Ce mardi 16 février 2016, le Président Macky Sall s’est exprimé sur la réforme des institutions. Une des réformes sur lesquelles il s’était engagé en accédant à la magistrature suprême. Dorénavant, le périmètre de la réforme est connu, le référendum est décidé comme moyen de sa mise en place et la date du référendum retenue sera le dimanche 20 mars 2016.
On peut être perplexe quant à l’ampleur ou de la profondeur des réformes. Néanmoins, celles qui sont proposées par le président de la République sont consolidantes. C’est un pas en avant pour le pays. Ces réformes sont pertinentes, elles ont été demandées et voulues par toutes celles et tous ceux qui ont milité et œuvré pour une démocratie solide et stable au Sénégal. Elles ont été demandées tant par la classe politique que par la société civile.
J’appelle donc à voter «Oui»
Ceux qui iront voter «Oui» l’auront fait surtout pour les générations futures dans le souci de leur léguer un pays plus démocratique et une République plus forte.
Ces dernières années, le débat ouvert sur nos institutions a vulgarisé au niveau des citoyens plusieurs concepts d’une grande importance. Le débat n’aura pas été vain, car il aura alimenté les prochaines réformes institutionnelles pour la consolidation de nos institutions dans un équilibre sain. Le pire des dangers sera d’entretenir notre pays encore dans les polémiques politiques ou politiciennes. En 2019, nous aurons une Présidentielle dans laquelle le Peuple, s’il le veut, peut être beaucoup plus exigeant sur ses attentes et sur le renforcement de nos institutions en imposant un débat plus éclairé à l’aune du précieux travail de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri). Commission qui, dans son rapport final, nous aura fait un condensé pertinent d’une vision sur la vie de nos institutions et de leurs interactions.
Mon souhait le plus ardent serait de voir le pays se mettre davantage au travail pour la deuxième moitié de ce septennat.
Que l’élite politique et intellectuelle s’attelle avec énergie et compétence à :
- réduire la pauvreté dans notre pays
- rendre effective la couverture maladie universelle
- rendre effectif l’accès à l’eau dans les zones les plus reculées du territoire
- adapter le Code des collectivités locales en les dotant de plus de moyens
- résoudre le déficit énergétique qui plombe la compétitivité de notre économie
- être plus attentifs à l’intérêt général dans les nouveaux contrats de concession sur la téléphonie, les mines (gaz, pétrole, or, phosphates ...), les ressources halieutiques, etc.
- résoudre les problèmes dans le monde éducatif et de l’enseignement supérieur pour une meilleure formation et un meilleur outillage de nos enfants, notre future élite
- rendre le pays plus compétitif économiquement dans la sous-région afin d’attirer encore davantage les investisseurs pour un financement éthique de notre développement
- protéger davantage l’environnement et promouvoir le développement durable en réduisant les énergies fossiles dans l’apport en électricité dans notre pays
- veiller à mieux solliciter et valoriser l’investissement des nationaux dans notre économie
- combattre avec énergie le chômage
- combattre plus férocement la corruption et la concussion
- promouvoir la méritocratie aux dépens du clientélisme quel qu’il soit etc.
Cela est encore plus important, car la compétition internationale est féroce, le Sénégal a des atouts, mais ceux-ci doivent être sauvegardés, affûtés et conservés, sinon on en perdra les avantages compétitifs.
En résumé, il nous faut davantage un «Etat stratège» managé par des patriotes et où l’intérêt général est sauvegardé. Un Etat qui sera soutenu par tous les strates de son Peuple qui sauront dépasser les clivages partisans. Ces clivages qui sont normaux, sains et nécessaires pour la vitalité de notre démocratie auront des périodes électorales pour s’exprimer.
Nous sommes dans une phase de construction, chers compatriotes. Il y a eu des signaux encourageants depuis 2012 pour montrer que les choses vont dans le bon sens dans plusieurs domaines de développement. Il faut alors redoubler d’effort dans le labeur. Trois ans nous séparent de la Présidentielle. Ce temps doit nous être utile. Durant ces trois prochaines années, il faudra éviter de nous installer dans une campagne électorale anticipée, contre-productive pour notre économie et sa compétitivité.
Ce dimanche 20 mars 2016, un chapitre d’une réforme aura été fermé parmi plusieurs autres, nécessaires à notre développement. D’autres chapitres et chantiers s’ouvriront alors pour notre pays. Nous devrons répondre présents. Un réel enthousiasme sera de rigueur avec un investissement certain, car le temps n’est ni à la paresse ni au bavardage ou au clientélisme, mais au travail.
Mohamed LY
Président Think Tank Ipode