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Mesdames, Messieurs Les Membres Du Front Patriotique Anti Fcfa, Ne Vous Trompez Pas De Combat !

Mesdames, Messieurs Les Membres Du Front Patriotique Anti Fcfa, Ne Vous Trompez Pas De Combat !

Une situation qui se pose c’est comme une boule qui stabilise. Les uns sont désavantagés et les autres en profitent. Les désavantagés espèrent voir la boule tourner pour enfin quitter le côté sombre. Et ceux qui en profitent veulent voir le statu quo. Ainsi deux camps se forment, on agite par ici et par là, mais essayons de ne pas casser la boule au risque de se faire du mal à tous.C’est-à-dire, nous seulement, les Africains, subiront cette conséquence.

Sur le problème du FCFA (franc de la Communauté Financière Africaine), chacun y va de son propre analyse, les uns expriment leur ras-le-bol et veulent s’en débarrasser, les autres n’expriment certainement pas un contentement mais plutôt des craintes légitimes et logiques qui découleront d’une sortie. Mais quoiqu’il advienne, préservons la paix pour l’intérêt des nations Africaines.

J’ai souhaité commencer par ces mots pour montrer que l’on ne règle rien par la violence mais plutôt par des calculs très pointus surtout pour ce genre de combat. Les pays de la BECEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique Centrale) sont liés de manière très profonde au FCFA et leurs sorties de cette servitude ne se fera pas du jour au lendemain. C’est la raison pour laquelle je ne suis du tout pas en phase avec vos plans d’actions et démarches. Votre front se trompe de combat et a surtout mal posé le problème. Et quand un problème n’est pas bien cerné, les solutions ne pourront être ni bonnes ni bénéfiques. Des erreurs dont je vous montrerai dans les lignes suivantes.

Permettez-moi juste avant de commencer mon raisonnement, de vous précisez, que je ne suis en aucune manière un pro du FCFA. Aucun Africain digne de ce nom ne peut être en accord avec une telle servitude. Au contraire, je suis pour que l’on s’en débarrasse et que l’on crée notre propre monnaie parce qu’aucune nation ne peut se développer sans une indépendance monétaire.

Mais cela n’empêche pas que votre front patriotique ne soit à mille lieues d’une vraie lutte contre cette monnaie « coloniale». La bataille contre le FCFA est le dernier à gagner. Nous sommes dans un labyrinthe où elle est au sommet et pour y accéder, il faudrait impérativement, passer par des préalables (batailles préliminaires). Ces derniers sont entre autres : l’assainissement du milieu politique voire le recyclage des hommes politiques Africains qui sont les défenseurs de la France-Afrique, l’avènement d’une citoyenneté exemplaire et ancrée sur des valeurs africaines qui sont en pertes libres et la nationalisation des sociétés « Africaines ».

Ces trois grandes batailles sont les éléments indispensables pour se débarrasser du FCFA et pour ainsi créer notre propre monnaie, forte avec une crédibilité mondiale sans équivoque.

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Bataille préliminaire 1 : Pas de nouvelle monnaie sans l’assainissement du milieu politique

Aujourd’hui, si on parle de la France-Afrique, c’est parce que les dirigeants d’Afrique actuels sont complices. Nous savons tous que 90% parmi eux et en l’occurrence ceux qui ont le FCFA comme monnaie, défendent les intérêts de la France et non de leurs pays. Tant que ces hommes seront aux commandes, tant que ces hommes meubleront la scène politique, quel que soit le front, quel que soit le procédé utilisé, le FCFA ne bougera pas de l’Afrique.

Le premier combat est donc celui de l’avènement d’hommes politiques modèles sans reproches avec des valeurs et des vertus dignes de notre continent. La bataille est de faire de telle sorte que la population africaine sache faire le distinguo entre l’Homme politique et le politicien, celui qui est là pour son peuple et celui qui est là pour lui-même.

Penser donc se débarrasser de cette monnaie « néocoloniale » tant que cette classe de politiciens continuera de nous diriger relèverait du chimère. Le combat vital, c’est contre eux.

Bataille préliminaire 2 : L’avènement d’une citoyenneté exemplaire condition sine qua none d’un recyclage des politiciens.

Ce genre de combat ne portera pas ses fruits immédiatement ni d’ailleurs dans 10 ans. Nous devons nous inscrire dans une dynamique proactive. C’est la raison pour laquelle, il est indispensable de procéder à la promotion de valeurs citoyennes, qu’il faudrait inculquer à ces générations à venir. Des mouvements l’ont très tôt compris et travaillent dans ce sens. EX : Y’en a marre du Sénégal, le balai citoyen au Burkina Faso…Les politiciens ont tellement perverti les Hommes qu’une assise Africaine sur les valeurs s’impose. On ne peut pas prétendre recycler le milieu politique sans pour autant disposer d’une alternance générationnelle basée sur des valeurs Africaines.

Dans cette étape du combat, aussi cruciale que la première, on doit se battre pour que les générations à venir puissent avoir des valeurs meilleures et africanisées.

La résolution de ces deux batailles donnera le résultat de la naissance d’hommes politiques Africains PATRIOTES et nous mènera à l’étape finale et décisive pour sortir du FCFA.

Bataille préliminaire 3 : La nationalisation des sociétés « Africaines », la sortie du FCFA et l’avènement dune indépendance monétaire.

Le problème du citoyen model et du patriotisme réglés, nous pourrons maintenant nous attaquer à celui de la souveraineté économique.

Comment garantit-on une monnaie pour qu’elle soit convertible, stable et forte ?

Dans un langage clair et simple, une monnaie est garantie par la richesse que détient un pays. Les économistes me pardonneront pour cette définition assez simpliste. En effet, plus on pèse en terme de richesse, plus on exporte, plus nous avons d’entrées de devises étrangères et plus notre monnaie est forte. Nos pouvons donc considérer ces richesses, comme une réserve de valeur. C’est-à-dire, elle garantit la valeur de la monnaie par rapport aux autres. C’est ce qui fera notre compétitivité au niveau international.Aujourd’hui c’est la France qui joue ce rôle de garant pour les pays de la zone France avec une addition très salée. En 2015, le dépôt de la BEAC et de la BCEAO dans les coffres du Trésor pour garantir le FCFA représentait environ 14 milliards d’euros.

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C’est la raison pour laquelle, il est important de nationaliser les sociétés « Africaines ». Mais pas toutes, seulement celles qui opèrent dans le domaine des ressources naturelles (Or, diamant, pétrole…). Ces dernières étant sur le sol Africain, elles doivent appartenir à son peuple. Toutes les ressources dont dispose l’Afrique lui permettraient largement de garantir sa nouvelle monnaie si au moins 70% des actions de toutes ces entreprises lui revenaient.

Donc aujourd’hui, sortir du FCFA, sans ces préalables serait un suicide à tous les coups, parce que nous ne disposons pas encore de ces réserves indispensables pouvant garantir chaque monnaie. Ex : Les ressources financières de tous les pays qui ont une monnaie forte (USA, UE…).

Tous les pays qui sont sortis de la zone franc sans ces dernières souffrent de tous les maux et font parties des pays les plus pauvres au monde. Ex : La Guinée et la Mauritanie. D’autres sont sortis et revenus parce que ne tenant plus. Ex : le Togo. Pire, un pays comme la guinée Conakry, a une monnaie très faible à la limite nulle. Aujourd’hui, pour y acheter une maison ou d’autres biens importants, les entrepreneurs guinéens les vendent en euros et non en franc Guinée. Pourtant, la Guinée Conakry, est un pays qui dispose d’une multitude de ressources naturelles en l’occurrence la bauxite dont il est le 2éme producteur mondial mais n’en profites pas par faute d’hommes politiques et d’une citoyenneté modèle. D’où le problème des équations 1 et 2.

Des africanistes, comme Kaku NUBUPKO, ancien ministre Togolais, dans son livre récemment sorti qui est intitulé « Sortir de l’Afrique de la servitude monétaire » dira que les pays les plus développés de l’Afrique ont leur propre monnaie. Il cite : « Angola, Afrique du Sud… ». Mais il oublie que ces derniers ont une souveraineté économique d’au moins de 70%.

Cette démonstration a juste pour but de vous faire comprendre : « PAS DE MONNAIE SANS UNE RESERVE DE RICHESSES FORTES ». Il faudrait donc impérativement nationaliser les sociétés se trouvant en Afrique travaillant dans le domaine des ressources naturelles. L’arme la plus efficace aujourd’hui dans le monde est la ressource naturelle : diamant, pétrole, or, gaz, bauxite, zircon, « coton », phosphate… Ex : Le Qatar, faisant partie des pays les plus pauvres à pourtant réussi à s’inviter au cercle des pays les plus riches en un temps record grâce au pétrole. Toutes ces ressources se trouvant en Afrique, sont gérées en quasi-totalité par des entreprises étrangères. Se débarrasser du FCFA sans récupérer nos richesses ne serait que de remplacer un problème par un autre.

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La nationalisation de nos sociétés aboutirait logiquement et facilement à la création d’une monnaie Africaine ou sous régionale forte.

Au vu et au su de toutes ces conséquences qu’une sortie précipitée du FCFA causerait, je répète et là j’insiste que vous vous trompez de combat !

Messieurs, Mesdames, les membres du front patriotique, l’heure est certes au combat mais au combat réfléchi et intelligent. Il ne sert à rien de verser dans l’euphorie parce qu’elle ne durera pas longtemps. Elle ne perdurera pas dans le temps parce que vous serez seuls dans ce combat, elle ne perdurera pas parce que le citoyen Africain Lambda est d’abord confronté à un problème de survie.

Le combat du FCFA ne se gagnera pas tout de suite mais les préalables peuvent l’être. Donc, il est mieux, de commencer par ces derniers pour ne pas perdre du temps. Je ne me fais aucun doute sur la réussite du combat, nous vaincrons tôt ou tard. Mais à condition de passer par ces préalables : l’assainissement du milieu politique voire le recyclage des politiciens Africains qui sont les défenseurs de la France-Afrique, l’avènement d’une citoyenneté exemplaire et ancrée sur des valeurs africaines qui sont en pertes libres et la nationalisation des sociétés « Africaines » qui ne possèdent même pas 10% du chiffre d’affaire.

Frère Kémi SEBA, nous ne remettons en aucune façon votre volonté et votre patriotisme. Toutefois, votre acte pose problème. En Afrique, certaines familles peuvent rester des jours sans avoir 5000 FCFA. Avez-vous pensé à elles quand vous faisiez ce geste ? Certes symbolique mais pas Africain. Il ne répond pas à nos valeurs, nous vous appelons à un combat sans violence, plus sereine.

Tout en espérant que mon point de vue sur la sortie du FCFA sera compris, je vous souhaite Mesdames, Messieurs, les membres du front patriotique-Anti FCFA, une victoire éclatante.

 

M.D

Analyste politique et économique

poussochronique@gmail.com

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