Dans les rues tumultueuses de Dakar, où la cacophonie des klaxons rencontre le ballet chaotique des motos et des piétons, on découvre le visage de l’indiscipline et de l’impatience qui caractérisent notre société. Ce n’est pas seulement une question de circulation; c’est une métaphore élargie de notre comportement collectif. À peine trois semaines après l’arrivée d’un nouveau gouvernement, une vague de critiques précipitées a déjà déferlé, reflétant une tendance nationale à l’impatience, qui, lorsqu’elle est combinée à une indiscipline chronique, menace de saper les fondations de notre progrès.
Cette impatience manifeste s’illustre par une attente irréaliste de changements immédiats, ignorant les complexités des défis hérités et les nécessités du temps pour les surmonter. L’indiscipline, quant à elle, se traduit par un refus de se conformer aux règles, une préférence pour les raccourcis au détriment du bien commun. Ensemble, elles forment un cycle destructeur, engendrant un environnement où le stress et l’anxiété prévalent, exacerbant les tensions sociales et mettant en péril notre santé collective.
Les effets de ce double fléau ne se limitent pas aux embouteillages, mais imprègnent chaque secteur de notre vie, de l’éducation à l’économie, de la politique à la gestion quotidienne des affaires publiques. L’impatience et l’indiscipline affaiblissent notre tissu social et économique, inhibent l’innovation et retardent les réformes essentielles.
La solution réside dans une prise de conscience collective de la nécessité de briser ce cycle. Nous devons valoriser la patience non seulement comme une vertu mais comme un impératif stratégique pour le développement durable. La discipline doit être perçue non comme une contrainte mais comme la clé de voûte d’une société respectueuse et ordonnée.
Il est temps pour nous, Sénégalais, de reconnaître que chaque minute passée dans l’impulsivité et le désordre nous éloigne de nos objectifs de nation prospère et harmonieuse. Nous devons apprendre à donner du temps au temps, à respecter les processus et à persévérer avec intégrité. La transformation que nous désirons commence par un changement dans nos attitudes quotidiennes et nos actions.
Ce changement de perspective est impératif pour notre avenir. Si nous parvenons à intégrer la patience et la discipline dans notre quotidien, nous ne ferons pas seulement avancer notre société sur la voie du progrès, mais nous élèverons également la qualité de notre coexistence.
Chaque Sénégalais est appelé à contribuer à cet effort. Partagez cet appel, engagez-vous dans le dialogue, et surtout, pratiquez la patience et la discipline. Ensemble, façonnons un Sénégal qui ne se contente pas de rêver à un avenir meilleur, mais qui agit concrètement pour le réaliser.
Papa Chimère Diop, citoyen engagé, est Gestionnaire de Risques