pays depuis Mars 2021 et en raison même de la disparition de beaucoup de nos concitoyens qui ont crû à votre innocence, qui ont été arraché à l’affection de leur famille et pour certains d’entre eux à la fleur de l’âge. Des vies perdues à jamais et des parents inconsolables, qui ont du mal à faire le travail de deuil de leurs enfants en raison même de l’omerta de la justice sur ces événements tragiques et malheureux. Se laisser mourir voire se détruire, est-ce normal pour le souvenir de vos militants ou vos sympathisants qui ont perdu la vie ? Nous ne le pensons pas. Leur sacrifice ne doit en aucune manière être vain. Leur leader, sur un lieu d’hôpital, en train de lutter pour rester en vie, en raison d’une grève de la faim, serait un cauchemar. Ils t’ont hissé très haut au rang de héros et pourtant vous n’avez jamais cessé de le marteler que ce pays n’avait pas besoin de héros ou de messie pour le sortir du désastre économique, social, moral dans lequel il s’est engouffré depuis plus de 60 ans. Ce pays a besoin d’hommes debout et forts pour relever les multiples défis de maintenant et de demain avec dignité, honneur et responsabilité.
 
Je fais appel à votre conscience morale pour vous dire tout simplement que ce combat ne se gagne pas seul en vous sacrifiant même pour une cause noble. Ce don de soi pour la patrie est de lutter contre toutes les justices avec intelligence, patience, détermination afin de faire triompher la vérité avec tous les autres et non de se laisser mourir seul. Ce don de soi pour la patrie n’a que faire d’un quelconque homme politique providentiel ou d’un homme indispensable jugé, pris voire perçu comme tel par une multitude de gens pour la réussite de votre projet sociétal de libération et de changement en profondeur du pays. Nos égos doivent être circonscrits dans le juste milieu et ne doivent en aucune manière se laisser dominer voire manipuler par des flatteurs, qui hélas sont nombreux parmi nos concitoyens.
 
Ousmane Sonko, vous n’avez pas le devoir de poursuivre cette grève de la faim aux conséquences terribles pour votre survie ne serait- ce que pour vos compagnons de lutte qui croupissent dans les prisons du pays et qui maintiennent le flambeau de la liberté, cette quête indestructible de tous les instants, symbole de votre projet politique. Pour ces gens- là qui vivent de manière stoïque et courageuse leur détention excessive, laissés à eux-mêmes et parfois sans le moindre début d’instruction, vous ne devez pas fléchir. Ces gens-là veulent vous voir debout et ils en oublient même leurs propres souffrances. Et vous leur devez ça, cette espérance qui illumine leur cœur à chaque instant de leur détention. Cette espérance doit être éveillée et non enfouie dans la peur ou dans la tristesse.
 
Ousmane Sonko, vous n’avez pas le devoir de continuer cette diète tragique ne serait-ce que pour rester debout et de faire face devant l’histoire, devant vos adversaires ou ennemis irréductibles et défendre vos droits même bafoués devant une justice sénégalaise aux ordres. Peut-être que je vous demande l’impossible ? Mais que faire ? Baisser les bras. Non. Vous devez continuer le combat sur le plan juridique avec votre pôle d’avocats et de batailler ferme pour prouver votre innocence, et tout ce que vous considérez comme une machination ourdie en haut lieu dans les officines du pouvoir pour vous écarter définitivement du champ politique. De loin, c’est sans doute assez facile pour nous de le dire de cette façon. Nous ne sommes pas dans les liens de la détention et nous ne sommes pas en état de grève de la faim. Pour certains, notre position peut être jugée prétentieuse,  mais de bonne foi nous ne voyons pas d’autre issue que celle-là parce que d’une manière ou d’une autre les personnes assermentés qui sont à vos côtés à l’Hôpital ont le devoir moral impérieux de vous assister et de vous venir en aide en usant de tous les moyens nécessaires et judicieux pour vous sauver de vous même.
 
Enfin, Ousmane Sonko, vous n’avez pas le devoir de poursuivre cette grève de la faim pour votre famille. J’ai eu le cœur meurtri en regardant et en écoutant vos épouses implorer une diligence inappropriée à Marième Faye Sall, épouse du chef de clan Macky Sall pour réclamer votre libération. Cette sortie qui est perçue par beaucoup de nos compatriotes comme une sorte de mélodrame, mal ficelée par je ne sais quel esprit malicieux, devait être  épargnée à vos épouses, invisibles depuis très longtemps sur l’espace public. Vos adversaires voire vos ennemis du régime ont fait de cette sortie maladroite à bien des égards leur choux gras. Beaucoup jouissent de votre souffrance. De grâce, vous ne devez pas leur donner ce plaisir ou ce sourire sarcastique qu’ils affichent sur les plateaux de télé ou sur les réseaux sociaux.
 
Ousmane Sonko, jeune homme, leader politique, chef de parti, le porte drapeau de l’espérance de beaucoup de nos concitoyens pour un Sénégal nouveau, levez vous, soyez ferme devant l’adversité, devant l’injustice, restez debout afin de faire face et assumez vos charges de porteur de projet politique devant l’histoire, devant les hommes et remettez vous au Seigneur des mondes. Votre destin est entre Ses mains. Votre vie n’est pas un jeu et ne saurait être un échiquier sur un lit d’hôpital pour savoir qui de vous ou de vos adversaires de l’autre bord, va tirer la bonne carte. Votre vie comme toute autre est un don du ciel, un don auquel nous devons tirer les meilleurs fruits pour la postérité. Debout jeune homme, à travers ma voix insignifiante voire inaudible, beaucoup de nos concitoyens perdent le sommeil et ressentent au quotidien une peur bien réelle pour vous, pour votre santé, toute proportion gardée pour la stabilité du pays et craignent par-dessus tout l’irréparable, source de tension, de fragmentation exacerbée des liens sociaux voire de chaos indescriptible. Ce pays, quel que soit le degré d’adversité voire d’animosité, a droit à la paix et à une administration efficiente et honnête de la justice. Ousmane Sonko n’écoutez surtout pas ceux-là qui vous encouragent dans cette voie pleine d’embûches et qui tiennent un carnet pour noter au quotidien vos jours de privation de nourriture. Ceux-là même ne sont pas prêts à faire cette diète et ne le seront jamais. Il faut savoir raison garder.
 
Ousmane Sonko, debout jeune homme, marchez droit dans vos bottes la tête haute, le chemin est encore loin, mais la délivrance est au bout de l’effort. L’heure n’est pas à l’abandon de toutes ces forces disséminées partout sur le territoire national et dans la Diaspora qui prient pour vous. Jeune homme, tenez ferme, le  jugement de l’histoire n’est pas loin. N’abdiquez surtout pas.
massambandiaye2012@gmail.com
 
 
 
 

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