Contributions de Abdou Ndukur Kacc NDAO
Et la « Sonkomania » s’empara de notre pays traversé par un profond sentiment d’indignation et de solidarité envers l’enfant de Bessire. Et pour cause, la révocation de Sonko est des plus arbitraires et prend aussi les allures d’un règlement de compte politique. Des cellules de soutien s’organisent au Sénégal et dans la diaspora pour soutenir le Président de Pastef. Geste louable et militant pour apporter une réponse militante et active au fonctionnaire radié.
Notre pays est encore engagé dans ses petites querelles de bornes-fontaines. Loin des vraies préoccupations d’un peuple qui regarde avec délectation et tristesse une classe politique d’agitation. Son président sait faire de la politique. Mais il ne sait pas travailler à imprimer au pays une trajectoire captive centrée sur son développement économique et social. Entre la double nationalité agitée et Sonko, le pays donne l’image de la radio des milles collines. Dans les conditions actuelles, tout porte à croire que Macky va rempiler car en face nous avons souvent des tombeaux vides coincés entre les réseaux sociaux et des discussions de salon autour d’une chéchia si ce n’est une bouteille de whisky qui équivaut au revenu moyen annuel d’un pauvre paysan sénégalais.
Le gotha politique a son nouvel héros. Il fait paniquer un pouvoir frileux à la critique et maladroit face à l’adversité. Le meilleur moyen pour lui qu’il a trouvé est d’intimider ou d’envoyer en prison ses opposants s’il ne les suspend pas de leurs fonctions. Le temps d’appliquer un couperet définitif.
Macky s’est libèré en libérant Meïssa. Le wadisme indirect sera érigé en mode de gouvernance. Mimi et tous les autres qui cristallisaient l’impunité se sont déjà mis sur les lignes de masse. Pour d’anciens maoïstes qui ont lu Le livre rouge, le ridicule sera vite transformé en stratégie politique. Analyse concrète, situation concrète aiment rappeler leurs copains bolchéviques.
Il y’a quelques jours, j’entamais une réflexion critique sur les mises en scène de soi et les nouveaux dieux des résultats sociaux. Les réactions semblent confirmer un fait : tout le monde n’est pas de même niveau et de même motivation pour parler du Sénégal en évitant les buzz et les épiphénomènes. Nous poursuivons dans la même veine cette réflexion critique sur nos mises en scène de soi.
Nos indépendances formelles ont fini de démontrer une chose : nos pays sont encore en grande partie des fantoches d’un occident dominateur. Nous parlions hier des césures hydrologiques qui ont fini d’installer à nos frontières des kalachnicov à la place des Kadiandou. Nos villes et villages sont sans électricité au moment où l’ensoleillement permet d’explorer et d’exploiter les immenses ressources énergétiques solaires. Nos pays sont ceinturés par des fleuves, des cours d’eau, nous préférons appeler à des guerres fracticides au lieu d’exploiter ce potentiel hydrologique en valeur énergétique.
La république du Sénégal et la république de Gambie sont deux républiques dessinées, l’un dans l’autre, par le Congrès de Berlin il y a de cela plus de cent ans ! Deux républiques pour un même peuple aux relations tricotées serrées. Deux nations sœurs siamoises qui se séparent progressivement et dérivent, chacune vers une direction inconnue qui les éloigne l’une de l’autre, comme deux continents qui dérivent en force vers des horizons incertains. Deux nations liées par les langues, les religions, les croyances, les valeurs, les habitudes, les habitus, les normes et les symboles qui les réunissent mais qui se défont avec le temps, petit à petit, en particulier depuis que le Sénégal a cru bon de croire qu’il pouvait aller faire le bonheur des Gambiens à la place des Gambiens en 1980 et 1981. Échec lamentable d’une aventure militaro-politique répétée qui n’a pas su tisser solides les liens du «mariage forcé» que le savantissime président, Léopold Sedar Senghor et, plus tard, son successeur au trône, le technocrate administrateur président Abdou Abdou-Diouf-Julukaranaïni-Le-
SENENEWS- Nous voulons une grande charte fondamentale qui traversera le temps sans altérer la dignité de notre peuple. Les Sénégalais iront voter...
Cheikh Anta a été célébré et tardivement réhabilité dans ses ambitions pour l’Afrique, du moins par une partie de l’intelligentsia sénégalaise parce que l’autre partie reste encore très sceptique sur la vraie dimension scientifique de l’auteur de Nations et cultures négres et culture.
Le président de la République, par ailleurs, patron de l’APR nous est revenu ce week end dans ses piètres atours d’un petit politicien. Il se fâche et sermonne sans raison des sénégalais qui lui posent des questions toutes simples : quel est le calendrier électoral ? Va-t-il respecter sa parole ? Manifestement, Macky Sall ne se rend pas compte que le calendrier électoral engage toute la république, tous les sénégalais, tous les partis politiques, toute l’administration. Du coup, il ne peut être un secret d’Etat jalousement gardé par son excellence Pour avoir été ministre, président de l’Assemblée nationale, Premier ministre, Macky Sall ne peut pas ignorer cette évidence. Il a décidé face aux rapports de force politique actuels d »être dans le je m’en foutisme institutionnel et politique.
En analysant qualitativement les nombreux posts publiés par nos ami(e)s sur cette plateforme, je suis frappé par cette obsession défensive à répondre presque systématiquement aux propos des autres (Sarkozy, Morano…). Quelqu’un disait que la colonisation est d’une violence mentale et psychique inouïe. Tout ou presque est occasion pour se défendre. Il suffit qu’une Morano débite ses incultures pour que la toile des damnés se mobilise pour répondre à l’affront du masque blanc.
«Vous vous demandez ce qui ne va pas dans le monde ? C’est que vous assistez aujourd’hui à l’explosion de la croyance dans le non causé et l’immérité. Tous vos gangs de mystiques de l’esprit et de mystiques du muscle se disputent farouchement le pouvoir de vous gouverner, en grognant que l’amour est la solution à tous vos problèmes spirituels et que le fouet est la solution à tous vos problèmes matériels, vous qui avez renoncé à penser. » Ayn Rand, La Grève, 2011.
Un débat fort intéressant mobilise depuis quelques jours les sénégalais. En reprenant les termes du débat, je dirais qu’il se résume en trois portes d’entrée complémentaires. Pourquoi Touba n’a pas présenté de liste non paritaire, conformément à la loi ? Quel statut pour cette ville sainte ? Comment, plus globalement, intégrer nos spécificités socioculturelles dans notre cadrage institutionnel ?
Au Sénégal, depuis quelques semaines, comme une parturiente qui est en dystocie, un concept mobilise les énergies et les compétences gynécologiques pour expulser ce bébé téméraire et résistant.