Dans l’édition du quotidien « Le Témoin » numéro 1656 en date du jeudi 24 mars 2022, nous écrivons ce qui suit : Entre des révoltés sans cause et des bandits de grand chemin, la Casamance veut garder son âme.
Depuis décembre 1982, cette région du Sénégal est en proie à l’irrédentisme d’une bande de scélérats autoproclamés branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Sous prétexte d’une histoire que le défunt Abbé Diamacoune Senghor (Paix à son âme) entendait réécrire à sa convenance, des extrémistes ont choisi de bouleverser la région pour décréter son indépendance. Toléré par le Président Léopold Sédar Senghor, le curé tribun a eu la latitude d’amplifier son discours ou son cours d’histoire, pour faire adhérer des naïfs à sa thèse indépendantiste. Le pacifisme du Président Senghor a pourtant été contesté au sein de l’État-Major de l’Armée nationale dont le service de renseignements surveillait de très près les agissements d’éléments suspects dans certaines localités de la région.
Il est certain qu’à cette époque, l’Armée nationale pouvait tuer le poussin dans l’œuf. Elle n’en avait pas reçu l’ordre du fait d’un choix politique inadéquat. Ainsi, cette option du Président Senghor a fini par donner aux irrédentistes un sentiment de vainqueur avant la lettre. L’embrasement de la région a pris une dimension étendue, préjudiciable à la République déjà secouée au plan économique par l’entame de la politique d’ajustement structurel.
Par respect pour nos compatriotes douloureusement éprouvés, nous faisons fi d’une rétrospective des affrontements entre l’Armée nationale et les maquisards qui se réclament d’un mouvement politique (Mfdc) sabordé de longue date par leurs créateurs, tous intégrés à l’Union progressiste sénégalaise, après la transition à la section sénégalaise du parti du rassemblement africain (Pra-Sénégal), du Bloc démocratique sénégalais (Bds) et du mouvement autonomiste de la Casamance (Mac).
C’est le lieu de saluer leur mémoire et la justesse de leur vision qui a sous-tendu le réalisme politique et battu en brèche toute idée de balkanisation du Sénégal, à partir d’une revendication indépendantiste mal fondée.
La Casamance n’est pas le legs de Diamacoune
Une faction autoproclamée héritière de l’abbé Diamacoune Senghor a vertement pris à partie le Premier ministre Ousmane Sonko dont le seul tort est d’avoir tenu un discours politique, politiquement courageux, sans ambiguïté, sur la situation en Casamance, lors d’un meeting organisé par son parti, Pastef, dans le cadre des législatives du 17 novembre 2024.
Au motif que leur honneur est atteint par le Premier Ministre, certaines gens se dressent comme des héritiers légitimes de l’histoire et cela en vertu des seuls enseignements de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor. Leur narcissisme est si fort qu’ils lancent, sans sourciller, un défi à la République et dénient à l’autorité toute parcelle de pouvoir pour engager un dialogue constructif avec nos compatriotes momentanément perdus par leur fougue.
L’option d’une guerre totale qu’ils prônent, ne leur est nullement autorisée par les populations de la région dont l’appartenance et l’identification à la nation sénégalaise sont indiscutablement établies depuis la nuit des temps.
Même si nous devons nous accorder sur le principe qu’au Sénégal comme ailleurs, la nation est un processus de construction permanent, il n’en demeure pas moins que la région naturelle de Casamance restera éternellement ancrée dans notre espace géographique où l’amélioration des conditions de vie constitue un chantier commun.
Dés lors que nos liens de sang demeurent invulnérables à la division, nous disons casse-cou à ceux qui prétendent détenir les armes secrètes pour décréter hic et nunc l’indépendance de la région de Casamance.
Un peuple un but une foi
La Nation debout, la République droite dans ses bottes !