Nous devons réinventer la politique. Il nous faut une nouvelle culture et pratique politique pour apporter les changements majeurs dans notre société. Le pouvoir ne peut plus être la finalité de l’action politique. La finalité de la politique est de transformer les structures de la société pour le plein épanouissement de l’homme, un plein épanouissement qui ne peut être décrété d’en haut. C’est un processus qui se construit avec la participation de tous les citoyens qui, à mesure qu’ils changent la réalité quotidienne, se transforment eux-mêmes. La politique n’a pas pour but le pouvoir pour le pouvoir, il a pour finalité la transformation sociale, économique et culturelle. La politique ne doit pas être une simple science ou technique de conquête et de contrôle du pouvoir, elle doit avoir pour finalité la transformation de la vie des hommes en satisfaisant leurs besoins humains. La politique a pour enjeu de changer la vie.
Contributions de Babacar DIOP
Mais il y aura démocratie quand une majorité de gens libres mais modestes seront les maîtres du pouvoir, et oligarchie quand ce sera les gens riches et mieux nés en petit nombre ». Aristote, Les politiques
Le limogeage de Mme Nafi Ngom Keïta à la tête de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et la suspension de l’inspecteur des Impôts et Domaines Ousmane Sonko sont deux évènements qui témoignent à suffisance que la gouvernance de Macky Sall s’inscrit dans la continuité de celle désastreuse que le pays a connue depuis les indépendances.
C’est beau de créer la Confédération pour le socialisme et la démocratie (Cds) qui regroupe les partis politiques de la gauche traditionnelle. Mais, nous sommes encore très loin du renouvellement qu’on attend du mouvement de la gauche pour pouvoir porter les luttes actuelles et futures des classes populaires. Les partis politiques traditionnels sont essoufflés et sont incapables de porter un discours novateur, un discours de changement qui redonne confiance au peuple. Il y a une rupture entre les aspirations du peuple et le mouvement quotidien des partis politiques qui se complaisent dans la culture politique traditionnelle, une culture de clientélisme, d’accaparement des ressources publiques et de lutte pour des places au cœur des institutions de l’État.