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Pour Une Nouvelle Vision Et Une Nouvelle Démarche Politiques Au Sénégal

Pour Une Nouvelle Vision Et Une Nouvelle Démarche Politiques Au Sénégal

Le 25 mars 2012, dans une majorité populaire rarement égalée dans une démocratie, M. Macky Sall a été porté à la magistrature suprême de notre pays. Ce choix, plus que tout, répond à la forte aspiration du Peuple sénégalais pour un changement marqué par une nouvelle vision et une nouvelle démarche politiques en vue de notre émergence économique. C’est une lourde responsabilité.

En prônant le concept de «La Patrie avant le Parti», en faisant  de l’éthique, de la bonne gouvernance et de la reddition des comptes des valeurs de gouvernement, le nouveau chef de l’Etat nous offre des gages rassurants. Mais l’attente populaire reste forte et ne doit pas être déçue.

Au regard de notre histoire politique, avec  les différentes péripéties vécues   tout au long de la première alternance, en particulier pendant la journée historique du 23 juin 2011, il est devenu évident que notre pays et notre Peuple ont besoin d’une nouvelle vision politique. Celle-ci, tout en se fondant sur nos réalités sociologiques, doit nécessairement épouser les principes universels de la démocratie et du respect scrupuleux des droits humains. La rupture s’impose.

Le Peuple sénégalais a besoin de plus de respect pour notre Ré­publique, de plus de réalisme, de plus de libertés, de plus de justice  et d’équité mais surtout, d’un mieux-être. Le Peuple sénégalais exige de son élite qu’elle fasse la politique autrement. Ce qui suppose  la mise en œuvre de vrais projets de société  portés par des ressources humaines capables d’analyser notre situation nationale pour faire de la prospective afin d’apporter des solutions durables aux problèmes récurrents auxquels nous sommes confrontés tous les jours.

Le Sénégal doit, même dans la douleur, entrer dans une vraie ère de changement qui se départit de la politique politicienne au profit de la compétence au service de  l’intérêt général. Pour cela, le renouvellement du personnel politique constitue le meilleur moyen de promouvoir de nouvelles idées et de nouvelles méthodes : «On ne peut pas faire du neuf avec du vieux.»

Si le champ politique est  ainsi clairement défini, les règles bien respectées, le focus mis sur la confrontation des idées et non sur les animosités crypto- personnelles, notre système démocratique sera plus renforcé et à l’abri  du dangereux phénomène de l’usure…

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Toutefois, une vision politique ne vaut que par les choix opérationnels d’un leader avisé et déterminé à surpasser les préjugés et les obstructions qui se dressent sur son chemin. Cette  nouvelle vision politique doit nous conduire à avoir une autre démarche politique, une révision de notre con­cept de parti politique, de coalition politique et du vrai rôle de la société civile qui ne peut pas être juge et partie du jeu politique.

Sans remettre en cause l’acquis démocratique de la liberté de création d’un parti politique, le législateur a le devoir de mieux l’encadrer pour éviter cette prolifération de partis dont le plus grand nombre existe en marge des lois et règlements régissant la vie et le fonctionnement des partis politiques. Toujours noyés dans de vastes coalitions pour aller à la quête du suffrage populaire, ces partis satellites n’offrent aucune visibilité sur leur vraie représentativité  et sur la pertinence de leur existence. Pour une bonne rationalisation de notre espace  et de notre jeu politiques, il s’impose à nous tous de réfléchir sur l’organisation et la vie des coalitions.

Il s’y ajoute la nécessité d’une cohérence idéologique dans l’offre politique pour épargner au citoyen les confusions de genres qui finissent toujours dans la douleur, par la faute d’alliances contre nature. L’élection présidentielle étant un rendez-vous entre un homme et son Peuple, il peut être admis qu’une vaste coalition puisse soutenir et accompagner une candidature. Mais, passée cette éta­pe, il est plus crédible que chaque formation aille à la quête des suffrages sous sa propre bannière, sauf cohérence idéologique. Ce qui permet d’en savoir la vraie représentativité.

Quant à notre société civile nationale dite apolitique, ses missions doivent être redéfinies car, elle ne peut être juge et partie dans le jeu politique au point d’y détenir des mandats politiques. Le rôle de la société civile est d’observer, d’alerter, de dénoncer, de proposer et  d’arbitrer le monde politique. Si le champ  est clairement  défini pour chaque espace et respecté par tous, nous remplirons toutes les conditions d’une démocratie apaisée et pourrons entreprendre avec con­fiance notre marche vers l’émergence économique du Sénégal.

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Notre pays a la grande chance de compter une population majoritairement jeune. Patriotique, engagée et déterminée au point d’oser affronter les périls des océans et des déserts, il est du devoir de l’Etat de penser prioritairement à sa prise en charge dans un projet de développement économique et social crédible et adapté. La jeunesse sénégalaise, loin d’être un fardeau, constitue l’atout le plus sûr pour impulser le développement à la base par leur insertion dans le secteur primaire, meilleure locomotive d’un vrai développement durable pour notre pays. L’agriculture, l’élevage et la pêche sont les bases réelles de notre économie nationale et les plus accessibles aux financements.

Au plan de l’éducation et de la formation, pour cette perspective, l’Etat du Sénégal doit revoir son système d’éducation et de formation pour le conformer à nos besoins et nous rapprocher autant que possible de l’objectif d’adéquation de la formation et de l’emploi. Il pourrait ainsi être mis sur pied, à travers le pays, selon les spécificités économiques des terroirs, des centres de formation professionnelle où la jeunesse sera qualifiée avant son entrée dans la production, particulièrement pour l’agriculture, l’élevage et la pêche. Un tel élan permettrait d’accroître notre productivité nationale, de créer une vraie richesse nationale avec nos propres produits, de nombreux emplois durables dont les revenus vont améliorer considérablement notre qualité de vie. On le revendique souvent mais la solution n’est pas de diminuer les prix. Même si l’Etat supprimait la totalité des taxes, les prix, dépendant d’un cours mondial que nous ne maîtrisons pas directement, subiront en permanence des tendances, plus de hausse que  de baisse.

Le vrai défi, c’est le relèvement du niveau de vie de la population qui passe par une meilleure productivité de notre économie, par la création de vrais emplois, en particulier pour notre jeunesse. Nous le pouvons si nous réalisons le développement économique durable de toutes les régions du pays, en particulier celles intérieures et périphériques. Nous devons également nous investir pour le relèvement du plateau technique de nos structures sanitaires et nous atteler à rendre les soins accessibles pour tous, surtout  pour les plus  démunis. Nous devons aussi re­penser notre concept de solidarité nationale qui ne doit pas seulement se limiter à une assistance  ponctuelle mais plutôt servir de levier pour des politiques d’émancipation économique, d’insertion et de réinsertion  des populations en difficulté.

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Depuis 1960, nous voilà de plein pied dans une nouvelle ère avec  un président né après notre accession à l’indépendance nationale. Ce n’est pas seulement une alternance politique, c’est aussi une alternance générationnelle. Il s’y ajoute que le Peuple sénégalais est dans les parfaites dispositions pour épouser résolument les valeurs d’éthique, de justice et de bonne gouvernance, ce qui constitue un terreau fertile pour la concrétisation de notre aspiration nationale au changement. Mais, il n’y a pas de miracle. Seuls l’action et surtout le travail bien fait paient.

Il ne s’agit plus, dans la nouvelle vision, de rêver des résultats à travers de belles promesses ou des programmes et projets irréalisables. Le vrai défi, dans la nouvelle vision, c’est d’élaborer des programmes et projets réalistes, cohérents et crédibles, de les doter de ressources  humaines compétentes  et de moyens suffisants, de les appliquer avec un respect scrupuleux de l’éthique et de la bonne gouvernance.

Le Peuple sénégalais dans sa grande majorité -en particulier sa jeunesse pleine de dynamisme et volontariste- ont placé un grand espoir en Macky Sall que le Destin et l’Histoire ont installé à la direction de notre pays, pour notre construction nationale. Nous en espérons de belles et prospères moissons dans un Sénégal réellement émergent.

 

Moustapha LO

Conseiller municipal

Vice-président de la commission Santé, hygiène et population

de la commune de Louga

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