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Plaidoyer Pour Un Enseignement Professionnel Et Technique à Dahra Djolof

Plaidoyer Pour Un Enseignement Professionnel Et Technique à Dahra Djolof

Trois semaines après la rentrée officielle des classes sur l’ensemble du territoire national, ici à Dahra, la situation des élèves exclus inquiète tous les acteurs du système. A savoir les autorités, les enseignants, les parents et les élèves. La quadrature du cercle !

Les parents stressés valsent entre les collèges et lycées, arpentent les bureaux des chefs d’établissement à longueur de journée. Souvent, ils sont accompagnés de leurs enfants ou protégés qui ouvrent enfin leurs yeux et comprennent, hélas un peu tard, le pétrin dans lequel ils se sont fourrés. Regrets tardifs.

Ils déambulent dans les couloirs des administrations scolaires pour trouver une intervention qui d’un surveillant qui d’un professeur. Ils mettent à contribution des proches qui jouissent d’une certaine notoriété. Tous ne sollicitent qu’une chose : une place dans une classe. Chaque jour, ils sont des dizaines de parents et d’élèves à faire le pied de grue.

Les proviseurs et autres principaux n’ont pas la tâche aisée. Que l’on soit trop regardant ou ouvert à tout-venant, le résultat est le même. Ils sont assaillis de demandes. Leur marge de manœuvre, ténue en principe, est élastique dans les faits.

Coincés qu’ils sont entre l’impératif d’une Education pour tous (EPT), consacrée par le Forum mondial sur l’éducation en 2000 à Dakar qui est devenue un leitmotiv dans le discours des gouvernants, et les desiderata des enseignants craie en main qui appelle à des classes normées, des groupes pédagogiques à taille humaine et au contrôle des effectifs pléthoriques. Dès lors, comment concilier Antigone et Créon ?

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Le diptyque accès et qualité prôné par l’Etat est remplacé par un triptyque avec le troisième maillon : la transparence. En face, les enseignants répondent qu’entre le nombre ou la qualité, il faut choisir. A obligation de résultats, obligation de moyens. En clair, il faut arbitrer entre la démocratie, l’égalité des chances, l’accès équitable, le maintien de tous les enfants sénégalais à l’éducation et le non moins respect des droits du corps de l’enseignement à disposer de conditions de travail acceptables.

Dans ce contexte, le droit constitutionnel confirmé par les lois et règlements du pays notamment la loi 2004-37 du 15 Décembre 2004 modifiant et complétant la loi d’orientation de l’Education nationale n° 91-22 du 16 Février 1991 qui traite entre autres de l’obligation scolaire de 10 ans est rudement mis à l’épreuve pour ne pas dire affecté.

Aujourd’hui, la commune de Dahra accueille une très forte population de scolaires. Malgré un effort colossal avec 5 structures de la petite enfance, 15 écoles élémentaires, 4 collèges et 3 lycées, sans compter le secteur privé en pleine expansion, Dahra refuse des élèves pour ainsi dire. Tout le monde souhaite étudier à Dahra pour divers arguments.

Au fil du temps, Dahra est devenu un hub de scolarité très prisé tant la cité polarise des dizaines d’écoles rurales et de collèges de proximité. Par ailleurs, ces collèges de proximité, fruits de la loi 2004-37 précité qui ont essaimé le paysage bucolique ont trahi l’esprit généreux de leur création par des conditions précaires et surtout par défaut de solides mesures d’accompagnement. Ceux pour qui ils ont été censés créer les boycottent allègrement.

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Au regard des taux d’achèvement en deçà des attentes qui sanctionnent les différents examens de fin d’année : certificat, brevet et baccalauréat, ils sont des centaines à être victimes de la déperdition scolaire. Exclus des collèges et lycées, ces jeunes filles et garçons grossissent chaque année les rangs des oisifs, des demandeurs d’emploi et des apprentis sur le tard. Nantis d’aucune qualification !

Pour respecter leurs droits inaliénables et pour l’intérêt supérieur de la nation, il urge de repenser la carte scolaire par une diversification de l’offre éducative encore limitée à l’enseignement général en intégrant les filières professionnelles et techniques.

Toutes les conditions semblent réunies : la forte demande, l’espace, la motivation, le tissu économique en vue de l’insertion, du retour sur investissement et de la rentabilité d’après formation, etc.

L’implantation d’un centre dédié est très attendue par la communauté éducative.

 

NDIAYE Bouna Sémou

Instituteur à Dahra

paakuur@gmail.com

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