Mais de quoi l’opposition a-t-elle peur dans notre pays pour perpétrer des actes de violence aussi inqualifiables qu’inacceptables ? Peut-être de la rupture majeure qui s’annonce et a déjà imprégné les esprits depuis la dernière élection présidentielle.
Les attaques de la nuit dernière contre des militants du Pastef à Saint-Louis sont terribles et abîment notre démocratie. Le Premier ministre Ousmane Sonko qui est également tête de liste du parti Pastef, a fait état sur ses réseaux sociaux, dans la nuit de lundi à mardi, d’attaques ayant ciblé son camp à Dakar, Saint-Louis, et Koungueul, qu’il impute à des sympathisants de Barthélémy Dias, maire de Dakar et leader d’une coalition concurrente. Choqué visiblement par ces images d’une rare violence, Ousmane Sonko, hors de lui, réclame des sanctions fortes après ces attaques contre ses militants. D’ici-là, il se chargera lui-même de rétablir l’équilibre de la terreur en appelant ses partisans à se rendre devant chez Barthélémy Dias…
Déjà, le convoi du Premier ministre, en campagne pour les élections législatives, avait été attaqué la semaine dernière à Koungheul, dans le centre du pays. Cette agression sur un élu s’inscrit dans un climat de violence exacerbé qui réclame une condamnation unanime de la classe politique.
Alors pourquoi cette brutalité de la campagne ? Pourquoi cette atmosphère de violence, cette remise en cause de l’ordre social ? Serait-ce par absence d’arguments ou de programmes ? Comme le dit très justement Aminata Touré « La violence est l’arme des perdants qui n’ont aucun autre argument à faire valoir ».
Je veux citer aussi Mamadou Diop Decroix, qui dans son article « Pourquoi faut-il voter la liste Pastef ? », met le doigt sur le courage politique d’Ousmane Sonko, en nous rappelant que « pour la première fois depuis 1960, un parti au pouvoir va à une campagne électorale en s’interdisant l’utilisation des moyens de l’État ».
C’est cela aussi le prix de la rupture ou le piège de la rupture théorisé par Mame Birame Wathie ? Quoi qu’il en soit, depuis très longtemps les enjeux d’une élection n’avaient pas été aussi importants au Sénégal. Quasi historiques !
Et c’est bien cela qui souffle un vent d’espoir dans la population et un vent de panique dans l’opposition. On ne peut jamais prédire à l’avance les résultats d’une élection mais l’on devine bien ici que la victoire est déjà acquise pour le parti au pouvoir. La victoire et avec elle le changement de société et de gouvernance, la rupture tant attendue par la majorité et si redoutée par ses détracteurs.
Souvenons-nous, le 12 septembre dernier à 20 heures, dans une allocution à la télévision nationale, notre nouveau président Bassirou Diomaye Faye annonçait dans une allocution : « Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise ».
Rien de bien surprenant donc à ce que le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, ait annoncé la tenue d’élections législatives anticipées le 17 novembre prochain. Le Parlement actuel restant jusqu’ici dominé par les fidèles de l’ancien président Macky Sall.
Les candidats de 41 listes de coalitions et partis politiques ont jusqu’à dimanche pour convaincre les électeurs : 165 sièges au Parlement sont en jeu pour des législatives cruciales pour le parti au pouvoir, le Pastef. Pour le camp présidentiel, après sa victoire haut la main à la présidentielle avec 54% des voix, le principal enjeu des législatives est de décrocher 99 députés sur les 165 pour pouvoir avoir la majorité qui permettrait la mise en place de la haute cour de justice. C’est peut-être là la source du désespoir et des angoisses qui provoque toute cette violence.
Aujourd’hui, le programme économique des nouvelles autorités, baptisé « Sénégal 2050 », multiplie les objectifs chiffrés, dont une croissance soutenue pour les prochaines années.
Alors, Macky Sall, depuis son bastion retranché, peut bien critiquer le duo Diomaye-Sonko en pointant du doigt son immaturité dans une missive au peuple sénégalais. Même si la rupture ne fait pas une politique ! C’est sans compter sur le renouveau et le brio de l’offre du Pastef et du programme de notre président et de son premier ministre, pour « faire du Sénégal, un pays souverain, prospère et juste ».
Oumou Wane est présidente de Citizen Média Group-africa7