Dans quel état serait le monde si l’Etat d’Israël (qui est aujourd’hui deux fois moins vaste que la région de Tambacounda) comptait 1,4 milliard d’habitants et avait le potentiel humain, industriel, financier et scientifique de la Chine ? Probablement un tas de ruines, pas un Arabe sur un rayon de plusieurs centaines de kilomètres autour de Jérusalem, la mosquée Al Aqsa rasée et celles de La Mecque et de Médine réduites en poussière, et sans doute quelques Hiroshimas parachutés à Téhéran, Johannesburg, Istanbul et peut-être même à Dublin !
Israël ,qui doit son existence à une résolution des Nations Unies , s’est toujours illustré par ses refus systématiques d’appliquer les décisions de cette institution, celles de son Assemblée Générale aussi bien que celles, pourtant contraignantes ,de son Conseil de Sécurité, et on peut donc se demander dans quel état serait l’organisation mondiale si l’Etat hébreu y occupait la place qui est aujourd’hui celle des Etats-Unis, avec droit de veto, le privilège de pouvoir infliger des sanctions et des représailles contre tous ceux qui ne votent pas comme eux et de décider ce qui est blâmable et ce qui ne l’est pas.
L’ONU, ou ce qui en reste, devra probablement renier sa charte fondée sur sa « foi dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droit des hommes et des femmes et celle des nations, petites ou grandes… dans le respect des obligations nées du droit international ». Israël pratique l’apartheid sur son territoire et démontre chaque jour le peu de cas qu’il fait des principes et des lois du droit international. Un de ses ministres a proclamé, sans avoir été dédit, que les Palestiniens étaient des bêtes et qu’il fallait les traiter comme telles, un autre que les Arabes grimpaient encore sur les arbres quand les Juifs administraient une nation, et l’un des partis qui compose la coalition qui gouverne le pays a pour doctrines la suprématie de la loi divine sur celle de la République et la suprématie du peuple juif sur tous les autres peuples du monde…
Israël c’est El Nino, et partout où sa main passe ce ne sont que ruines et désolation car ses dirigeants ne croient qu’à la force des armes et la guerre est devenue leur industrie lourde et la source principale de leurs revenus. Mais alors que le phénomène climatique échappe au contrôle des hommes et peut sévir partout dans le monde, le El Nino israélien résulte de la seule décision d’un gouvernement et a pour unique cible la même zone : le Proche Orient arabe ou musulman et son bilan au cours de ces derniers mois est édifiant et a été qualifié par les NationsUnies de « catastrophe sans précédent ».
Jugez-en :
-plus de 35000 morts sur le territoire de Gaza, dont la majorité sont des femmes et des enfants, 250 humanitaires et plus de 120 journalistes tués et Al Jazira est fermé…Il n’y a plus à Gaza d’assistance humanitaire ou de témoins indépendants des crimes qui y sont commis ;
-il n’y a plus d’écoles, d’hôpitaux, d’infrastructures ou de services publics, d’eau ou d’électricité, plus de nourriture pour plus de deux millions d’habitants et c’est la première fois que l’arme de la famine est appliquée à cette échelle.
Israël veut « tuer toute possibilité de réconciliation entre les peuples » (Elias Sambar), il a déjà entrepris « la reconfiguration de la bande de Gaza à sa main » (Le Monde), sans doute un prélude à sa recolonisation, à moins qu’il ne réduise l’enclave en désert absolu en noyant la nappe phréatique par des invasions d’eau de mer…
Ce qui était présenté il y a sept mois comme une opération de représailles anti-terroriste s’est transformé en massacre d’un peuple, au point que les plus hautes institutions internationales (ONU, CIJ, HCR etc.) n’hésitent plus à parler de génocide , ce qui est une insulte pour une nation rescapée des crimes nazis.
Le génocide, ce n’est plus les autres , et c’est un tournant dans l’histoire d’Israël !
Le scénario du pire est devenu réalité, Israël a occupé le poste frontière de Rafah, seule entrée de secours, a lancé, comme il l’avait promis malgré tous les avertissements, des attaques meurtrières contre ce qui était le dernier refuge des Gazaouis et où s’agglutinent, dans le dénuement le plus complet, 1,4 million de réfugiés !
Mais le El Nino israélien ne souffle pas que sur Gaza, il n’épargne ni le Liban ni la Syrie et il a porté le feu jusqu’à Ispahan, en Iran. En Cisjordanie occupée les colons israéliens se livrent à leur jeu favori, la ratonnade, voire l’exécution sommaire, des Palestiniens et les bédouins du Néguev se sont vus refuser le droit d’avoir des abris contre les missiles ! Toutes les institutions du système de Nations –Unies (HCR, PAM, OMS, UNRWA etc.), les organisations humanitaires les plus compétentes, les ONG et les organisations politiques du monde entier ont dénoncé ce recours systématique et impuni à la violence par un Etat qui compte moins de 10 millions d’habitants, mais Israël n’en a cure. Il a acquis ce privilège que toutes les attaques ou provocations auxquelles il se livre sont assimilées à des acte de défense légitime, que toute critique de sa politique est le signe d’un comportement antisémite. On ne tue jamais un Israélien, on ne tue qu’un juif. Seul au monde, il a ce privilège que ce sont les Etats qui se sont érigés en curateurs des droits de l’homme qui, avec la complicité de quelques pays arabes, arment son bras, défendent son ciel et lui assurent les soutiens financiers qui lui permettent de survivre en vivant audessus de ses moyens. Sa politique extérieure est faite de caricatures et de mensonges, il avait promis de mettre à jour la base sophistiquée que le Hamas aurait installée à Gaza , il fait croire au monde que Hamas et Palestiniens ne font qu’un !
Alors les étudiants des plus prestigieuses universités du monde ont ressuscité le town hall politique pour dénoncer les massacres d’innocents et exiger plus de lumière sur les accords qui lient leurs universités avec celles d’Israël, et l’on a déjà appris que les questions de sécurité y étaient souvent en première ligne. Eux n’ont pas peur de mettre en cause la légitimité même de l’Etat d’Israël et à défendre le droit de la terre des Palestiniens et leurs voix comptent parce qu’ils viennent des seuls pays dont les avis importent aux yeux des autorités israéliennes et parce que ce sont eux qui, demain, seront aux commandes des affaires dans ces pays.
C’est dire que le temps travaille contre Israël !
Il y a quelques jours l’Assemblée Générale de l’ONU s’est prononcée à une écrasante majorité pour l’admission de la Palestine en son sein, avec tous les droits d’Etat membre, et seuls neuf membres ont voté contre cette résolution, et parmi eux aucun Etat d’Afrique ou d’Asie et un seul d’Amérique Latine et des Caraïbes. C’est cela la vraie punition de Netanyahu : son pays qui était fondé sur des idéaux de justice et d’égalité, ne peut plus compter que sur le soutien de son parrain, lui-même rongé par le doute, les Etats-Unis, celui de micro-Etats d’Océanie qui lui sont embedded (ex : Palau : 450 km2,18 000 habitants !), et celui de gouvernements d’extrême droite, populistes, xénophobes ,libertaires ou « illibéraux », comme ceux de Viktor Orban , en Hongrie ,ou de Javier Milei ,en Argentine, qui appliquent des politiques condamnées, et c’est un comble, par le Comité international d’Auschwitz qui gère la commémoration de la Shoah !