L’adage dit que les hommes passent mais les institutions demeurent. C’est dans cette optique que les autorités de notre pays nomment un nouveau directeur au poste de la direction de la Solde et des rentes viagères. Une institution hautement prestigieuse dans le dispositif du ministère des Finances, car elle prend en charge les salaires de tous les fonctionnaires du Sénégal. Ces derniers ne sont pas aussi nombreux que le prétendent les autorités de ce pays, dans la mesure où ils ne dépassent pas les vingt-cinq mille agents fonctionnaires (25000) d’après les statistiques.
Cet homme est décrit comme étant très rigoureux, d’après les informations qui nous sont parvenues. Il est aussi présenté comme étant très sérieux dans le travail. Sa disponibilité à dialoguer avec les organisations syndicales et son esprit d’ouverture par rapport aux autres agents de l’Etat, sont salués par bon nombre d’agents. Ces types d’agents sont aujourd’hui rares dans l’Administration sénégalaise ; c’est pour cela que les dossiers des agents connaissent des lenteurs. Nous en avons pour preuve les dossiers de mise en solde, les alignements et les prises en charge de mariage et d’enfants, qui parfois dépassent cinq à six mois avant d’être traités.
Cette situation soulève parfois l’ire des fonctionnaires en général et des enseignants en particulier.
Cependant, nous nous félicitons de la nomination du nouveau directeur, car depuis qu’il est à la tête de la solde, les dossiers de mise en solde sont diligentés (deux mois au maximum). Il reste les prises en charge d’enfants et de mariage.
Monsieur le directeur, nous nous invitons à diligenter les dossiers des enseignants, qui sont surtout les parents pauvres du système, car nous sommes convaincus qu’ils sont les seules victimes des lenteurs au niveau des finances. Une étude comparative nous pousse à dire que du temps du Président Abdoulaye Wade, les dossiers de prise en charge d’enfants et de mariage étaient traités et payés à la fin du mois si l’agent déposait avant le quinze (15) du mois. De nos jours, les dossiers de prise en charge peuvent durer six (6) mois parfois. Ce qui est inadmissible dans une administration qui se dit performante.
Monsieur le directeur, votre nomination intervient dans un contexte où les enseignants sont victimes de pratiques corruptibles de la part de certains agents qui relèvent de votre département.
Ainsi, après la publication des actes de titularisation, de validation par le ministère de la Fonction publique, nombreux sont les enseignants qui, pour être alignés, sont obligés de verser entre dix (10 000 frs) à vingt-cinq (25 000 frs) au maximum. Ce qui est inacceptable car les agents de la solde sont payés pour exercer ce travail.
Ensuite, pour décrocher le rappel de validation ou d’intégration, certains agents toujours de la solde, demandent aux enseignants de verser les dix pour cent (10%). Ces pratiques totalement corruptives gangrènent le système des finances sénégalaises. En plus, cette même corruption existe au ministère de la Fonction publique, où il est parfois demandé une somme allant de vingt-cinq mille (25 000 frs) à cinquante mille (50 000 frs) pour avoir son acte.
Monsieur le directeur, nous vous prions de redoubler de vigilance pour combattre la corruption qui sévit dans les bureaux de la solde.
Il est vrai que pour combattre cette corruption, il faudra être armé de courage et de détermination car certains agents véreux de la solde n’hésiteraient à vous mener la vie difficile. Mais par la volonté divine, vous y parviendrez Incha Allah. Mais tout porte à croire que vous pouvez réussir cette mission régalienne que l’on vous a confiée.
Nous osons espérer que cette lettre ne sera pas tombée dans l’oreille d’un sourd et que toutes les dispositions seront prises pour une administration saine et efficace au niveau de la solde.
Monsieur le directeur, recevez nos salutations les plus respectueuses.
Elimane SENE
Secrétaire national adjoint aux initiatives économiques du Ben du Saemss