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Pour Un Audit De Notre « indépendance » Et De La « politique », De 1960 A Nos Jours

Pour Un Audit De Notre « indépendance » Et De La « politique », De 1960 A Nos Jours

La politique n’est pas un jeu. Elle ne devrait pas l’être. La politique est sensée organiser l’expression de nos différentes opinions et sensibilités, pour faire émerger les aspirations de la majorité à être gouvernée, et dans quel sens. La politique doit alors définir par quels voies concilier nos besoins à nos moyens par une confrontation saine d’idées et de projets. L’activité politique génère ainsi les mécanismes par lesquels les différents pouvoirs, et activités économiques et sociales, concourent au bien-être collectif.

Le « Pouvoir », confié à certains d’entre nous pour conduire nos destinées, est une délégation. Que dis-je ? Une mission sacerdotale si l’on en prend la pleine mesure.

Ce « Pouvoir », ses attributs et forces, atours et apparats, ont évolué tout au long de l’Histoire! De Pouvoir de droit divin à un système politique avec des mandats électifs renouvelables, mais parfois limités, on a changé combien de fois d’époques? Souvenons- nous que les souverains de l’antiquité, et bien avant, avaient droit de vie et de mort sur leurs sujets! Sous leurs mandats actuels, aux allures de contrats à durée déterminée (CDD) nos chefs d’Etats et nos gouvernements sont à la merci des syndicalistes, des ONG et des mouvements d’humeur de l’opinion. Le pouvoir est sous le contrôle, pour ne pas dire la contrainte, de contre-pouvoirs institutionnels ou de fait. La presse (quatrième pouvoir) les groupes de pression en tous genres agissent ( en principe!) comme contrôleurs en temps réel de la gestion de la chose publique. Sous ce rapport nul n’a plus la latitude de dire, ou de faire n’importe quoi.

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Au vu du spectacle désolant qu’offre, de plus en plus, le champ politique dans notre pays, il va falloir désormais aller chercher les causes profondes de nos maux et, pour cela, il nous faut interroger le modèle. Le disséquer. Le remettre en question au besoin.

Dans cette perspective, Il est devenu évident que depuis les indépendances nos pays ont fait fausse route. Il est largement temps de se pencher sérieusement sur nos contre-performances. Les partis pris idéologiques qui empêchaient de voir  » la poutre que l’on a dans l’œil  » et poussaient à se concentrer sur  » la paille dans l’œil du voisin » ont largement contribué à la faillite de l’Afrique. Pour ce qui est du Sénégal, on ne peut plus continuer à bavarder et à rivaliser en rhétoriques savantes, sans impact sur le réel. Parler et encore parler, toujours parler…depuis plus de cinquante ans, sans une inflexion vigoureuse de notre trajectoire post-coloniale, ne suffit plus à contenir l’exigence populaire et citoyenne d’une bonne gouvernance au service d’une ambition saine et collective.

Du parti unique, dit unifié, au multipartisme débridé à plus de deux cent partis, nous avons épuisé toutes les combinaisons des lettres de l’alphabet! Et pourtant, nous n’avançons pas. Or, qui n’avance pas recule. Il est donc temps de lancer un audit de nos années « d’indépendance » pour démonter et comprendre les mécanismes souterrains de notre panne structurelle. A ce sujet, les travaux des Assises Nationales seraient un bon apport entre autres documents de travail. Il est aussi impératif de lancer un audit de la dette que l’on paye sans jamais voir le bout du tunnel. Pour compléter le tableau, une analyse en profondeur de nos relations internationales s’impose. Cette analyse doit avoir comme priorité la nécessité de nous allier au mieux de nos intérêts. Identifier nos vrais amis et collaborer avec eux sur la base du respect mutuel. A cet égard, la pertinence ou non de nos relations avec l’Europe dans le cadre des APE doit retenir toute notre attention.

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En tout état de cause, il est temps de  » changer de bord, Camarades » comme nous y invitait Frantz Fanon il y’a plus de cinquante ans. « le jour nouveau qui déjà se lève doit nous trouver fermes, avisés et résolus » disait-il.

Alors, on commence quand?

 

Amadou Tidiane WONE

woneamadoutidiane@gmail.com

PS: aux éventuels commentateurs désobligeants: je vous répondrai le jour où vous aurez le courage de sortir de l’anonymat pour publier vos commentaires avec photo et signature. Comme moi.

Amadou Tidiane WONE
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