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Sursaut National Pour Combattre La Pauvrete Et Appliquer La Rupture En Douceur

En sacrifiant à la tradition républicaine, à travers son Premier message à la nation, le Président Bassirou Diomaye Faye a esquissé les conditions d’un sursaut national pour combattre la pauvreté et appliquer une rupture en douceur.

La teneur du message et le ton sur lequel il s’est adressé à la nation attestent d’une volonté de pacification totale au Sénégal. Le Président s’est révélé comme le dénominateur commun, le Père ouvert à tous pour gouverner en éliminant autant que possible les aspérités susceptibles de compromettre notre cohésion sociale. Toutefois, on ne devrait pas déduire péremptoirement de cette volonté de paix que la chasse aux sorcières restera une vue de l’esprit au point que ceux qui sont épinglés par les corps de contrôle n’auront rien à craindre de la volonté supposée ou réelle de l’État de leur faire rendre gorge. Par quels artifices ces gestionnaires indélicats dont les dossiers judiciaires étaient sous le coude du Président Macky Sall pourraient-ils se soustraire à la forte demande de justice exprimée par le peuple ? On serait bien curieux de le savoir !

L’apaisement prôné par le président Bassirou Diomaye Faye ne saurait signifier la promotion de l’impunité. C’est tout simplement pour lui, du moins est-ce notre avis, qu’il applique l’adage selon lequel: ** le chasseur qui guette retient son souffle**. Autrement dit, les questions d’argent ne se règlent pas sur la place publique (Xaliss Bougoul Thiow). Votre journal « Le Témoin » tient cette sagesse de Cheikh Ousmane Pouye alias Tadjidoune. Encore que, en proclamant sa volonté de débusquer les prévaricateurs qui se cachent derrière des prête-noms pour camoufler leurs fortunes acquises dans des conditions louches envoie-t-il un signal très fort à tous les voleurs de la République.

Les questions sensibles évacuées avec tact, le Président Bassirou Diomaye Faye a démontré, en bon paysan, que rien de ce qui est rural ne lui est étranger. Ainsi, il a anticipé sur l’attente des agriculteurs appelés sous peu à défricher leurs terres de cultures qui du reste s’amenuisent comme peau de chagrin, du fait de la spoliation qui s’amplifie impunément.

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En annonçant que le gouvernement mettra de l’ordre dans la distribution des intrants (semences, fertilisants et équipements agricoles), le Président entend donc supprimer les circuits de détournement à travers lesquels une certaine oligarchie religieuse et des politiciens en intelligence avec des affairistes, sous l’appellation fallacieuse d’opérateurs privés stockeurs (Ops) grugent et affament les paysans tout en compromettant dangereusement les chances de réussite des campagnes agricoles. C’est d’autant plus révoltant que ces pratiques mettent en évidence le paradoxe sénégalais. Producteur de phosphates riches transformés en acide phosphorique, le Sénégal a laissé libre cours aux Indiens qui lui appliquent une politique commerciale si contraignante qu’elle limite les possibilités d’acquisition d’engrais par les producteurs. Livrer des engrais chimiques en temps opportun, en quantité suffisante, à des prix modérés correspondant au pouvoir d’achat des paysans, voilà un défi que le gouvernement du Premier ministre doit impérativement relever pour mettre à l’aise les agriculteurs. Mais la redéfinition des termes de la politique agricole, pour une productivité et des productions élevées, ne suffira pas au bonheur des Sénégalais. D’ores et déjà, le gouvernement doit se pencher sur la régénération foncière, la redynamisation de la recherche et de la vulgarisation agricoles, la réhabilitation des unités industrielles pour une transformation qualitative des produits agricoles. Ce qu’on appelle l’agro-industrie ! Cette politique volontariste permettra de créer de nouvelles opportunités d’emplois en milieu rural. L’agriculture au sens large (cultures végétales, élevage, pêche et agroforesterie) constitue donc le plus grand chantier auquel le gouvernement devra consacrer des moyens conséquents.

**Quelle politique économique et financière pour revitaliser un État quasiment exsangue? **

C’est à cette question majeure que doit répondre en toute urgence le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, sous l’autorité de son Excellence le Président Bassirou Diomaye Faye.

Experts en matière de fiscalité, le président de la République et son Premier ministre sont bien avisés pour cerner la problématique des ressources de l’État en proie à un endettement chronique..

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Macky et ses dérives budgétaires

C’est un secret de polichinelle qui transparaît à travers les multiples recours aux marchés financiers pour des emprunts obligataires ou des émissions de bons du Trésor. Sur ce chapitre-là, le précédent régime du Président Macky Sall a battu tous les records d’endettement et ne s’est même pas gêné pour justifier ses dérives budgétaires par des projections hypothétiques sur l’exploitation du gaz et du pétrole.

En règle générale, les économistes soutiennent que l’État est naturellement solvable. Une solvabilité somme toute relative quand les fondamentaux économiques sont rompus et entraînent l’État dans une spirale d’endettement qui réduit quasiment à zéro les ressources du Trésor public. Le curseur indique clairement que le rapport recettes /dépenses est si déséquilibré que l’État a besoin en permanence d’être sous perfusion monétaire.

Que faire alors pour revitaliser financièrement l’État sans retomber dans l’engrenage sans fin des emprunts obligataires, bons du Trésor et autres prêts prétendument spéciaux ? Sous le contrôle des économistes chevronnés, nous disons qu’il existe bien des voies pour la restauration de l’équilibre budgétaire dans un pays dont la capitalisation des ressources est handicapée par des dysfonctionnements d’ordre fiscal et douanier.

Il est donc impératif que le gouvernement corrige les facteurs négatifs induits par un tableau d’exonérations fiscales démesurées dans les secteurs des mines, du gaz, du pétrole et bien d’autres domaines où les chiffres d’affaires et les résultats nets déclarés ou falsifiés démontrent à suffisance que l’État est roulé dans les sables phosphatiers, aurifères, titanifères etc.

Comme le suggèrent à juste raison M. Birahim Seck, secrétaire exécutif d’une Ong crédible, et notre consœur Diatou Cissé, il est nécessaire de concevoir une procédure d’audit en profondeur afin de créer les conditions objectives pour la révision des contrats déséquilibrés conclus sous prétexte d’instaurer un environnement attractif pour les investisseurs. Corrélativement la perte des biens publics, particulièrement le patrimoine bâti et non bâti de l’État, appelle des mesures d’autorité pour un recouvrement judicieux et suffisamment dissuasif afin de préserver le peu qui en reste et l’exploiter judicieusement. C’est donc sans état d’âme et sans calculs politiques que le gouvernement doit instaurer la reddition des comptes et contraindre tous les coupables à restituer à la nation l’ensemble des biens acquis illicitement à travers différentes fonctions publiques ou la contractualisation des marchés. C’est sous ce rapport qu’il convient d’envisager la réforme, pour plus de cohérence et d’efficacité, de certains services stratégiques de l’État notamment l’Agence Judiciaire, la Société nationale de recouvrement et la Caisse des dépôts et consignations.

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La pauvreté n’est pas un mal incurable

Quant aux institutions politiques coûteuses, il va sans dire que leur suppression générera certainement des économies budgétaires qui pourraient soutenir des programmes de formation et d’insertion professionnelles pour les jeunes. Étant donné que cela figure dans les intentions annoncées par le président de la République, aucun calcul politique ne devrait l’en dissuader. Personne ne comprendrait qu’il en soit autrement, surtout pour recaser du personnel politicien qui n’a cure du malheur ou du devenir des milliers de jeunes Sénégalais qui, dans leur quête désespérée du bien-être, n’hésitent pas à se noyer dans les océans ou mourir de faim et de soif dans l’immensité du Sahara.

En vertu du droit à la vie et à l’épanouissement pour ne pas dire au bien-être, ces jeunes perçus comme les forces vives de la nation doivent retenir l’attention du gouvernement.

Les mesures politiques ci-dessus énumérées cadrent parfaitement avec la demande sociale. Le gouvernement est tenu d’imprimer un sceau novateur dans la marche de l’ensemble des secteurs de souveraineté où sont solidement implantées des entités économiques qui ne contribuent que dérisoirement à l’effort de développement du pays. La pauvreté n’est pas un mal incurable, tout dépend de l’état d’esprit des citoyens et leurs gouvernants.







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