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Pour Une Resolution Apaisee De La Supposee Crise Institutionnelle

Pour rappel, le chef de l’État avait signé le décret n°2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral pour le 25 février 2024, date de l’élection présidentielle. Cela a permis aux parties prenantes du processus électoral (le ministère de l’Intérieur avec ses démembrements, le Conseil constitutionnel, la CENA, l’Administration territoriale, les partis politiques, la Société civile, entres autres) de démarrer les opérations devant aboutir à une élection régulière, libre, ouverte, inclusive et transparente.

Au cours du déroulement du processus électoral, divers dysfonctionnements ont été relevés par les parties prenantes et les observateurs : la non mise à disposition du fichier électoral aux concernés sur la base duquel la quête de parrains devait être faite, la « non fiabilité » de ce fichier décriée par les candidats lors de la vérification des fiches de parrainage, les interdictions systématiques de manifestations servies aux partis politiques de l’opposition et à la société civile, une restriction des données mobiles, foulant au pied la liberté des populations à s’informer. Aucun contrôle, aucune vérification des faits rapportés n’a semble-t-il été fait pour confirmer ou infirmer les dysfonctionnements constatés et dénoncés tout haut.

Pendant que les états-majors des partis politiques se préparaient à démarrer la campagne électorale le samedi 03 février 2024 à minuit, coup de tonnerre ! Monsieur le Président de la République, dans une allocution non planifiée et inhabituelle, quant à l’heure de sa diffusion en date du samedi 03 février 2024, annoncée à 12H00 et tenue à 14H00, informe ses concitoyens qu’il a signé le décret n°2024-106 du 3 février 2024 portant abrogation du décret n°2023-2283 du 29 novembre 2023. Le motif déclaré en sourdine lors de l’allocution est la saisine de l’Assemblée nationale par les membres de la coalition Wallu sur des « faits supposés de corruption » de membres du Conseil constitutionnel pour l’invalidation de la candidature de monsieur Karim Wade. Le peuple dans l’expectative, devra avaler la « pilule amère » qui lui a été servie. En effet, comment comprendre que l’Exécutif n’ait pu s’autosaisir suite aux errements constatés par tous dans le processus électoral afin de les corriger à temps et permettre une libre expression du vote le 25 février 2024. On ne peut qualifier ce comportement, car pouvant ouvrir les portes à une instabilité politique pouvant réveiller tous les démons.

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Maintenant que la chose indicible a été commise, comment préserver la paix et la stabilité dans notre pays ? Que faut-il faire alors? Cette interrogation d’un homme politique célèbre prend ici tout son sens.

Profitant de la baisse de tension observée depuis le mardi 6 février 2024 dans les rues de nos différentes capitales régionales et départementales, malgré quelques soubresauts notés en fin de semaine dernière, l’idée d’un dialogue national prônée par Monsieur le Président de la république me paraît être une issue plausible. Cependant, il faudrait agir vite et sans calcul politicien. Mode d’emploi :

1. Le Président de la République doit convoquer rapidement les partis politiques, la société civile et l’ensemble des forces vives de la nation, pour s’entendre sur le choix d’une personnalité neutre et pouvant être acceptée par tous pour conduire à son terme le dialogue national prôné et dans un délai raisonnable.

2. Le dialogue devra cependant être sincère et républicain pour le bien de notre pays et de nos enfants à qui nous devrons léguer un pays stable, démocratique où il fait bon vivre, sans distinction d’appartenance politique, religieuse, d’idéologie et de couche sociale.

3. Le dialogue national devra revisiter tous les points liés au processus électoral, de la déclaration de candidature à la vérification des listes au niveau du Conseil constitutionnel jusqu’à la proclamation de la liste définitive des candidats. En effet, l’acte posé par le Chef de l’Etat le 03 février dernier nous renseigne qu’il s’agit bien d’une annulation de l’élection présidentielle et non d’un report. Tout le processus électoral devant être repris depuis le début.

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4. Les limites du nouvel agenda électoral devront être fixées, en se référant au Conseil constitutionnel afin de tenir au plus vite le scrutin, sans tirer en longueur.

5. Les conclusions de ce dialogue, prises sur la base de décisions consensuelles et respectant à la lettre notre Constitution, devront être parafées et signées par les parties prenantes et applicables immédiatement par l’Exécutif.

Ainsi, seront certainement trouvées des solutions consensuelles aux dysfonctionnements constatés cette année. Vive le Sénégal ! Vive la République !







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