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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

On L’a Echappee Belle Sous Macky Sall ! (suite Et Fin)

Aujourd’hui, bien des aspects de la symbolisation sociale ont disparu ou perdu de leur fonctionnalité ou efficacité symbolique dans nos sociétés ! Mais la violence humaine n’est pas une fatalité ! Il y a des schémas à interpeler, à interroger et peut-être à déconstruire !

En revisitant les rapports sociaux entre hommes et femmes, parents et enfants, adultes et enfants, individu et pouvoir, individu et argent, le fonctionnement et la fonctionnalité des institutions de l’Etat, le système judiciaire, les mécanismes culturels de gestion des émotions, la liberté d’expression, la sécurité des individus, etc.

Notre pays est un pays de violence et souvent de violence inouïe les exemples ne manquent hélas pas !

Elle s’exerce directement sans son enveloppe ni sa teneur symbolique ! Elle est crûe, brute, implacable, quasiment sauvage et ingérable, parce que dépourvue de codes et de finalité régulatrice.

La violence est dans toutes les concessions, dans chaque quartier, chaque coin de rue, dans les transports en commun, en voiture, que vous soyez au volant ou comme simple passager, elle est devant chez vous, au marché, à la sortie des banques, dans les lieux de culte et même dans les lieux de sépulture, sans oublier la violence des défaillances des autorités publiques ! Aucun espace de vie n’est épargné !

En gros, les éléments de légitimation de bien des violences mais également d’amortissement de leurs effets ont disparu ou manquent de prégnance, de fonctionnalité et d’opérationnalité dans notre pays. Les transmissions ne s’effectuent plus convenablement. La pensée symbolique comme modalité interne de représentation, de lecture, de décryptage et de vision du monde qui nous entoure semble brouillée, déconnectée !

Les rites indispensables, jusqu’à présent destinés à alimenter et dynamiser les mémoires, à humaniser la pensée et l’imaginaire collectifs et individuels et susceptibles de servir de garde-fou et de guide à l’action sociale, ont déserté l’univers social et culturel.

On ne dispose plus dans l’interaction sociale de filtre, de lexique d’encodage ni de décodage ni de décryptage ! On navigue quotidiennement sans boussole, sans amortisseur, sans frein, les yeux comme bandés, chacun étant mû par le souci de jouissance et de jouissance tout de suite et maintenant, dans une société où pour quasiment l‘essentiel des populations, Demain, c’est aujourd’hui !

Devant la faillite des institutions étatiques c’est souvent par de violentes réactions collectives, populaires, généralement réprimées dans le sang par le pouvoir en face, que les populations essaient et parviennent parfois à chasser du pouvoir les fossoyeurs de l’Etat et de la société ! Les exemples ne manquent pas dans la sousrégion ! Avec des résultats souvent aux antipodes des objectifs visés.

Mais au Sénégal, nous avons opposé une farouche résistance populaire au monstre autocrate, qui était aux commandes de ce pays et qui déroulait son embryon de dictature comme un rouleau compresseur réprimant toute contestation, toute opposition et toute voix discordante, manœuvrant matin, midi et soir pour rester encore au pouvoir.

Le Sénégal n’est pas Haïti !

A LIRE  PRENDRE TOUJOURS LE PARTI DU SENEGAL

Mais le Sénégal d’aujourd’hui n’est pas Haïti d’hier ! Nous y sommes allés par les bonnes et belles manières démocratiques de la voie des urnes ! Et avec beaucoup d’élégance et de détermination, de fermeté et de raffinement, mais « nak » sans « Ndiek ni teguin » ! Et le mutant a été mis à terre, déchu.

Aujourd’hui, il continuerait de manœuvrer à distance loin du pays pour -selon certaines indiscrétions- mettre des bâtons dans les roues au nouveau régime. On lui prêterait même le funeste et suicidaire projet d’œuvrer pour revenir lors des prochaines échéances électorales présidentielles aux affaires. Un homme qui avait il n’y a pas longtemps solennellement déclaré qu’il n’avait pas l’intention de briguer un 3ème mandat. Manifestement il n’était pas préparé à l’idée de partir, il ne pensait pas partir ! Il n’en avait nullement l’intention !

Quand il y a quelques années Macky Sall avait été nommé ministre de l’Intérieur, j’avais écrit qu’on lui avait fourgué là un costume trop grand pour lui et qu’ils’évertuait à longueur de journée à « se gonfler » et à bomber le torse pour remplir un tant soit peu ses charges si lourdes et à faire du « Niangal » pour se donner bonne contenance, faire sérieux et lunettes de soleil sur le nez pour peut-être susciter crainte et respect.

En 2012, il nous est d’abord apparu comme un coureur de fond qui avait effectué un bon départ en fanfare et tout en beauté, porté, adoubé et boosté par l’essentiel de la classe politique significative etle blanc-seing de l’essentiel de la société civile, de mouvements sociaux divers et de beaucoup de personnalités civiles indépendantes.

Pour son élection, -et dire que j’avais voté pour lui, ce que des amis continuent de nos jours à me reprocher-, il avait la bénédiction bienveillante d’une autorité morale de la trempe d’Amadou Makhtar Mbow et était flanqué d’un aréopage de grandes personnalités politiques, technocratiques et intellectuelles de la trempe des Niasse, Tanor, Dansoko, Latif, Abdoul Mbaye, Amadou Kane, Mimi Touré, Penda Mbow, Amsatou Sow Sidibé et j’en passe et pas des moindres.

Eh bien, il a trompé tout ce monde même si certains d’entre eux durant tant d’années de compagnonnage se sont tus et ont fermé les yeux sur la répression pénale et policière, physique et sauvage, cruelle et barbare, morale et psychologique que le régime de Macky Sall a exercée sur bien des populations.

Macky, un agresseur d’Etat !

L’on ne succède pas impunément à un Abdoulaye Wade ! Quand un peuple vous élit à la place d’un Abdoulaye Wade, au-delà de l’honneur qu’il vous fait, c’est un cadeau empoisonné qu’il vous remet ! Macky Sall s’est identifié au Père – Wade-, au petit Père – Idy- et à l’agresseur qu’ils ont représenté à ses yeux, pour avoir voulu le mener à l’échafaud. D’où le mutant qu’il est devenu, un individu désocialisé ; un monstre froid, insensible, méconnaissable.

Un « Killer » avec ses adversaires déclarés ou supposés. Mais comme aimait à le dire un ami sociologue, cet homme n’est pas Machiavel !

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Macky Sall, ayant compris qu’il n’avait pas la générosité suicidaire ni le populisme de Wade, ni le talent soporifique de « tiathieur » d’Idy, a gardé du premier le caractère démagogique qu’il a conjugué aux aptitudes manœuvrières et contorsionnistes du second, le tout agrémenté de la mégalomanie et des ambitions démesurées qu’ils ont tous les trois en commun. Il est devenu progressivement un mutant cruel, sans aucun état d’âme.

Car là où Wade savait qu’il y avait des limites à ne pas dépasser, Macky Sall lui n’en n’avait cure. C’est un homme qui n’a pas de limites. Si ! La peur ! La peur est l’unique levier de pédale de son mécanisme et de son fonctionnement : c’est à la fois son démarreur, son accélérateur et son frein. Et il n’y a pas de point mort, carla ruse, les manœuvres et la répression prennent le relais.

Les introvertis on gagnerait à toujours s’en méfier ! Ils surprennent toujours amèrement leur monde ! Et à l’époque, j’avais dit que bien que Macky Sall passât pour un introverti, il était loin d’en être un au vu de quelques signes patents qui trahissaient une personnalité sans limites, qui n’allait pas trop ni toujours s’encombrer des codes, lois et conventions de ce pays.

Un pays de deuil et d’injustice…

Il a fait régner dans ce pays, lors ces trois dernières années une atmosphère de peur et de mort, de deuil et d’injustice, de dépit et de révolte, une odeur âcre et tenace de sang et de mort ! Une tension psychologique générale, une morosité sans nom ! Les populations circulaient au ralenti, la boule au ventre, des policiers armés jusqu’aux dents flanqués de leurs impressionnants chars de combats de ville dernière génération, postés à tous les coins de rue, la mine renfrognée !

Ce pays était ainsi scindé en deux : d’un côté ceux qui étaient au pouvoir et alentours, en plus des compatriotes qui ne peuvent concevoir leur existence qu’en étant par tous les moyens proches des cercles et couloirs du pouvoir en place quelle qu’en soit la coloration- et de l’autre côté, le gros des populations les « Coumba amoul ndèye ».

Avec Macky Sall, dans sa fuite en avant face à l’épreuve de sa fin de règne, on n’avait plus le sentiment d’avoir affaire à un adulte doué d’un tant soit peu de bon sens et de raison. Il était un robot froid qui n’avait pas envie de quitter le pouvoir et qui cherchait désespérément à s’accrocher vaille que vaille aux manettes d’un gros avion aux commandes duquel on l’avait vaillamment placé -par erreur ou par manque de vigilance ou tout simplement pour se débarrasser de son encombrant prédécesseur. Lequel avait le funeste projet d’instaurer une dynastie dans notre pays.

Et le monstre, dans ses gesticulations désordonnées et ses actions incongrues, pris de panique, et ferré devant son tableau de bord, actionnait inconsidérément toutes les manettes, appuyait sans distinction sur tous les boutons à sa portée pendant que ses hommes de main massacraient tout obstacle à ses manœuvres, gazaient, bastonnaient, violentaient, arrêtaient, emprisonnaient, torturaient tous ceux qui se dressaient sur son chemin, s’ils réchappaient aux sévices physiques et psychologiques que ses hommes des sales besognes (police ? gendarmerie ? ) et ses nervis leur infligeaient en toute impunité.

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En 42 ans de psychologie…

Et aujourd’hui, malgré les 42 ans durant lesquels j’ai pratiqué sans relâche la psychologie clinique et le métier de psychothérapeute à Dakar consistant à écouter, à prendre en charge et à accompagner quotidiennement des patients de tous âges, de toutes catégories et de toutes origines, en souffrance, confrontés à toutes sortes de problèmes, de drames humains, de conflits ou de troubles psychiques, je me demande encore comment notre Sénégal a pu en arriver là, comment l’exercice du pouvoir a pu engendrer ou contribuer à l’éclosion d’un tel mutant et comment on a manqué de vigilance et de « nez » en élisant cet énergumène à la tête de ce pays ?On était dans l’émotionnel et l’on s’était assis sur le rationnel.

Jamais notre pays n’a été le théâtre de telles violences et jamais nos populations dont notre jeunesse n’ont autant subi d’atrocités et n’ont eu autant mal et autant peur ! On demande réparation !

C’est vrai que sous tous les cieux, on s’évertue de tout temps à mettre sur pied des batteries de lois, de codes et normes pour fluidifier, humaniser, codifier, structurer et harmoniser les rapports humains et les interactions au sein des sociétés. Cela permet d’anticiper sur les conditions d’émergence de la violence, sur les modalités et manière de la contenir, mais également sur les conditions et modalités de réparation de ses dommages causés à autrui. Car il s’agit de la contenir lorsqu’elle se déchaîne, à défaut de l’éliminer des interactions sociales qui en sont la matrice, le contenant, le terrain de prédilection et en même temps l’instrument régulateur susceptible de lui servir à la fois de manivelle, de détonateur, d’amortisseur et de frein.

Cela offre des gages mais également des limites, quand bien même les uns et les autres sont fréquemment voire quotidiennement piétinés et franchis ! Peut-être que c’est aussi dans cette compulsion de répétition pour gérer, contenir et prévenir la violence que les sociétés trouvent les ressources de leur stabilité et de leur pérennité sans cesse mises à rude épreuve. La vie comme la violence a besoin d’être codifiée par des rites ! Cette ritualisation offre des gages d’équité qui lui donnent du sens.

ET CE SENS COMMUNEMENT PARTAGE ET VEHICULE, A COMME OBJECTIF OU FINALITE, LE RAFFERMISSEMENT, LE RESPECT ET LA PRESERVATION DE L’INTERDIT, DU SACRE ET DU SYMBOLIQUE, QUI SONT LA DES REMPARTS CONTRE LA BARBARIE !

Mamadou MBODJI

Psychologue







On L’a Echappee Belle Sous Macky Sall ! (suite Et Fin)

Aujourd’hui, bien des aspects de la symbolisation sociale ont disparu ou perdu de leur fonctionnalité ou efficacité symbolique dans nos sociétés ! Mais la violence humaine n’est pas une fatalité ! Il y a des schémas à interpeler, à interroger et peut-être à déconstruire !

En revisitant les rapports sociaux entre hommes et femmes, parents et enfants, adultes et enfants, individu et pouvoir, individu et argent, le fonctionnement et la fonctionnalité des institutions de l’Etat, le système judiciaire, les mécanismes culturels de gestion des émotions, la liberté d’expression, la sécurité des individus, etc.

Notre pays est un pays de violence et souvent de violence inouïe les exemples ne manquent hélas pas !

Elle s’exerce directement sans son enveloppe ni sa teneur symbolique ! Elle est crûe, brute, implacable, quasiment sauvage et ingérable, parce que dépourvue de codes et de finalité régulatrice.

La violence est dans toutes les concessions, dans chaque quartier, chaque coin de rue, dans les transports en commun, en voiture, que vous soyez au volant ou comme simple passager, elle est devant chez vous, au marché, à la sortie des banques, dans les lieux de culte et même dans les lieux de sépulture, sans oublier la violence des défaillances des autorités publiques ! Aucun espace de vie n’est épargné !

En gros, les éléments de légitimation de bien des violences mais également d’amortissement de leurs effets ont disparu ou manquent de prégnance, de fonctionnalité et d’opérationnalité dans notre pays. Les transmissions ne s’effectuent plus convenablement. La pensée symbolique comme modalité interne de représentation, de lecture, de décryptage et de vision du monde qui nous entoure semble brouillée, déconnectée !

Les rites indispensables, jusqu’à présent destinés à alimenter et dynamiser les mémoires, à humaniser la pensée et l’imaginaire collectifs et individuels et susceptibles de servir de garde-fou et de guide à l’action sociale, ont déserté l’univers social et culturel.

On ne dispose plus dans l’interaction sociale de filtre, de lexique d’encodage ni de décodage ni de décryptage ! On navigue quotidiennement sans boussole, sans amortisseur, sans frein, les yeux comme bandés, chacun étant mû par le souci de jouissance et de jouissance tout de suite et maintenant, dans une société où pour quasiment l‘essentiel des populations, Demain, c’est aujourd’hui !

Devant la faillite des institutions étatiques c’est souvent par de violentes réactions collectives, populaires, généralement réprimées dans le sang par le pouvoir en face, que les populations essaient et parviennent parfois à chasser du pouvoir les fossoyeurs de l’Etat et de la société ! Les exemples ne manquent pas dans la sousrégion ! Avec des résultats souvent aux antipodes des objectifs visés.

Mais au Sénégal, nous avons opposé une farouche résistance populaire au monstre autocrate, qui était aux commandes de ce pays et qui déroulait son embryon de dictature comme un rouleau compresseur réprimant toute contestation, toute opposition et toute voix discordante, manœuvrant matin, midi et soir pour rester encore au pouvoir.

Le Sénégal n’est pas Haïti !

A LIRE  PRENDRE TOUJOURS LE PARTI DU SENEGAL

Mais le Sénégal d’aujourd’hui n’est pas Haïti d’hier ! Nous y sommes allés par les bonnes et belles manières démocratiques de la voie des urnes ! Et avec beaucoup d’élégance et de détermination, de fermeté et de raffinement, mais « nak » sans « Ndiek ni teguin » ! Et le mutant a été mis à terre, déchu.

Aujourd’hui, il continuerait de manœuvrer à distance loin du pays pour -selon certaines indiscrétions- mettre des bâtons dans les roues au nouveau régime. On lui prêterait même le funeste et suicidaire projet d’œuvrer pour revenir lors des prochaines échéances électorales présidentielles aux affaires. Un homme qui avait il n’y a pas longtemps solennellement déclaré qu’il n’avait pas l’intention de briguer un 3ème mandat. Manifestement il n’était pas préparé à l’idée de partir, il ne pensait pas partir ! Il n’en avait nullement l’intention !

Quand il y a quelques années Macky Sall avait été nommé ministre de l’Intérieur, j’avais écrit qu’on lui avait fourgué là un costume trop grand pour lui et qu’ils’évertuait à longueur de journée à « se gonfler » et à bomber le torse pour remplir un tant soit peu ses charges si lourdes et à faire du « Niangal » pour se donner bonne contenance, faire sérieux et lunettes de soleil sur le nez pour peut-être susciter crainte et respect.

En 2012, il nous est d’abord apparu comme un coureur de fond qui avait effectué un bon départ en fanfare et tout en beauté, porté, adoubé et boosté par l’essentiel de la classe politique significative etle blanc-seing de l’essentiel de la société civile, de mouvements sociaux divers et de beaucoup de personnalités civiles indépendantes.

Pour son élection, -et dire que j’avais voté pour lui, ce que des amis continuent de nos jours à me reprocher-, il avait la bénédiction bienveillante d’une autorité morale de la trempe d’Amadou Makhtar Mbow et était flanqué d’un aréopage de grandes personnalités politiques, technocratiques et intellectuelles de la trempe des Niasse, Tanor, Dansoko, Latif, Abdoul Mbaye, Amadou Kane, Mimi Touré, Penda Mbow, Amsatou Sow Sidibé et j’en passe et pas des moindres.

Eh bien, il a trompé tout ce monde même si certains d’entre eux durant tant d’années de compagnonnage se sont tus et ont fermé les yeux sur la répression pénale et policière, physique et sauvage, cruelle et barbare, morale et psychologique que le régime de Macky Sall a exercée sur bien des populations.

Macky, un agresseur d’Etat !

L’on ne succède pas impunément à un Abdoulaye Wade ! Quand un peuple vous élit à la place d’un Abdoulaye Wade, au-delà de l’honneur qu’il vous fait, c’est un cadeau empoisonné qu’il vous remet ! Macky Sall s’est identifié au Père – Wade-, au petit Père – Idy- et à l’agresseur qu’ils ont représenté à ses yeux, pour avoir voulu le mener à l’échafaud. D’où le mutant qu’il est devenu, un individu désocialisé ; un monstre froid, insensible, méconnaissable.

Un « Killer » avec ses adversaires déclarés ou supposés. Mais comme aimait à le dire un ami sociologue, cet homme n’est pas Machiavel !

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Macky Sall, ayant compris qu’il n’avait pas la générosité suicidaire ni le populisme de Wade, ni le talent soporifique de « tiathieur » d’Idy, a gardé du premier le caractère démagogique qu’il a conjugué aux aptitudes manœuvrières et contorsionnistes du second, le tout agrémenté de la mégalomanie et des ambitions démesurées qu’ils ont tous les trois en commun. Il est devenu progressivement un mutant cruel, sans aucun état d’âme.

Car là où Wade savait qu’il y avait des limites à ne pas dépasser, Macky Sall lui n’en n’avait cure. C’est un homme qui n’a pas de limites. Si ! La peur ! La peur est l’unique levier de pédale de son mécanisme et de son fonctionnement : c’est à la fois son démarreur, son accélérateur et son frein. Et il n’y a pas de point mort, carla ruse, les manœuvres et la répression prennent le relais.

Les introvertis on gagnerait à toujours s’en méfier ! Ils surprennent toujours amèrement leur monde ! Et à l’époque, j’avais dit que bien que Macky Sall passât pour un introverti, il était loin d’en être un au vu de quelques signes patents qui trahissaient une personnalité sans limites, qui n’allait pas trop ni toujours s’encombrer des codes, lois et conventions de ce pays.

Un pays de deuil et d’injustice…

Il a fait régner dans ce pays, lors ces trois dernières années une atmosphère de peur et de mort, de deuil et d’injustice, de dépit et de révolte, une odeur âcre et tenace de sang et de mort ! Une tension psychologique générale, une morosité sans nom ! Les populations circulaient au ralenti, la boule au ventre, des policiers armés jusqu’aux dents flanqués de leurs impressionnants chars de combats de ville dernière génération, postés à tous les coins de rue, la mine renfrognée !

Ce pays était ainsi scindé en deux : d’un côté ceux qui étaient au pouvoir et alentours, en plus des compatriotes qui ne peuvent concevoir leur existence qu’en étant par tous les moyens proches des cercles et couloirs du pouvoir en place quelle qu’en soit la coloration- et de l’autre côté, le gros des populations les « Coumba amoul ndèye ».

Avec Macky Sall, dans sa fuite en avant face à l’épreuve de sa fin de règne, on n’avait plus le sentiment d’avoir affaire à un adulte doué d’un tant soit peu de bon sens et de raison. Il était un robot froid qui n’avait pas envie de quitter le pouvoir et qui cherchait désespérément à s’accrocher vaille que vaille aux manettes d’un gros avion aux commandes duquel on l’avait vaillamment placé -par erreur ou par manque de vigilance ou tout simplement pour se débarrasser de son encombrant prédécesseur. Lequel avait le funeste projet d’instaurer une dynastie dans notre pays.

Et le monstre, dans ses gesticulations désordonnées et ses actions incongrues, pris de panique, et ferré devant son tableau de bord, actionnait inconsidérément toutes les manettes, appuyait sans distinction sur tous les boutons à sa portée pendant que ses hommes de main massacraient tout obstacle à ses manœuvres, gazaient, bastonnaient, violentaient, arrêtaient, emprisonnaient, torturaient tous ceux qui se dressaient sur son chemin, s’ils réchappaient aux sévices physiques et psychologiques que ses hommes des sales besognes (police ? gendarmerie ? ) et ses nervis leur infligeaient en toute impunité.

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Jamais notre pays n’a été le théâtre de telles violences et jamais nos populations dont notre jeunesse n’ont autant subi d’atrocités et n’ont eu autant mal et autant peur ! On demande réparation !

C’est vrai que sous tous les cieux, on s’évertue de tout temps à mettre sur pied des batteries de lois, de codes et normes pour fluidifier, humaniser, codifier, structurer et harmoniser les rapports humains et les interactions au sein des sociétés. Cela permet d’anticiper sur les conditions d’émergence de la violence, sur les modalités et manière de la contenir, mais également sur les conditions et modalités de réparation de ses dommages causés à autrui. Car il s’agit de la contenir lorsqu’elle se déchaîne, à défaut de l’éliminer des interactions sociales qui en sont la matrice, le contenant, le terrain de prédilection et en même temps l’instrument régulateur susceptible de lui servir à la fois de manivelle, de détonateur, d’amortisseur et de frein.

Cela offre des gages mais également des limites, quand bien même les uns et les autres sont fréquemment voire quotidiennement piétinés et franchis ! Peut-être que c’est aussi dans cette compulsion de répétition pour gérer, contenir et prévenir la violence que les sociétés trouvent les ressources de leur stabilité et de leur pérennité sans cesse mises à rude épreuve. La vie comme la violence a besoin d’être codifiée par des rites ! Cette ritualisation offre des gages d’équité qui lui donnent du sens.

ET CE SENS COMMUNEMENT PARTAGE ET VEHICULE, A COMME OBJECTIF OU FINALITE, LE RAFFERMISSEMENT, LE RESPECT ET LA PRESERVATION DE L’INTERDIT, DU SACRE ET DU SYMBOLIQUE, QUI SONT LA DES REMPARTS CONTRE LA BARBARIE !

Mamadou MBODJI

Psychologue







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