Il y a exactement 30 mois que notre très cher Ngor national, durant sa campagne des Ministres décentralisée de Kaffrine, officialisait sa volonté de « halalifier » le mot transhumance. En effet, l’un des facteurs qui constituent sa force a toujours été et reste l’achat de politiciens. C’est en ce sens qu’il avait prononcé sa fameuse expression qui a encore du temps à passer dans l’anale des bêtises politiques du Sénégal : « Amenez des gens d’où qu’ils viennent avec n’importe quel moyen. Nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression ».
Quoiqu’on puisse lui reprocher, quoiqu’on puisse penser de lui, le Président de l’APR réussit une chose depuis 2012, réduire l’opposition à sa plus simple expression. De la série d’emprisonnements aux radiations, en passant par les expulsions et surtout les transhumances, rien ne bouge sans que notre Ngor national ne trouve une solution d’endiguement d’un adversaire politique.
Aujourd’hui, à seize mois des élections, les réseau sociaux, médias les plus démocratiques, sont inondés de questionnements sur l’existence même d’une opposition au Sénégal. Moins active vis-à-vis des dérives du pouvoir comparées au dynamisme dont faisait preuve les opposants farouches de l’ancien Président du Sénégal. Cela s’accompagne aussi, faut-il oser le dire, d’un mutisme total de la population face à des questions aussi importantes que les ressources naturelles, le Franc CFA ou même les Accords de Partenariat Économique.
Sommes-nous toujours ce peuple qui, à l’après-midi d’un 23 Juin, a fait reculer les députés d’une majorité mécanique ?
Sommes-nous toujours ce peuple qui, ne pouvant plus supporter le manque de respect de la Senelec, faisait entendre sa voix ?
Sommes-nous toujours ce peuple qui savait s’insurger quand il le fallait, devant des dérives moindres que ce que nous vivons présentement ?
Ou plutôt étions-nous un peuple utilisé comme pion pour faire quitter Wade et installer un français promoteur de l’économie occidentale au détriment de sa propre économie ?
Thierno au carré, Abdourahmane au carré, Ousmane… combinaison possible
« Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir », disait Fanon. Pour ces cinq qui sont de la même génération, j’éviterai de tomber dans le piège de l’alternance générationnelle qui nous vaut toutes les supplices que nous subissons présentement. Et même s’il urge de faire naître une vraie force politique pour enclencher la bataille de 2019, je me permets de faire une lecture lucide superficielle de ce que j’appelle « une première coalition sans dinosaure ».
Thierno Bocoum, l’un des rares qui a su garder sa posture de politique porteur d’espoir intacte après les cinq années de la douzième législature. La chose que je n’ai jamais pue comprendre en ce monsieur est qu’est-ce qui pouvait le retenir dans un parti dont la réputation n’était pas des meilleures.
Thierno Alassane Sall, une personnalité politique apparemment réputée d’avoir le courage de ses points de vue, mais avec qui je ne saurai être entièrement d’accord pour n’avoir pas éclairé notre lanterne sur les zones d’ombre des contrats signés avec Total. OUPS ! OK il s’agit de secret d’Etat.
Abdourahmane Diouf, Docteur en Droit International Economique, expert en Négociations Commerciales Internationales, expert en Communication et Médias, il a toujours paru un fervent patriote même s’il reste basé à l’extérieur du Sénégal.
Abdourahmane Sarr, après quinze années au service du FMI, il décide de rentrer au bercail en 2011 pour créer le Centre d’étude pour le financement du développement local (CEFDEL). Fervent combattant dans la lutte anti CFA, il est l’instigateur de la monnaie secondaire : le SEN.
Ousmane Sonko, pour ne pas extrapoler et porter un jugement subjectif à son égard, je dirai juste qu’il fait partie de cette nouvelle vague de novices en politique, qui ont décidé de proposer une alternative nouvelle à la tête du Sénégal.
Sommes-nous encore une fois face à la situation d’un Macky qui quitte le Pouvoir pour se faire une place dans l’opposition et devenir le pire président de notre histoire, pour certains parmi eux ?
Sommes-nous face à des frustrés qui en veulent tous au régime ou au système, et qui veulent en découdre avec leur bourreau, pour d’autres parmi eux ?
Ou simplement, avons-nous devant nous une éventuelle force ayant la volonté manifeste de changer notre manière de gouvernance ?
La seule chose dont je suis sûr est que ce quintuplé bénéficierait difficilement des places, à l’arène de ceux qu’on appelle dinosaures politiques… N’est-il pas temps de se regrouper autour d’une vision commune, pour ceux qui le peuvent, et entamer cette bataille ?
NDIAYE Babacar
Blogueur