Objectivement, on ne peut faire le reproche à Karim WADE, d’être mêlé d’une manière ou d’une autre, à un quelconque deal, dans le cas de la grâce présidentielle, qui l’a sorti de prison.
En général, le deal se caractérise par un ensemble de signes du genre :
• des individualités ou parties s’engageant à une entente secrète, souvent par l’entremise d’émissaires commis à la manœuvre ;
• la volonté de manipulation de la réalité des choses moyennant des contre parties ;
• l’existence d’un agenda convenu, assorti d’un protocole de conduite à suivre ;
• la volonté de faire passer des avantages crypto personnels ou partisans, sur l’intérêt général ou national…
Dans le cas de la grâce présidentielle qui a sorti Karim WADE de prison, l’on doit à la vérité de reconnaître que ni Karim en personne, encore moins sa famille biologique ou politique, n’ont formulé une quelconque demande, ni mandaté un émissaire quelconque. D’ailleurs, sur ce point, c’est le Premier Ministre Mouhamed Boune Abdellah DIONE, qui nous apprend que c’est le Qatar, (conformément à sa tradition diplomatique et ses relations privilégiées avec le Sénégal), qui a été demandeur. Pour rappel, la grâce relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la République, qui peut l’accorder de son propre chef, ou à la demande d’un tiers, au profit d’un détenu avec ou sans l’accord de celui. C’est ainsi que l’on a souvent vu des autorités coutumières ou religieuses, des organisations non gouvernementales en faire bénéficier. Donc sur ce point, force est de reconnaître qu’il n’y a nulle part, l’ombre d’un seul deal qui engage Karim WADE. Toujours est-il que dans le cas de cette grâce qui a sorti Karim WADE de prison, aucunement l’on peut entrevoir la volonté de manipuler la réalité des choses, notamment le verdict du jugement, moyennant des contre parties.
Au contraire, l’exécutif n’a pas cherché à manœuvrer le judiciaire vers une requalification des faits ayant conduit Karim en prison ce, en contre partie de quoi que ce soit. De son côté, Karim n’a non plus cherché à s’offrir une grâce moyennant quoi que ce soit. Au contraire, son refus de bénéficier d’une grâce est clair et net. Malgré son refus déclaré de bénéficier de cette grâce présidentielle, l’administration pénitentiaire, en exécution d’un ordre, s’est saisie de Karim WADE, l’a sorti de Rebeuss et fait inédit, l’a escorté chez Madické NIANG avant de le conduire jusqu’à l’avion Qatari, comme pour s’assurer d’une mission bien accompli.
Dans ces circonstances, que pouvait faire d’autre Karim WADE ? S’agripper sur les grilles de la prison et refuser de sortir ? Ou bien, après être sorti de Rebeuss, en venir aux mains avec les gardes pénitenciers l’escortant pour quitter le pays ? Dans tous les cas, sur ce point précis, force est de reconnaître qu’il n’y a nulle part, l’ombre d’un seul deal qui engage Karim WADE. Dans cette invite à la lecture objective des choses, nous devons à la vérité de remarquer, l’absence de l’existence d’un agenda, convenu engageant Karim, en contre partie avec qui que ce soit, devant être assorti d’un protocole de conduite qu’il doit suivre.
Dés son arrivée à la destination qu’on lui a prévue, son silence n’a pas été monnayé. Il a aussitôt publié un vibrant communiqué assez éloquent sur les conditions de sa libération, qui ne lui ont pas donné coudées franches pour faire ses devoirs. Aussi, l’homme n’a-t-il jamais renoncé, à son activité politique, puisse qu’il continue de coordonner son parti, en appelant individuellement, des personnalités, ses partisans et sympathisants, leur réitérant son engagement à aller à la conquête du suffrage des sénégalais.
Sans nul doute qu’en ce moment, il s’affranchit d’obligations familiales en France, mais qu’à coup sûr, il reviendra aussitôt au Sénégal. Il nous l’a promis. C’est dire encore une fois que sur ce point aussi, force est de reconnaître qu’il n’y a nulle part, l’ombre d’un seul deal qui engage Karim WADE.
Toujours est-il que dans le cas de cette grâce qui a sorti Karim WADE de prison, l’on peut entrevoir aucunement la volonté de faire passer des avantages crypto personnels ou partisans, sur l’intérêt général ou national. Au contraire, l’exécutif n’a pas cherché à manœuvrer dans le sens de dire, « vous nous versez tant, nous vous accordons en contre partie, une grâce ».
De son côté, Karim n’a pas non plus cherché à s’offrir une grâce moyennant la reconnaissance de quoi que ce soit. Au contraire, il est resté ferme sur son innocence et refuse toujours de transiger sur quoique ce soit. Mieux, il continue de poursuivre le Sénégal devant les juridictions du monde. Alors ou est donc le deal qu’on pourrait reprocher à Karim? C’est dire que, si deal il y avait dans cette affaire, Karim WADE est bien loin d’en constituer une parti. Il en est sûrement, une victime.
Abdou Gilbert NIASSY,
Coordonnateur national de l’Alliance des compagnons de Karim