Le procès de l’ancien ministre des Transports aériens, Karim Wade aura été sans nul doute, l’un des procès les plus médiatisés au Sénégal. Entre déclarations va-t-en guère et invectives, pouvoir et opposition se sont livrés à des combats à fleurets mouchetés, faisant des citoyens les dindons de la farce de cette simulacre de guerre fratricide. Que de moyens financiers et humains mobilisés depuis l’ouverture de ce feuilleton politico-judiciaire !
Contributions de Abdoulaye FALL
Porté sur les fonts baptismaux en 2012 par la loi n° 2012-30 du 28 décembre 2012, l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption ( OFNAC) avait, en son temps, fait trembler plus d’un. Rien que l’évocation de l’acronyme rendait frileux certains tenants du pouvoir allergiques à la reddition des comptes. N’eut été la détermination de la tonitruante magistrate et non moins patronne de l’Ofnac Madame Nafissatou Ngom Keita, de nombreux ministres se seraient volontiers soustraits à l’obligation de déclaration de Patrimoine prescrite par la loi. Les détracteurs de la corruption et thuriféraires zélés de la bonne gouvernance avaient certainement espoir que cette nouvelle institution, telle une oraison funèbre, sonnerait le glas des pratiques corruptives au Sénégal, du moins en baisserait drastiquement le niveau.
Son visage est bien familier à tout ceux qui s’intéressent un tant soi peu à l’univers de la politique au Sénégal. Sa personne a transcendé bien des régimes avec des postures changeantes.
Dans une de mes récentes chroniques intitulée: « Réduction de son mandat de 7 à 5ans : le président SALL y tient-il réellement? », je m’interrogeais avec scepticisme sur la véritable intention du président de la République en ces termes: « Pourquoi épiloguer dés maintenant sur un éventuel refus du conseil constitutionnel d’accepter la réduction du septennat ? Mieux encore, pourquoi essayer de trouver un fondement juridique à cette hypothèse? N’est-on pas entrain de préparer l’opinion à un wax-waxet couvert du voile de la légalité par le conseil constitutionnel? L’avenir nous édifiera ! »
De la libération du Coordonateur du Parti Démocratique Sénégalais , Omar Sarr, à celle de Toussaint Manga, en passant par celle des jeunes étudiants libéraux, ces derniers jours auront été marqués par une cascade de bonnes nouvelles pour l’opposition.
A l’heure actuelle, il serait sans doute réducteur de confiner la mondialisation dans sa dimension essentiellement économique. Il ne saurait d’ailleurs en être ainsi dans un monde où les médias gagnent de plus en plus d’influence. Ces instruments de propagande culturelles façonnent à leur guise l’état d’esprit des uns et des autres.
Tout excès est nuisible a-t-on l’habitude de dire. Adage ne résumera pas mieux la situation quasi cocasse des partis politiques au Sénégal. Ce pays avec une population de quelques 14 millions d’habitants abrite pas moins de 250 partis politiques dont la plupart d’entre eux ont déserté les échéances électorales. Leur seule raison d’être est de se faire phagocyter ou de s’allier avec le parti au pouvoir afin de bénéficier de ses grâces. Pourtant, le combat contre le financement occulte des partis politiques ainsi que leur nombre pléthorique peut-être gagné grâce à une application scrupuleuse de la loi qui existe bel et bien sur cette question.
La fascination et l’intérêt que portent de nombreuses personnes pour le traditionnel message à la nation du chef de l’Etat sont assez impressionnants. Message porteur d’espoir et annonciateur de nouvelles perspectives pour certains, cette adresse à la nation ne dépasse pas pour d’autres, un simple exercice inscrit dans le calendrier républicain. Quoi qu’il en soit, en toute rigueur, l’Homme avertit disjoint la beauté d’un discours enjolivé par une rhétorique aguicheuse de la réalité de son contenu qui bute sur l’affreux vécu du citoyen lambda. Mais puisqu’il est de coutume de considérer, à tort ou à raison, ce fameux discours comme une porte ouverte sur l’avenir, il est normal que les mots qu’ils contiennent soient analysés à l’aune des préoccupations des citoyens.
Lorsque l’annonce a été faite, qu’un groupe de presse de la place a décroché une interview avec Monsieur Ibrahima clédor Séne, une des fameuses personnes dont le nom est fortement associé à l’assassinat de Me Babacar Seye, nombreux sont ceux qui avaient hâte d’entendre la version des faits de ce personnage « mythique ». Quoi de plus normal d’ailleurs, eu égard aux rôles importants attribués à ce monsieur dans un pan entier de l’histoire politico-judiciaire de notre pays. Mais au-delà ce besoin de vérité pour certains, et de cette boulimie de buzz médiatique pour d’autres, est-il conforme à la loi de disserter sur une affaire couverte par le voile de l’amnistie au nom de la liberté d’expression ?
Qu’on le justifie par un besoin de se doter d’une diplomatie rayonnante, portée au pinacle, ou d’afficher une attitude aguicheuse face aux pays occidentaux, le Sénégal n’a eu de cesse, depuis les attentats de Paris, de s’illustrer avec une « hargne particulière » dans la lutte contre le terrorisme.
« Il m’a bousculé et je lui ai donné une bonne correction, s’enorgueillit l’une ! Non c’est faux, elle n’ose pas me frapper sinon je la lui ferai regretter rétorque l’autre ». Sans doute, on aurait pu penser, à juste raison d’ailleurs, que ce charivari digne d’une querelle de borne fontaine se passe au marché, entre de petites filles. Pourtant, fort malheureusement, il se déroule au Sénégal, plus précisément à l’assemblée nationale, entre des personnes choisies parmi les quatorze millions d’habitants pour représenter les citoyens Sénégalais.
A la faveur de l’instauration du multipartisme en 1974, le Sénégal connait, à l’heure actuelle, une prolifération des partis politiques. Les porteurs de cette réforme entendaient certainement augmenter la vitalité de la démocratie sénégalaise en permettant aux citoyens d’avoir le choix entre plusieurs offres ou programmes politiques différents. La diversité des partis politiques est alors, dans son principe, porteuse d’une démocratie rayonnante. Pourtant, paradoxalement, ces organisations qui sont censées impulser la démocratie ne peuvent pas se prévaloir d’une démocratie interne.
L’actualité de ces derniers mois a été fortement marquée par une série de crimes macabres qui rivalisent d’atrocité. Du talibé assassiné à THIES, à la sénégalaise tuée par son mari espagnol, en passant les frères Ba sauvagement poignardés à Grand-Yoff, la liste des personnes victimes de tuerie gratuite au Sénégal est assurément très longue. Ce constat agite encore l’eternel débat entre abolitionnistes et partisans de la peine capitale. C’est aussi l’occasion de reconnaître que notre voisin gambien, sur qui nous avons jeté l’anathème, pour avoir intégré la peine de mort dans sa législation, a peut-être raison sur nous …
S’il y a un principe sacro-saint, inscrit au fronton des textes réglementant la procédure pénale, c’est bien celui de la présomption d’innocence. Cette dernière se fonde sur l’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui la formule de la façon suivante :
Le statut d’étudiant libère-t-il de tout devoir auquel est assujetti le commun des citoyens ? Le concept de devoir serait-il un vain mot pour « les futurs dirigeants » de notre pays ? La question garde tout son pesant d’or eu égard à ce malencontreux incident qui a émaillé la visite du chef de l’Etat au sein du campus universitaire et qui est loin d’honorer la communauté estudiantine.