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Non, Non Et Non

Face à l’ampleur accablante des réalités les plus cruelles, de nombreux éditorialistes ont momentanément délaissé leur plume. Non pas par manque de choses à dire, mais parce qu’il y a tant à dire que cela dépasse l’entendement.

Nous sommes submergés par une déferlante de faits si terribles qu’il nous est impossible de faire un tri dans la misère qui se déroule sous nos yeux, chaque événement étant plus tragique que le précédent.

La véritable horreur réside dans la nécessité de choisir, telle une priorisation de patients dans une salle d’attente d’un hôpital : qu’est-ce qui peut attendre, qu’est-ce qui est urgent, et ce qui signifie qu’une vie est en jeu ?

Ce n’est pas le moment de critiquer ceux qui nous alertent sur ces tragédies, mais plutôt le moment de reprendre la plume, non pas pour chercher des éloges, mais pour que l’histoire se souvienne de notre témoignage. Nous ne sommes pas là pour obtenir des médailles, mais pour déclarer haut et fort que nous avons été les témoins de ces tragédies humaines en 2023.

Ces maux sociaux constituent déjà une encyclopédie en soi, chaque page suffisant à inspirer un drame épique et à donner le vertige. Ouvrons un de ces chapitres sur la souffrance infinie !

Commençons par l’immigration clandestine.

Des embarcations surpeuplées bravent les mers impitoyables à la recherche d’une vie meilleure, un pari désespéré contre les vagues pour atteindre les terres promises. C’est un exode massif de notre jeunesse, de femmes, d’enfants, et même de nourrissons, tous entassés comme du bétail, affamés et désespérés, les yeux vides de tout espoir. Ces âmes perdues hantent nos côtes, elles interrogent non seulement sur les raisons pour lesquelles les pays d’accueil se montrent indifférents, mais aussi sur la manière dont les pays d’origine peuvent permettre cette fuite massive de leurs jeunes. Nos pays, pourtant si riches en ressources, semblent s’évaporer dans l’océan, engloutissant nos espoirs et nos rêves.

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Oui, comment nos côtes peuvent-elles être si perméables que ces embarcations, apparemment sans fin, continuent de charger, transporter et vider notre nation de sa jeunesse ?

Bien sûr, si toutes ces embarcations atteignaient leurs destinations prévues, nous pourrions nous en réjouir, mais en cas de tragédie en mer, une terre de nulle part, ou plutôt, une mer de nulle terre, pourrait réclamer de nombreuses vies ; des vies qui rêvaient d’un avenir meilleur périront, sans même un mémorial pour marquer leur passage.

Ne pas aborder cette question n’est pas de l’indifférence de la part de l’État. Non, c’est plus complexe. L’État, ou plus précisément, le Chef de l’État, doit s’attaquer à cette question. L’État, parfois, semble dépassé, trop absorbé par la résolution de questions politiques secondaires. Mais l’État ne doit pas simplement se réfugier dans des sujets secondaires, car des vies sont en jeu. Macky, où es-tu ? Abandonnes-tu tes responsabilités ? Comme le disait feu Hamidou Dia, il n’y a point de destins forclos, il n’y a que des responsabilités désertées !

Revenons à la vie, unissons-nous pour empêcher la mort de nos concitoyens dans l’indifférence générale.







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