De plus en plus, on voit émerger au Sénégal une espèce de fratrie qui, pire qu’une sécularisation à marche forcée, est en train d’opérer une dé-spiritualisation insidieuse de la vie sociale. On ne peut l’appeler autrement qu’une fratrie, puisque, au fond, elle en donne bien l’air à travers ses méthodes, ses idées et ses réseaux, nouant ainsi entre hommes et femmes de petites solidarités horizontales au sein des institutions publiques chargés de la régulation des modes de pensés, des codes culturels comme la mode, les loisirs, et les métiers de l’art et de la communication, et surtout de l’ordre publique. Ce faisceau copernicien de liens sociaux est relié de manière verticale à des centres et sous-centres de commandement ayant leurs origines dans les grandes démocraties occidentales où les groupuscules ultralibéraux et naturistes ont presque achevé de mettre la main sur les quatre secteurs les plus importants du système social libéral : l’éducation, la santé, la communication (incluse sociale, soit la culture), le gouvernement (inclus justice, défense et sécurité, politique, économie).