Le procureur de la république, Serigne Bassirou Gueye, doit se le tenir pour dit. Il ne fait pas peur. On ne devrait même pas lui prêter oreille outre mesure parce qu’il n’est pas notre interlocuteur. Ce qui est réclamé, c’est égalité devant la justice, c’est surtout que la confiance des sénégalais envers les magistrats soit au beau fixe. Et ça, nous l’attendons de nos élus au premier rang desquels figure le président de la république. Qu’ils en donnent les gages et en garantissent l’effectivité jusqu’à balayer la moindre apparence de partialité.
Contributions de Birame waltako NDIAYE
« Pour le moment, on n’a pas les moyens d’arrêter la saignée. Elle est d’essence économique », a dit Saër Seck, président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP). Les difficultés du secteur sont identifiées, mais depuis sa création en 2009, la LSFP qui emploie entre 1000 et 1500 personnes y travaille sans grand succès. Elle attend de l’État des subventions conséquentes, elle cherche un appui considérable de sponsors et demande la création d’infrastructures modernes. En clair, la ligue n’a pas encore réussi le passage du championnat du statut d’amateur à professionnel.
Karim Wade n’est pas un ennemi, il est sénégalais déclaré coupable d’enrichissement illicite et n’est pas le seul à avoir profité de l’abject système d’accaparement des deniers publics. Contester la grâce qui lui est accordée au seul motif que d’autres croupissent encore pour des faits moins graves, c’est faire dans le populisme, c’est faire du nivellement gauchiste en comparant artificiellement des situations qui n’ont rien en commun. L’optimum de justice, amélioration du sort d’un individu sans détériorer celle des autres, commande en principe la décision de gracier un délinquant.
Certes Déesse Major n’est pas la meilleure référence pour la jeunesse que nous voulons respectueuse des règles de bienséance. Pour autant, le décalage entre son étrange garde à vue et le caractère presque banalisé des actes qui lui sont reprochés laisse perplexe plus d’un. En portant l’affaire devant les tribunaux, le Comité pour la défense des valeurs morales au Sénégal donne un aspect politique à une responsabilité individuelle jusque-là. S’il est en droit d’ester en justice, ce comité ne traduit pas, comme il le prétend, un élan significatif et populaire. Ce que diffusent les médias de cocasse et d’érotique pour rejoindre l’intérêt du public suffit comme preuve.
La nationalité ne se mérite pas, elle ne se transmet pas non plus. C’est l’expression d’un ancrage qui se vit et s’incarne sans déclic ni décret. Les nationalités plurielles, d’inspiration économique, gênent et embrouillent l’ordre social. Il ne peut en être autrement car l’attachement spontané à un pays précède et transcende toute forme d’intégration. Faut-il renoncer au droit tapageur de vote, acquis dans la foulée des déplacements hasardeux ? Bohème des temps modernes, le sénégalais naturalisé français, italien ou autre passe pourtant toutes ses nuits à Dakar malgré tout, à la belle étoile de surcroit.
Le tollé dans les Accords de partenariat économique (APE), c’est l’arbre qui cache la forêt, c’est notre manque d’organisation qui nous poursuit. Pendant que les négociations étaient en cours pour un accord global, la Côte d’ivoire et le Ghana ont signé en 2007 et en 2008 des accords intérimaires au risque de faire éclater le processus d’intégration sous régionale. Au pied du mur, la CEDEAO avait pourtant rejeté un accord sur les biens et avait appelé à un délai supplémentaire pour conclure les négociations. À l’échelle des pays et des communautés africains, il y a lieu de miser sur l’atteinte des objectifs de conditions économiques gagnantes dans les échanges internationaux. L’imposant et l’incontournable marché international et ses lois iniques de capitalisme barbare nous l’imposent. Hélas !
Sur le pétrole et le profil des cocontractants du Sénégal en la matière, le journaliste Baba Aïdara pose légitimement un problème sérieux auquel les autorités doivent apporter des réponses claires. Autrement, il est permis de croire qu’elles ont été du moins coupables, sinon complices de trahison. Alors, il ne restera plus aux spoliés qu’à en prendre acte et à tatouer le régime au fer rouge : Pirate et pilleur.
Quand le président, Macky Sall, dit et répète aux sénégalais qu’ils doivent se mettre au travail, une envie soudaine dicte une réplique non moins sérieuse : « Faites nous aimer le travail, on ne demande que ça ». Le travail n’est pas une valeur en soi. Il ne peut être promu qu’à la condition d’être indispensable et intéressant. Tant qu’il sera manifestement plus facile de gagner sa vie sans éprouver de la fatigue, rien qu’en manigançant ou en s’acoquinant, beaucoup de nos compatriotes s’inventeront un avenir dans la politique ou s’aventureront dans les raccourcis truffés d’argent facile.
Dire qu’il y a des solutions concrètes pour sortir le pays du gouffre, c’est tromper son monde en lui promettant l’avènement d’un miracle. C’est d’abord un engagement clair et fort d’hommes et de femmes, puis des pratiques exemplaires et renouvelées dans la conduite de la chose publique. C’est ensuite des ajustements permanents, de la concertation constante et beaucoup de sensibilisation. Seule la Grande Légitimité est à même de permettre à l’élu de tenir le gouvernail des deux mains avec soutien et sérénité : le pouvoir institutionnalisé et l’autorité morale.
À peine les résultats sortis, l’opposition assimile tendancieusement le fort taux d’abstention à un Non silencieux. La majorité présidentielle préfère fermer les yeux sur le désintérêt éloquent des populations à son projet soudain. Décidément, ils n’auront rien appris du signal manifeste d’une crise de confiance qui se solde par un mépris de l’électorat vis-à-vis de toute la classe politique. Les sénégalais se sont abstenus majoritairement au scrutin parce que les combines électoralistes ont pris le dessus sur les confections de recettes et d’engagements patriotiques.
Si le scrutin référendaire se solde par la victoire du NON, seront ragaillardis les loosers qui, jusqu’ici s’excitent sans trop déranger la quiétude du maître des lieux. Si le résultat est en faveur du OUI, l’actuel président sera plébiscité pour régner en César. L’inféodation de Macky Sall au cinquantenaire système d’accaparement déçoit et interpelle sur nos critères habituels lors des rendez-vous électoraux. Néanmoins, c’est peine perdue que de s’opposer à lui lors de ce référendum malvenu, étant entendu que cela débouchera sur une instabilité contreproductive.
Tant qu’on ne sortira pas du carcan dans lequel il n’est question que d’expansion de la petite politique, des référendums fades et des rattrapages futiles occuperont le débat public sénégalais sans dépassement ni réaction appropriée. Comme d’habitude, il s’agit pour cette consultation référendaire de deux camps qui se disputent la légitimité et, dont les attributs de porteurs de voix ne sont utilisés qu’en guise de pari et pour servir d’attraits. Ce schéma fait état d’un statu quo dont les signes se manifestent à travers une conformité à cet ordre politique cinquantenaire de l’establishment et une similitude des arguments variables ou mystificateurs des uns et des autres.
Loin d’être mal en point, l’Alliance pour la république (APR) fait du référendum une question de vie ou de mort. Le pari est d’aller jusqu’au bout du processus qui consiste à confiner l’opposition au rang de coquille vide. Telle que présentée et orientée, la consultation ne tolère aucun embarras, elle accule au choix impératif pour un camp ou pour un autre, pour un oui militant ou un non concurrent. Si l’opposition n’y prend garde, résignée à discréditer plus qu’à mobiliser, Macky Sall lui passera sur le ventre. Ce référendum vient à son heure, il fait office de démonstration de force et d’assaut final contre la ligue des protestataires.
Jean Paul Diaz a lâché une bombe : « À part Gakou, tous les leaders de parti qui affichent une ambition présidentielle ont puisé dans les fonds politiques ». Le combat pour la bonne marche du pays est celui contre tout un système politique pollué de cabales. Il ne doit épargner aucun des acteurs politiques de l’establishment coupable ; il porte l’estocade sur tous ces politiciens qui sont là depuis des générations et qui perpétuent le jeu pernicieux du « plus beau que moi, tu meurs ». Ce combat prend en apparence la forme d’un cynisme sec et superflu, mais il est à la recherche d’exigences nouvelles et d’alternatives véritables.
Tout le débat articulé autour de la doctrine juridique sur l’avis ou la décision du Conseil constitutionnel ne rend pas compte de la seule règle qui vaille en politique sénégalaise: la « faim » justifie les moyens. Macky Sall s’est arrangé pour que son choix réunisse critères et allure de sentence. L’opposition insiste sur le caractère immoral du non respect de la parole donnée pour en appeler à l’émotion publique. En définitive, ni le droit ni la morale n’y est pour quelque chose; il n’est question que de politique fardée, c’est-à-dire tentative d’idéaliser le réel.
Au commencement était la question de savoir si Karim Wade, candidat aux élections présidentielles, a bien fait de recourir à la juridiction française pour s’extirper des griffes de la justice sénégalaise. Abdoulaye Wade, avisé des externalités sur la crédibilité de son fils, a réussi le coup de maître en déplaçant l’axe du débat de la présomption d’infidélité de son fils à l’aspect technique et légal de la double nationalité. Commission parlementaire sur la question, privation éventuelle des avantages d’ancien chef d’État, poursuite pour haute trahison et patati patata, les apéristes, apprentis sorciers, se sont laissés prendre au jeu du plus doué d’entre nous.
L’intangibilité des dispositions relatives aux caractères indivisible et décentralisé de l’État…, ça peut se comprendre, mais celle du caractère laïc pose problème pour deux raisons. D’une part : qu’est-ce que ça peut bien dire ? D’autre part : pourquoi ce besoin soudain d’appuyer la laïcité dans l’organisation sociale ? La menace terroriste ne peut le justifier parce que si jamais les djihadistes s’emparent du pouvoir, aucune constitution ne leur sera opposable. Ils n’en feraient ni plus ni moins qu’un vulgaire papier. Par contre, l’immixtion de plus en plus vive des forces religieuses locales dans la marche du pays n’est certainement pas étrangère à cette mesure.
Le Sénégal a amélioré son rang par rapport à l’indice de perception de la corruption 2015, mais reste dans la zone rouge. C’est à se demander si la lutte engagée par la société civile et par les pouvoirs publics viendra à bout de la corruption tellement les pressions sociales exposent les sénégalais à s’y risquer. Le mal s’est emparé du tissu social au point que le contrôle sur les marchés publics et sur la haute administration ne suffit pas à contenir le phénomène. Nous en sommes là, étreints par des appels à la solidarité, poursuivis par des sollicitations que ne couvrent pas les revenus licites réguliers.
C’est une chose que de protéger les homosexuels de la furie des fougueux, c’en est une autre que d’encourager l’homosexualité au Sénégal. Les homosexuels sénégalais ne descendent pas de la planète mars, ils sont œuvres et produits finis des structures familiales bien de chez nous. Nous devons empêcher la tenue de « gay pride », éviter la banalisation des déviances sexuelles et s’opposer à la légalisation des actes contre nature, il y va d’un devoir de respect et de conformité aux us et coutumes. Pour autant, abandonner les homosexuels à la vindicte populaire soudaine, c’est compromettre le droit à la sécurité pour tous les citoyens, jusqu’au plus grossier.
La Direction générale des impôts et domaines précise que la remise gracieuse d’argents aux entreprises est une procédure légale prévue. Et alors ? Sommes-nous tentés de lui dire. Plus qu’un simple argument de légalité, c’est l’opportunité de dispense d’impôt qui interpelle à plus d’un titre. Cette mesure brouille l’orientation budgétaire annoncée urbi et orbi à l’effet que le gouvernement met la priorité sur l’amélioration des conditions sociales des ruraux et des défavorisés ainsi que sur la réparation des injustices qu’ils subissent. En plus, cette largesse remet en cause la volonté affichée par le gouvernement de miser davantage sur les ressources nationales pour financer l’économie nationale.