Contributions de Alassane K. KITANE
Comment pourrait-on continuer à persuader nos élèves et étudiants que la tricherie est un vilain vice et que seul le travail soigneusement fait est noble ? Comment, dans un pays où la première institution félicite et donne en exemple un ministre de l’Intérieur dont l’impartialité et la médiocrité en matière d’organisation d’élection sont unanimement établies, […]
Dans un article paru dans la presse en ligne de ce jeudi 17 août 2017, le professeur Hamidou Dia s’indigne, avec raison, de certains propos alléguant une dérive « ethniciste » dans notre pays. C’est vrai que ceux qui jouent avec ce concept sont soit des partisans de la pensée facile soit des soldats de Satan (nitou sayatané) motivés par des mobiles louches. Cependant l’analyse que vous faites de la question semble s’inscrire dans une dynamique dangereuse de déplacement de la problématique pour ne pas avoir à l’affronter.
Une symphonie toujours brisée, une femme rarement comprise, un être humain ordinaire dans la peau d’une artiste talentueuse. Il y a trop de femmes qui souffrent dans l’anonymat ; trop de femmes seules dans ce tintamarre qu’est le showbiz implacablement hypocrite et féroce ; trop de femmes brisées par les innombrables secousses d’une société avide […]
Ce simulacre d’élection est une grave régression démocratique, mais le plus grave est que la classe politique et les citoyens sont prêts à cautionner cette parodie qui fait la honte de tout démocrate. Je suis outré d’entendre dire que les Sénégalais ont une démocratie civilisée parce que les lendemains électoraux sont calmes et paisibles. Non ! Ce n’est par parce que nous sommes civilisés, c’est plutôt parce que nous n’aimons pas assez notre pays ; que nous ne tenons pas suffisamment à la démocratie ; que nous préférons l’argent facile à la dignité et à l’honneur. Nous sommes prêts à mourir et à faire mourir pour le pouvoir, mais nous ne sommes guère disposés à consentir des sacrifices pour la démocratie et pour la patrie.
Les « Gor » (les hommes d’honneur) de ce pays peuvent désormais porter le deuil de « ngor » (l’honneur et la dignité) : il a été sacrifié sur l’autel de « am-am » (l’Avoir). Jadis des Africains ont honteusement participé à la traite des esclaves en échangeant leurs frères contre de la pacotille. Avons-nous vraiment changé aujourd’hui, plus de deux siècles après l’abolition de ce triste commerce ? Ne pas se poser cette question c’est faire acte de cécité intellectuelle : il y a toujours des acheteurs et des vendeurs. Seuls les acteurs ont changé : la place laissée vacante par le blanc est occupée par un esclavagiste de type nouveau (le politique opportuniste, corrompu et athée démocratique).
«La ruse des gouvernants est vieille comme le monde. La ruse des gouvernés est bien jeune.» Alain Les faits sont têtus, on a beau chercher à les maquiller, ils résistent à nos fantaisies et trucages : leur indépendance par rapport à nos fantasmes est d’ailleurs la garantie de l’objectivité du monde. Pour un gouvernement qui […]
«L’argent, ah! Maudite engeance, fléau des humains! Il ruine les cités, il chasse les hommes de leurs maisons ; maître corrupteur, il pervertit les consciences, leur enseigne des ruses criminelles, les initie à toutes les impiétés.» Sophocle, Antigone L’univers politique sénégalais est décidément un labyrinthe d’intrigues, de dissimulations et d’autres funestes entreprises. Les révélations sur […]
Les Sénégalais se plaignent de la faiblesse de niveau dans les rédactions de la presse nationale, mais il ne pouvait en être autrement au regard des leviers qui font marcher un pan entier de cette noble corporation. Le journalisme, comme l’enseignement, a cessé d’être une vocation pour devenir un gagne-pain. Il n’y a guère longtemps, […]
Le mythe de la perfection de l’homme politique, le préjugé d’infaillibilité de l’homme d’Etat, l’illusion de pureté morale du politicien, sont, semblent-il, en train de céder la place au réalisme politique consistant à partir de la réalité purement humaine de l’homme politique. «Je suis des vôtres, je suis un simple mortel, j’ai commis des erreurs, […]
«Il faut étudier la société par les hommes, et les hommes par la société : ceux qui voudront traiter séparément la politique et la morale n’entendront jamais rien à aucune des deux» Jean Jacques Rousseau Ils ne s’embrassent plus de scrupules, ils vocifèrent contre Macky Sall dans le seul but de se vendre au régime. […]
A la question « qu’est ce qu’un intellectuel ? », Sartre, répondit : «l’intellectuel est celui qui refuse d’être le moyen d’un but qui n’est pas le sien». Ce n’est évidemment pas la seule définition possible de l’intellectuel ni même la seule que Sartre a donnée, mais ce propos permet de jeter une lumière sur la grande déchéance de […]
Les autorités actuelles se délectent du pétrole découvert dans le sous-sol sénégalais et, avec beaucoup de cynisme, font miroiter au Peuple des lendemains économiques flamboyants. Fidèles à leur tactique obscurantiste, nos autorités exploitent, de façon vicieuse, la misère du Peuple en entretenant le rêve d’un développement économique par le pétrole. Pourtant l’histoire et l’expérience quotidienne […]
On a l’habitude dire que le pouvoir rend fou et c’est vrai, mais il semble plus juste de dire qu’il ne rend fous que les petits esprits. Le pouvoir politique défini comme la faculté qu’a un homme ou un groupe d’hommes d’amener d’autres hommes à faire ce qu’ils n’auraient pas fait de leur propre chef […]
Il est des œuvres dont l’universalité et l’intemporalité transcendent les contingences culturelles et raciales parce qu’elles sont profondément ancrées dans la condition humaine ou dans plutôt l’humaine condition. L’humanité est, en effet, une condition tragique : être au monde ; d’y être sans cesse balancé entre vouloir, savoir et pouvoir ; de s’y savoir mortel et cependant obligé […]
Macky Sall, maître dans l’art de l’autoglorification, confond souvent image et réalité, communication et faits réels. Après avoir lancé les travaux de son TER (train express régional) il s’est envolé pour la France où il va jouer le dernier chapitre d’une tragédie politico-économique dont les conséquences pour les générations futures sont incommensurables. Alors que les […]
Dans l’antiquité grecque, le démagogue, le flatteur, le manipulateur d’opinion était le sophiste ; aujourd‘hui il est politicien et/ou journaliste. Le sophisme qui a réussi à monter toute une société contre un homme intègre et perspicace dans la quête sobre et inlassable de la vérité est très ingénieux. Mais le plus désespérant c’est que le sophisme est toujours de mode : il a réussi à infecter une bonne partie de la presse pour en faire une rampe de lancement de son ascension politique. La presse au Sénégal est en train de passer de contre-pouvoir à «moyen de pouvoir» parce qu’une poignée de personnes l’a détournée de sa vocation originelle pour en faire un moyen de promotion personnelle. La presse qui aurait dû protéger le peuple et la démocratie contre les abus et les mensonges du pouvoir est devenue le prolongement de celui-ci.
Le partage du gâteau continue de plus belle : après avoir donné un morceau dudit gâteau au champion du monde toute catégorie en matière de transhumance Djibo, et fait miroiter les délices du pouvoir à Ousmane Ngom, Macky case Tanor.
« Dans l’arène politique, il est impossible de ne pas mentir, au moins par omission. Pour réduire les risques, les acteurs disposent de stratégies discursives bien rodées : celles de l’oubli, du flou, de la dénégation et de la raison d’État ». Patrick Charaudeau, <<L’art de mentir en politique>>