Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Aux Tirailleurs SÉnÉgalais

Je dis Hooray

A vos fesses noires

Vos fesses qui ont parlé toutes les langues de la terre

duVietnam au Congo

Du Fouta à Vertières

Et Vertières c’était avant, nous les avons

Vos fesses qui ont ricané et vibré

Sur d’autres très dociles

D’autres fesses admiratrices et frêles

Je salue vos bras de fer

Vos regards profonds

Vous avez claironné contre la trahison

à Chasselay, à Thiaroye

Oui

Un Thiaroye rouge de la tiédeur du déni

Vous êtes les tirailleurs du monde

Votre vie ?

Un bagne

Vos lendemains?

L’opprobre

Et puis la salissure du silence

La froidure hivernale de tombes anonymes

Demain,

S’il y a demain

Je dirai l’éclair d’airan

Qui traverse vos yeux

Vos regards frénétiques

Vos regards defélins

Je dis

Je redis

Que vous êtes la Judée

Vous êtes Kaya Magan

Vous qui avez hurlé

En Wolof, en Dioula

Akan, Berbère et Mossi

Vous seuls combattants combattus autour de repas sans dessert

Ecrasés par la roue du mépris

La roue de la haine

Victimes du désespoir, de la honte du mépris

Victimes du maraudage

Et pourtant

Vos vainqueurs froids et méchants

Aux échancrures cardiaques sous leurs poitrines

Fanfaronnent et glapissent

Sur les chemins tortueux

Les routes du Midi et d’ailleurs

Hélas, comme trophées des victoires sans gloire

Des victoires qui font tressaillir

Les madrépores

Des victoires de chienlit

Des couches fétides

Des célébrations aux champs de Mars

Qui n’ont pour répondant

Que le mensonge, l’hypostase

Ces sourires de trente-deux dents

Traversés de larmes

Mais qui ne disent pas le vrai

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Des sourires d’anges sur des faces de démons

Voilà que s’esbignent

Les chevaliers de l’ombre

Créatures lugubres et malodorantes,

Pour dire leur regret

Pour avouer devant l’évidence

Des crimes commis et tus

Des forfaits cachés, ensevelis

Que seule l’usure du temps

A pu dévoiler

Le temps

Ennemi de l’ivraie de la fourberie

Et le temps ne fait que commencer

Fini

Le rugissement de l’hyène

Devant les lions assoupis

Fini

Les mots frelates les gestes tordus

Le dépouillement fébrile de langue de bois

Fini

La canaille, fini la grisaille

Le soleil, non pas celui de la mi- nuit

Pas celui glacé et lent du septentrion

Mais le soleil vrai du Congo

Qui darde ses flammes en plein océan

Ce soleil la

C’est celui du jugement de tous les cancrelats

Et Thiaroye et Gorée

Cancrelats rotant

Cancrelats fouineurs

Cancrelats boursouflés

Cancrelats qui pétentet qui puent

Thiaroye encore, et Gorée et Ouidah

Mais Dien Bien Phu

Vos largesses de Cœur

Ecrasées et encrassées dans la barbarie

Vous revoici debout et droits







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