Aujourd’hui, le monde de la photographie est plus sombre, car une étoile s’est éteinte. Lionel Mandeix est parti silencieusement, comme le clic de son fidèle appareil qui a capturé des moments inoubliables, des instants d’histoire et des émotions nationales.
Ce 7 décembre 2023 restera gravé dans nos cœurs comme le jour où la lumière de son sourire s’est éteinte, mais ses œuvres resteront des éléments archivistiques inoxydables.
Je me souviens de nos débuts en 2007, lorsque nous partagions le même rêve, travaillant ensemble à la campagne présidentielle de Me Abdoulaye Wade. Aux côtés de Macky Sall, le directeur de campagne, et du talentueux Jean Pierre Block (paix à son âme aussi), tu étais le créatif, l’artisan infatigable de scènes grandioses et de podiums gigantesques. Ensemble, nous avons manœuvré la logistique avec une précision pointue et une sonorisation ultramoderne, parcourant les vastes étendues du Sénégal, semant la graine du changement. Résultat, le Président Wade sera élu au premier tour avec 56%.
C’est ainsi que tu as su capter l’attention du directeur de campagne Macky Sall avec ton talent inégalé, ta courtoisie accablante et ta bonne humeur permanente.
Amoureux du Sénégal, tu étais plus qu’un photographe, tu étais le gardien des moments précieux de notre roman national. Marié à une Sénégalaise de cœur, tu as tissé des liens profonds avec ce pays qui t’a adopté comme l’un des siens.
Nos soirées, où nous refaisions le monde de la lumière et de l’ombre, resteront gravées dans ma mémoire. Ton sourire éternel, ton rire contagieux, ta bonté naturelle étaient comme des flashes de ton puissant outil de travail.
Avec toi, la photographie n’était pas simplement un métier, c’était une passion, un art où tu capturais l’instant avec l’instinct de chasseur de grands fauves.
Chaque clic de ton appareil était une affirmation de vie, une célébration de la beauté du Sénégal, de la démocratie augmentée au Sénégal, des couleurs ensoleillées du Sénégal. Tu traquais la vérité, tu matraquais la réalité, tu visais l’excellence, tu avais ce don unique de transformer des moments éphémères en éternité.
Au crépuscule du mandat du président Macky Sall, tu manqueras l’un des rendez-vous les plus importants de sa vie, la cérémonie de passation entre lui et son successeur. Ce jour-là, le quatrième chef de l’État du Sénégal se souviendra de toi avec une pointe de tristesse. Il se rappellera que tu lui disais : « la photo, c’est juste une image ; ce n’est pas une image juste. Mais mon job est de la rendre juste ».
Que ton âme repose en paix, que tes clichés continuent à témoigner de la grandeur du Sénégal. Ta décoration à titre posthume t’attend, mais le vide que tu laisses ne pourra jamais être comblé.
Dors en paix, cher ami.