Le vote électoral fait-il toujours sens au 21e siècle ? Voter pour élire un «représentant» ne revient-il pas à succomber à cette «illusion politique» superbement décrite par Jacques Ellul en son temps ? Pour qui voter quand l’offre politique en termes d’alternatives sociétales voire civilisationnelles est presque nulle ? Pourquoi voter alors que les conditions de transparence en matière de financement des partis politiques ne sont jamais remplies, alors que les critères d’entrée dans la sphère de la politique politicienne favorisent les profils les plus médiocres et les moins éthiques et alors qu’il n’y a aucun mécanisme crédible de reddition de comptes pour ceux qui ont été aux affaires ?
Contributions de Ndongo Samba SYLLA
Dans le cadre d’un débat démocratique, les adversaires doivent se vouer un respect mutuel et l’objectif devrait être d’éclairer les citoyens ordinaires, les décideurs publics, etc. Les meilleurs arguments doivent triompher des intérêts partisans. Autant nous devons nous réjouir de l’émergence d’un débat public sur le franc CFA partout dans l’espace francophone, autant nous devons déplorer le manque de courtoisie et d’honnêteté intellectuelle de nombre de partisans du franc CFA.
Que la question de l’emploi occupe une place de plus en plus importante dans le débat public est une évolution dont il faudrait se réjouir. Malheureusement, en l’absence d’enquêtes statistiques dignes de ce nom, c’est la parole politicienne qui prévaut nolens volens. Afin de montrer que les promesses de Macky Sall (500 000 emplois en sept ans, puis […]
Le débat autour du franc Cfa a été récemment relancé par la publication au début du mois d’octobre de Sortir l’Afrique de la servitude monétaire : à qui profite le Franc Cfa ? Coordonné par Kako Nubukpo, Bruno Tinel, Martial Ze Belinga et Demba Moussa Dembélé, l’ouvrage comporte neuf chapitres qui ont été rédigés par dix chercheurs africains et européens. Devenu d’ores et déjà un succès de librairie, Sortir l’Afrique de la servitude monétaire a fait l’objet d’une couverture médiatique importante en France et dans la presse panafricaine. A un point tel qu’il ne serait pas exagéré de dire que l’on n’a jamais autant parlé de la question du franc Cfa que durant ces deux derniers mois. Les langues commencent ainsi à se délier du côté des banques centrales de la zone Franc, du gouvernement français, des investisseurs français de la zone Franc, etc.
Le titre est provocateur je l’admets. Toutefois, avant de me juger et de m’accabler des qualificatifs les plus ignominieux imaginables, prenez le temps de me lire un tant soit peu. En bons « démocrates » que vous êtes, vous vous devez au moins de respecter la diversité des opinions et de chercher à faire triompher l’opinion réelle.