Le mérite est mort et le coupable se nomme performance : le sport est dénaturé, l’intelligence est dans la cyberculture, la légitimité politique réside désormais dans la manipulation des consciences. L’homme est aujourd’hui confiné dans les recoins sordides de la rentabilité à tout prix : nous trichons dans les études, dans le sport, dans la politique et même dans l’amour ! Certes, la société de consommation a rendu caduques toutes les autres formes de sociétés arriérées ; elle a combattu et vaincu les systèmes politiques totalitaires, mais la situation de l’homme d’aujourd’hui n’est assurément pas réconfortante. Cette victoire de la société de consommation est essentiellement due à la promesse de délivrance faite à l’homme : liberté aussi bien dans l’être que dans l’avoir. Cependant, au regard de l’extrême fragilité de l’homme actuel, il importe de se demander si, après s’être délivré des sociétés totalitaires sur le plan politique, l’homme ne s’est pas laissé piéger dans un système encore plus dévorant ?