Diaspora, la suite des dérives sans fin du président par défaut Par Par Momar Dieng Quinze députés supplémentaires pour une institution maladivement incompétente et vassalisée ! Il faut être dans la tête du président Macky Sall pour appréhender mieux cette folie politicienne de plus à l’intérieur d’un mandat piraté avec des armes non conventionnelles : […]
Contributions de Momar Dieng
Le “lien” qui relit et unit des hommes politiques, c’est le bloc d’intérêts que les uns peuvent tirer des autres, et vice versa. Et dans ce système où la corruption fonctionne dans tous les sens et à tous les niveaux, le principe de confiance reste un bien grand mot : on se surveille, on s’épie. Entre le président de la république et le Parti socialiste, ce jeu de gribouille qui dépasse le ridicule a bien fonctionné ces jours derniers.
Au mois de mai dernier, David Cameron, alors Premier ministre britannique, était l’hôte d’une cinquantaine d’Etats ayant accepté de participer à un Sommet mondial contre la corruption à Londres. Le Sénégal y était représenté, selon nos sources, par Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Industrie et des Mines. A cette occasion, le Document présenté par notre pays et intitulé «Sommet sur la lutte contre la corruption – Déclaration de la République du Sénégal – Londres, le 12 mai 2016» est assez significatif de l’écart qui existe entre les intentions politiques proclamées et la réalité concrète de la corruption. En juillet, la présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) était relevée de son poste par le président de la république. Au-delà du bruit médiatique ayant entouré ce limogeage, il est de notoriété publique que Nafi Ngom Keïta enquêtait depuis plusieurs mois sur des cas présumés de corruption touchant des proches du chef de l’Etat dont son frère (Aliou Sall) dans le cadre de l’affaire Petro-Tim/ Timis Corporation, le directeur du Coud (Cheikh Oumar Hanne, à gauche sur la photo) et l’ex directeur national des Transports terrestres (El hadj Seck Ndiaye Wade, à droite). Ce dernier, arrêté [...]
Une tyrannie stalinienne du second mandat Un second mandat vaut tous les sacrifices pour éviter le syndrome de Sarkozy. Entre reniements, forcing, menaces, élimination judiciaire d’adversaires potentiels, le Président de la république s’est installé dans une obsession sans frontières, tentant de tout balayer sur son passage… «Je ferai de mon mandat unique une exigence morale […]
C’est un peu une leçon d’histoire qui est étalée sous nos yeux. Elle interroge l’attitude des petits chefs qui se retrouvent subitement confrontés à de grandes équations. Le résultat des courses est systématiquement le même à l’arrivée : c’est fuite en avant, c’est renonciation, ou c’est les deux à la fois. Rampant, calculé, soupesé et finalement quasi acté, le projet d’élargissement de Karim Wade est le dernier coup de massue que le Président de la République assène à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), et plus globalement à l’idée même de lutte contre la corruption au Sénégal, les fraudes fiscales, les blanchiments d’argent sale, les détournements de deniers publics, etc.
Il est où le Président dont l’ambition démocratique suprême était de «réduire l’opposition à sa plus simple expression» ? Il est où le Président dont l’éthique dominante consistait à faire l’éloge de la transhumance politique ? Il est où le Président qui déclarait, martial, «J’ai décidé… Un point un trait» à propos de la position du Sénégal sur la guerre entre l’Arabie saoudite et le Yémen ? Il est où le Président qui avait juré aux Sénégalais et aux gens du monde de réduire immédiatement son mandat de sept à cinq ans ?
Tout est allé très vite avec ce « Dialogue national » dont les premiers résultats bruts-nets sont sous nos yeux. Les libérations des principaux complices de Karim Wade pour différentes raisons que le Garde des Sceaux s’est précipité de justifier…comme d’habitude.
Le premier chef du premier gouvernement de la seconde alternance est désormais engagé sur le terrain politique après plus de deux ans d’observation et de préparation. Avec l’idée d’aller au bout de ses ambitions. Mais en amont, il faudrait qu’il se débarrasse de son «mentor» politique, Macky Sall. Une autre histoire.
Entre les conséquences des forfaitures américaines de Guantanamo, et l’énorme clameur mondiale suscitée par les «Panama Papers», on se demande quelle sera la prochaine grande actualité mondiale qui mobilisera les opinions publiques et les médias. Une impression bizarre suggère qu’il y aurait une «main invisible» pour nous entraîner chaque jour dans une aventure nouvelle dont nous ne déterminons ni le déclenchement ni l’issue, encore moins les péripéties d’entre ces deux extrêmes.
La démocratie sénégalaise est déprimante ! Globalement considérée comme un «modèle» en Afrique, elle accumule les alternances dites pacifiques depuis seize ans, avec le moins de dégâts possibles. Néanmoins, elle porte et entretient dans la profondeur de ses entrailles des tares congénitales qui expriment le mieux sa véritable nature. Celle d’une grande arnaque à partir de laquelle des élites politiques professionnalisées se coalisent, le temps de capter les parts de ressources qu’elles pensent devoir mettre dans leur escarcelle. Cela explique d’une certaine façon la persistance de la transhumance et la tentative de «sophistication» dont elle est l’objet aux fins de dissimulation.
Nervosité suspecte, fuite de responsabilité, courage discutable, colère sans cause… C’est le stock de marchandises avariées et frauduleuses que le Président de la république vient de fourguer aux Sénégalais dans un emballage étiqueté «reniement d’un engagement électoral». Le coup de massue est terrible et sans appel contre la démocratie sénégalaise, contre les valeurs d’éthique et de probité morale, contre toutes ces autres valeurs opposables aux turpitudes quotidiennes des hommes et femmes politiques de notre landerneau.
Il n’est pas toujours très indiqué de péter les plombs son jour d’anniversaire, comme cela est arrivé à notre jeune Président de la république, quand bien même les charges qui pèsent sur ses épaules sont colossales. Ce n’est pas le jour (d’après ou d’avant) de ses 54 ans que l’on doit exploser comme il l’a fait à l’université (d’hiver ?) de la Convergence des jeunesses républicaines. Contre qui ? Contre lui-même !