Le Premier ministre de la République du Sénégal, Muhamed Boun Abdallah Dionne, vient de procéder, pour une deuxième (2ème) fois, à la lecture de sa Déclaration de Politique Générale. Un exercice si périlleux car, durant une journée entière, il a porté à la connaissance du Peuple, seul détenteur de la souveraineté, ce que le pouvoir lui propose (ra) comme offre politique aux fins de lui tirer de l’indigence ; l’autre me dira, lui tracer le large boulevard qui va lui mener vers l’émergence, un vocable tant ressassé, si rabâché par le président de la République Macky Sall et, depuis sa prise de fonction, en avril 2012.
A entendre la belle litanie du chef de gouvernement qui avait à ses côtés une armada de ministres et autres Directeurs généraux, on ne peut pas s’empêcher de rêver. Oui !, rêver car, comme le dit l’autre, je cite : «Toutes les grandes actions partent d’un rêve.» Que ce rêve ne soit pas rêvasse ! Le beau discours du Capitaine Dionne, aussi kilométrique que son nom tout entier, nous fait rêver le pays des Merveilles, celui de cocagne où tout coule à flots à l’image du Paradis d’Allah, seul chèrement réservé aux Bienheureux. De l’éducation à la santé en passant par la justice, le social et les infrastructures routières, aéroportuaires et de ce même acabit, le Premier ministre n’a rien omis. Avec le talent d’un prédicateur du Moyen-âge et d’un Rhéteur du Siècle des Lumières, il nous fait encore espérer l’espoir. Mais comme entre le dire et le faire, il y a tout une forêt… de différences !
«L’on ne réussit pas sans méthode», nous professent les professionnels du Marketing social. Je suis de ceux qui pensent qu’en Afrique en général et, au Sénégal en particulier, il y a urgence de changer d’approche, de paradigme dans la manière de ménager les hommes, de conduire nos peuples. C’est peut-être la seule voie qui va nous permettre d’aller résolument vers un développement tant scruté. Depuis le Président Senghor à Macky en passant par Diouf et Wade, nos chefs du gouvernement ou leurs suivants directs, nous servent les mêmes discours, les mêmes intentions, les mêmes vœux pieux !!! Qu’on cesse alors de nous payer de mots, d’être d’éternels hâbleurs, de patentés bonimenteurs d’utopie, de zélés littérateurs. Qui disait que «les belles paroles ne beurrent pas les épinards».
Ibrahima NGOM Damel
Journaliste