Nous construisons une voiture tout en la conduisant. Cette métaphore exprime une approche itérative et adaptative dans la résolution de problèmes. Donc, l’idée de construire un véhicule hybride combinant des éléments d’une voiture et d’un avion tout en conduisant activement. Une entreprise plutôt aventureuse, n’est-ce pas ?
On ne peut pas accepter qu’une injustice se fasse au nom du peuple sénégalais. Cette tribune est motivée par une nécessité de contrecarrer une campagne de dénigrement à l’endroit du nouvel attelage gouvernemental dirigé par le premier ministre Mr Ousmane Sonko.
Un opus pour décharger mes pensées en cette période tumultueuse de la vie politique de la Nation qui semble exprimer une préoccupation pour les injustices commises au nom de la conservation de privilèges pour des convenances privées et/ou personnelles.
Elle suggère que nous ne devrions pas tolérer de telles injustices.
Le tryptique entre la tolérance, les opinons diverses et la promotion de la pensée critique.
Le landerneau politique et médiatique sénégalais a vu naitre un nouveau type de politiciens et de journalistes. Les nouveaux opposants politiques issus pour la plupart de l’ancien régime tiennent des opinions irrationnelles ou peu éclairées, cela pourrait aboutir à une situation ou les personnes dotées du sens critique se verraient découragées voire empêchées de partager leurs pensées de peur de froisser les moins instruits ou ceux qui ne veulent pas être confrontées à des idées contradictoires.
D’où l’intérêt de rappeler la phrase de F. Dostoïevski à l’aune d’une nouvelle ère de pratiques politiques initiées par la nouvelle administration qui préside à la destinée de ce brave peuple de la « Téranga » : « la tolérance atteindra un tel niveau que les gens intelligents se verront interdire de penser pour ne pas offenser ».
F. Dostoïevski met en lumière un dilemme : comment maintenir un équilibre entre la tolérance envers les opinons diverses et la promotion de la pensée critique et du débat intellectuel. Il souligne également le danger d’une intolérance excessive lorsqu’elle entrave la capacite des citoyens sénégalais à discuter ouvertement et à remettre en question les idées préconçues dans le débat politique.
Le premier ministre Ousmane Sonko et l’exercice du pouvoir
Le théoricien politique français M. Foucault suggère que pour comprendre véritablement le pouvoir, il est essentiel de reconnaitre qu’il opère souvent de manière dissimulée et subtile, et que cela nécessite une analyse approfondie des structures et des dynamiques sociales.
Le philosophe français suggère que les relations de pouvoir les plus significatives ne sont pas nécessairement évidentes ou explicites. Au contraire, elles sont souvent cachées ou dissimulées sous la surface des structures sociales, des institutions et des interactions quotidiennes.
Dans le cas de l’épineuse problématique récurrente des marchands ambulants, le nouveau gouvernement ne doit pas se limiter aux manifestations évidentes. Le pouvoir doit déterminer à quel endroit et à quelles conditions certaines activités peuvent être réalisées sur le territoire national.
Pour se faire, d’une municipalité a l’autre on doit adopter un règlement de zonage, pour diviser le territoire en zones, selon lesquelles seuls certains usages sont autorisés. Les types de zones les plus courants sont ceux voués à un usage résidentiel, commercial, industriel ou agricole. Chacun de ses usages peut ensuite être divise en sous-classes. N’autorisant que des usages encore plus précis. Si vous comptez exercer une activité commerciale dans une zone résidentielle, vous devez vous procurer un permis d’occupation assujettis à une taxe sur l’activité.
Si vous exercez une activité commerciale par exemple, vous devez vous inscrire à une agence municipale qui sera chargée de faire respecter les lois ou règlements d’exercice de votre activité.
Lorsqu’il parle de « vraie complétude du pouvoir », M. Foucault fait référence au fait que comprendre pleinement le pouvoir implique de reconnaître ses aspects cachés et souvent implicites. C’est seulement en prenant conscience de ces dimensions cachées du pouvoir que le sieur Ousmane Sonko peut avoir une vision plus complète de son fonctionnement et de son impact sur la société.
L’exigence d’évaluer les politiques publiques
L’évaluation des politiques publiques constitue un pilier fondamental de la science politique. Son rôle essentiel réside dans l’analyse, la validation et l’amélioration des programmes politiques. En d’autres termes, elle nous permet de déterminer si les politiques mises en place atteignent leurs objectifs, si elles sont efficaces, et si elles répondent aux besoins des citoyens.
Deux types d’évaluation existent en matière de politiques publiques. D’aucuns les considèrent contrastées. Nous les considérons à certains égards complémentaires : l’évaluation quantitative, entrée sur la mesure des résultats et la visée est l’aide à la décision, et l’évaluation par compétence et implications des acteurs, centrée sur les processus et méthodes qualitatives.
La deuxième est plus cohérente, participative donc plus efficace.
Pourquoi évaluer les politiques publiques ?
Le gouvernement du nouveau premier ministre Ousmane Sonko conçoit et met en œuvre une multitude de politiques dans des domaines variés tels que le pouvoir d’achat, la santé, l’éducation, l’équité sociale, etc. Cependant, il est crucial de se poser la question suivante : ces politiques fonctionnent-elles comme prévu ?
L’évaluation des politiques publiques nous aide à répondre à cette interrogation en fournissant des données factuelles et des analyses rigoureuses. Elle nous permet de mesurer les effets concrets des politiques sur la société, d’identifier les succès et les échecs, et d’apporter des ajustements si nécessaire.
Quelques éléments à considérer dans l’évaluation des politiques publiques au Sénégal
Lorsque nous évaluons les politiques publiques, plusieurs aspects doivent être pris en compte :
- Les objectifs initiaux : Il est important de comprendre les objectifs fixés par la politique au moment de sa conception. Ces objectifs peuvent être divers : permettre l’accès aux financements des agences dédiées pour les vendeurs ambulants, améliorer l’accès aux soins de santé pour les populations les plus démunis, permettre à chaque enfant sénégalais d’avoir la chance de suivre une formation scolaire jusqu’au BFEM, enrayer les enfants de rue dans un élan de protection des enfants vulnérables, réduire les inégalités sociales, etc.
- Les résultats concrets : L’évaluation examine les résultats réels obtenus par la politique. Sont- ils conformes aux objectifs ? Quelles sont les retombées sur les populations visées ?
- L’efficacité : L’évaluation tient compte l’efficacité de la politique mise en œuvre, c’est-à-dire sa capacité à atteindre ses objectifs de manière efficiente. Cela inclut l’analyse des couts et des bénéfices, ainsi que l’efficience dans l’allocation des ressources.
- L’adaptabilité : Les politiques publiques doivent souvent s’adapter aux changements de contexte et/ou aux nouvelles données. L’évaluation permet d’identifier les lacunes et les possibilités d’amélioration, ainsi que d’ajuster les politiques en conséquence.
Le rôle du concept de pivot dans l’évaluation des politiques publiques
Le concept de « pivot » est particulièrement pertinent dans le domaine de l’évaluation des politiques publiques. Il fait référence à la capacité à identifier les éléments d’une politique qui fonctionne bien et à les renforcer, tout en étant prêt à ajuster ou à abandonner les aspects qui ne sont pas efficaces. En d’autres termes, il s’agit d’une adaptation agile et réactive aux résultats de l’évaluation. Le « pivot » permet aux décideurs politiques de prendre des décisions informées et de maximiser l’impact positif des politiques sur la société.
En somme, l’évaluation des politiques publiques est un processus indispensable pour garantir que les programmes gouvernementaux répondent aux besoins réels des citoyens sénégalais et atteignent leurs objectifs. En utilisant des méthodes rigoureuses d’analyse et en restant ouverts aux ajustements nécessaires, la nouvelle administration pourra améliorer continuellement l’efficacité et la pertinence des politiques publiques.
Abdu Dialy