Mercredi dernier, votre quotidien préféré « Le Témoin » a soufflé ses 34 bougies. Un tiers de siècle d’existence dans un environnement médiatique africain où les journaux surtout ne vivent généralement que le temps d’une rose et où les morts infantiles voire juvéniles frôlent les 90%, le simple fait d’exister pendant si longtemps ( machallah touchons du bois !) est déjà en soi un exploit. Hebdomadaire pendant plus de deux décennies puis quotidien, « Le Témoin » est devenu une institution dans le paysage médiatique sénégalais, ce dont nous avons tout lieu de nous féliciter.
Après « Le Soleil », « Sud quotidien » et « Walf quotidien », nous sommes le plus vieux journal de ce pays. Car, dans la floraison de titres qui paraissent chaque jour (de plus en plus en version numérique, hélas, le support papier ayant tendance à se raréfier), nous ne sommes sans doute pas les meilleurs mais nous ne portons pas le bonnet d’âne, pour ne pas dire que nous ne sommes pas la lanterne rouge, non plus !
Dans un environnement hyper-concurrentiel (plus de 54 quotidiens !), nous tenons notre rang et si nous avons sans doute plié quelques fois fort heureusement n’avons jamais rompu. Lorsque la première édition du « Témoin » paraissait sur le marché le 10 avril 1990, le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait 10 ans. Il en a 44 aujourd’hui. Nous avons vu passer les dix dernières années du magistère du président Abdou Diouf, les 12 ans du « règne » du président Abdoulaye Wade et les 12 ans au pouvoir du président Macky Sall qui vient de passer la main. Et nous prions Dieu qu’Il nous laisse encore là en 2034 au terme des dix ans à la présidence de la République de Bassirou Diomaye Faye. C’est du moins tout le bien que nous souhaitons à notre jeune président !
Comme toujours à pareil moment, nous ne pouvons manquer de rendre hommage aux six pères fondateurs du « Témoin » que sont le doyen Mbagnick Diop (voir son article dans ce journal), Mohamed Bachir Diop, Serigne Mour Diop, Ibou Fall, le regretté Mamadou Pascal Wane (qui repose dans sa bonne vieille ville de Saint-Louis) et Mamadou Oumar Ndiaye. Sans compter, bien sûr, notre imam Moussa Camara et l’espiègle Alassane Seck Guèye, l’enquêteur de choc Pape Ndiaye ainsi que tous les autres qui nous ont rejoints au cours de notre longue route. Un tiers de siècle d’existence, d’irrévérence, de gouaille, d’insolence, de navigation à contre-courant, de caresses à rebrousse-poil, d’impertinence, d’indépendance, de bonne humeur. Bref, de « Kaccoreries » !
Ce 34ème anniversaire est célébré à un moment où la presse écrite est à la croisée des chemins et où elle est malmenée par la presse digitale à traversle monde entier au point que desjournaux emblématiques dont certains avaient eu plus d’un siècle d’existence ont aujourd’hui disparu. Pour dire que l’avenir de la presse papier est plus que sombre. Toutefois, les derniers des Mohicans que nous sommes continuons encore à résister et à y croire soutenus par des nostalgiques qui s’échinent encore, contre vents et marées, envers et contre tout, à lire desjournaux en version papier. Mille fois merci à ces lecteurs courageux et aux annonceurs (qui se réduisent comme peau de chagrin) qui nous font encore confiance. Mais bon, nous n’allons pas enquiquiner nos chers lecteurs avec nos petites misères. En ce 34ème anniversaire célébré pile poil le jour même où — miracle ! — à une quasi unanimité le monde musulman a célébré la Korité, ce contrairement aux divisions d’antan, on pourrait dire comme les astrologues que les astres sont parfaitement alignés pour « Le Témoin » quotidien. Pourvu que ça dure. A nos lecteurs, donc, et à nos annonceurs, nous disons : mille fois merci !