Le monde est fou et le genre humain va à la dérive. On dirait un navire ivre et désorienté qui vacille dans un océan de misère car en manque de repères. Le monde manque d’humanité. Ce caractère venu de la providence est ce qui nous différencie des autres créatures. Comment l’homme peut il tomber aussi bas, en manque totale d’humanisme ? Comment la société peut elle laisser certains de ses membres tomber plus bas que poussière, sombrant sous l’étreinte de la faim, du froid et du désespoir ?
Je m’interroge et je sombre dans l’étonnement, quand en ce mois où tout le monde cherche à se protéger de ce froid de décembre, certains de nos compatriotes dorment dehors, à la belle étoile, dans les coins de rue. Alors je me rends compte qu’il n’y a plus de philanthropie, de générosité, de compassion. Le cœur humain est plus froid que l’hiver.
Je vois sur les trottoirs, des êtres humains couchés à même le sol, ne trouvant aucun moyen de se protéger du froid que d’adopter une position fœtale, les membres fermement collés au corps, les poings fortement noués et tremblant de froid. Gisant sur le sol, ils n’ont aucun soutien, nul ne leur propose de l’aide en leur proposant des vêtements chauds. Et pourtant combien sont nombreux ceux qui les dépassent dans la rue dépensent leur argent au Grand théâtre, à Sorano, au Casino du Cap Vert… Pourtant, un salut, ca vas ? Voici du café… est un minimum qui peut les soulager un temps soit peu. Un petit geste qui ne coûte que 50 F Cfa pourrait réjouir leurs cœurs et leur donner un semblant de réconfort. J’ai le cœur meurtri et j’ai honte. La société entière est coupable, moi y compris. Nous sommes tous coupables !
Ibrahima DIENG