Nationalisation ou dérégulation des activités de SUNEOR, le potentiel de la structure ne sera mis en valeur qu’à la condition de son ajustement à la concurrence étrangère. S’il faut reprendre ce bijou de la main d’Abbas Jaber pour le remettre à un autre chercheur de profit sans que les conditions de production et de commercialisation optimales ne soient assurées, un échec s’en suivra à coup sûr. La relance de la première société agroalimentaire du Sénégal doit, pour combler les attentes, s’accompagner d’une réorganisation de toute la filière; sinon elle débouchera sur une SUNEOR bis.
Contributions de Birame waltako NDIAYE
Le financement d’activités politiques par M. Diack aux dernières élections est intéressant en ceci qu’il montre à quel point, au Sénégal, l’argent est capital dans les compétitions électorales. À tort et à travers, des passions se déchaînent contre une réalité pourtant familière qui traverse la classe politique depuis bien longtemps. N’a-t-on pas souvent entendu de manière à peine voilée: « grâce à l’aide de mes amis, je battrai campagne… »? Qu’il vienne d’un président étranger pilleur de deniers publics, de lobbies capteurs de marchés ou d’un simple manipulateur, l’argent a toujours vicié le vote, vendable dans bien des cas.
Jusque-là, nous avons ri des petits jeux de la petite politique. Karim Wade est confusément en prison, la transhumance est défendue et pratiquée dans la cour du roi. Mais comme dit le proverbe, tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse. Nous nous sommes accommodés aux malheurs de l’opposition, en vengeurs des emportements pendant les 12 ans de gouvernance Sopi. Après 3 ans de provocation sous le couvert de la réparation, le bras de fer n’a que trop duré. À l’Université républicaine de la convention des jeunes républicains, Macky Sall s’est braqué, il a dit : personne ne peut me forcer à organiser un référendum demain, c’est la marque d’une fatale démesure.
Parler pour ne rien dire, parler pour se mettre au goût du jour, Clédor Sène menace ; il se dit victime pour mériter l’attention d’un peuple friand et attentif aux énigmes. C’est l’histoire d’un assassinat dont beaucoup de choses ont été dites sous le couvert des instructions juridiques, des investigations journalistiques et des intentions politiques. Pendant tout ce temps, M. Sène avait l’occasion de se dédouaner, de révéler ou de pointer du doigt celui ou ceux pour qui il avait payé finalement de sa liberté. Non Clédor, nous ne tomberons pas dans ce piège caractéristique de notre démocratie pêle-mêle faite de fantaisies, d’attirails et d’extorsions !
Comme si les kamikazes attendront que la guerre leur soit déclarée pour enfiler leurs ceintures et se faire sauter au nom d’Allah, les sorties de Macky Sall sont décriées au motif qu’elles « répandent de l’électricité dans l’air ». À un niveau privilégié d’information, le président de la république doit marteler ces messages de mise en garde et de prévention, ne serait-ce que pour déployer la vigilance citoyenne. Tant pis si le tourisme en pâtit, qu’importe si les sénégalais prennent peur, l’ancrage des mouvements djihadistes au sol sénégalais fera beaucoup plus de dégâts.
« Ce sera à la Cour suprême de vider le contentieux qui ressemble à un règlement de comptes politiques », a fait savoir Moussa tine, directeur de l’Entente Cadak-Car. La décision de l’État sénégalais de confier la gestion des ordures à l’Unité de coordination et de la gestion des déchets solides (Ucg) est une entorse à la loi, en plus de servir sur mesure des intérêts partisans. Khalifa Sall dérange. Ce qui est en cause, c’est le contrôle politique de Dakar avant même les ambitions présidentiables qui lui sont prêtées.
« Nous avons lancé une politique de recensement du secteur informel pour arriver à avoir des données statistiques beaucoup plus fortes et crédibles », a fait savoir le président Macky Sall. Et après! Sommes-nous tentés de dire. En Cote d’Ivoire, des cartes professionnelles n’ont été décernées aux chauffeurs de taxi que pour les assujettir à des taxes forfaitaires. C’est peine perdue, une démarche efficace viserait davantage les causes plutôt que les conséquences de l’économie informelle.
L’espace politique sénégalais connait enfin un tournant depuis l’affaire qui oppose le bureau de l’Assemblée nationale et l’opposition. Pour la première fois depuis l’accession de Macky Sall au pouvoir, l’opposition se retrouve sur la défensive s’estimant victime d’injustice et acculée à la résistance. Signe d’essoufflement ou style d’adversité nouveau, le reproche fait par l’opposition à l’exécutif pour son immixtion dans le fonctionnement du parlement témoigne de sa faible capacité de mobilisation.
Ce juridisme à outrance dans l’affaire Fada et son étonnant groupe parlementaire nous perd plus qu’il ne nous éclaire. Les jeux et les turpitudes de coulisse sont hors de portée du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Il est question de discipline de parti, de combines et de courbettes. Wade a toujours fait et défait ses associés selon ses attraits et ses penchants du moment. Cette fois-ci, Diagne Fada, rodé aux techniques guerrières du maître, s’est improvisé gaillard pour ne pas finir comme tous les autres, acculé, éjecté puis tacheté.
La Banque Nationale Pour le Développement Économique (BNDE) a pour objectif de renflouer les caisses des PME et PMI. Née de la transformation du Fonds de promotion économique, elle prévoit solutionner les 500 milliards de déficit de financement de ces structures. Rien que du surplace dans cet élan déjà connu de promotion de l’entreprenariat et des initiatives privées. Comme à son habitude, l’État sénégalais ne s’attaque pas aux contraintes véritables d’accès aux crédits. Il essaye artificiellement de contourner la réalité de l’inadaptation des opérateurs économiques nationaux.
Éprouvé par les préparatifs de la tabaski et de leurs réclames en conflits et en pertes, Gorgui Diop est au bord de l’épuisement. Confus, il gesticule tel un possédé et proteste tout haut. « Il n’a jamais été question d’agneau, c’est de l’homme contraint à des dépenses absurdes qu’il s’agit lorsqu’il est dit : laisse mouton pisser, tabaski viendra. » Pour l’habitant de Ndiobentay, les rôles sont inversés. Cette sentence populaire fait référence au sénégalais moyen qui se débat sans succès ni solution à célébrer tabaski plus que ses moyens l’y autorise.
Le système sénégalais d’imposition sur les produits pétroliers est très pesant. Les hydrocarbures font partie des biens les plus taxés. À la fiscalité commune aux pays de l’UEMOA, l’Etat a ajouté le Fonds de Sécurisation des Importations des Produits Pétroliers (FSIPP) et le Prélèvement de soutien au secteur énergétique (PSE). Alors que le Mali est à un taux d’imposition de 27%, le Sénégal applique une taxation jusqu’à 50% sur les prix à la pompe.
Le combat de Modou Diagne Fada s’inscrit en définitive dans une logique d’exclure Abdoulaye Wade des structures du parti. Il est question de renouveau, de succession, mais surtout de course pour le plan B. « Wade a tout fait. Le moment est venu de passer la main, il doit sortir de la scène politique », a dit Diagne Fada. Le prétexte du cas de force majeur postulera le pape du Sopi en protecteur si la direction du parti reste entre ses mains. Voilà qui justifie tout intérêt de Macky Sall dans la tentative des frondeurs à écarter définitivement toute candidature tapageuse de Wade, redoutable catalyseur.
La principale motivation du gouvernement de Macky Sall est de limiter la capacité de nuisance du PDS et associés. Cette opposition cherche coûte que coûte à recouvrer une posture d’interlocuteur craint et fort ; il y va de sa survie. Étrange que les deux camps se servent de règles de droit pour couvrir leurs intrigues d’arrivistes. Encore plus étrange est leur capacité à masquer l’imposture face au commun des sénégalais. L’habituel scénario se déroule aux dépens des couches populaires qui s’abandonnent inlassablement à ce jeu de dupes.
Omar pène, de sénégalité frappante, nous rejoint de ses témoignages sur la vie de son enfance et de sa jeunesse. En réalité, il rassure sur l’ancienneté des écarts décriés urbi et orbi culpabilisant ainsi les nouvelles générations. Dans son répertoire de 4 décennies, le constat s’impose que rien de ce qui est dénoncé aujourd’hui en vice et en incivisme n’est nouveau. Dans ce pays longtemps embrouillé de modes et d’expériences étranges, « Coumba xalis », « Woudiou yaye », « La mouche », tant de tubes qui attestent de la récurrence des contradictions entre les valeurs certifiées et les vilenies courantes.
Drapeau hissé au cœur du palais, hymne en chœur, et le président compte inoculer une bonne dose de civisme à la jeunesse sénégalaise. Manie de suiveur! L’incivisme des sénégalais traduit une délinquance de désabusés, il indique surtout le manque de confiance des citoyens aux institutions et aux meneurs. Les populations négligent les codes et symboles de la république parce qu’elles s’estiment escroquées par ceux-là qui proclament valeurs et principes dans les airs.
Idrissa Seck se complait dans des attaques éclatantes à l’endroit du chef de l’État alors que Khalifa Sall s’embrouille dans des révérences d’appareil et de carrière. Dans le précipité de son organisation politique et sociale, le pays en est au stade des alternatives; l’alternance subito presto n’est plus à l’ordre du jour. Le procédé des professions de foi, simples déclarations sans autre arbitrage sur les modèles et les choix de gouvernance, a atteint ses limites.
Les étudiants se sont illustrés par la violence lors de la visite du président Macky Sall à l’université en raison de leur soumission à la chose politique. Le courant présidentiel allègue l’instrumentalisation politicienne et les soubresauts des réformes d’une part alors que l’opposition souligne par l’effet même une impopularité sans cesse grandissante du chef de l’État. Le plus important reste à savoir comment cette distinguée jeunesse, destinée aux sciences, en est arrivée à ne s’exprimer que par la force sans aucune propension à la rhétorique ni au raisonnement.
Les Jumah moubarak, les Aïd moubarrak et les Machallah apprêtés signifient tout au plus : pauvres convertis, bienvenus dans le cercle des élus. « khaye am na di », nous sommes perdus dans le tintamarre nouveau de ce pays compliqué de nouveautés vexantes. Les Sisyphe heureux se sont accommodés de rapports et de modes fraichement établis par effet d’émigration ou d’incursion. Faut-il contester ce Sénégal inattendu d’emprunts ou simplement s’y fondre pour faire branché ? Il va falloir, au moins, démasquer ces collabos qui ignorent qu’on jurait en toute simplicité sur la ceinture de nos pères, il n y a pas si longtemps.
L’imam de la grande mosquée se déclare favorable au mandat présidentiel de 7 ans et les pauvres bienpensants s’excitent en exorcisés. Comme pour exiger des guides religieux qu’ils le deviennent par intermittence, il faut les cloisonner et s’attendre à ce qu’ils soient aphones sur la chose politique. Un peu de cohérence! Si les religieux sont à part entière des acteurs sociaux, il faut bien leur reconnaître un espace d’expression sur les choses courantes. Pas question de les cantonner dans la sphère de la spiritualité quand ça fait notre affaire et se prévaloir de leur influence à chaque fois que coïncident nos intérêts et l’orientation des prêches.