En homme pressé par le second mandat libératoire, le président de la République a passé son temps à inaugurer des réalisations encore en chantier…et à promettre de grossiers montages promotionnels qui participent plus à un mauvais casting auquel seule son épouse donne un relief…coloré. Pape Konaré est décédé le mardi 13 décembre au matin, sur […]
Contributions de Pathé MBODJE
La dégradation de l’environnement physique et moral durant les années d’ajustement structurel et de lutte contre la pauvreté a fini par aliéner le mental des populations. À l’échec des départs mal négociés lors du dégraissage de l’administration et de la restructuration bancaire des années 80, s’ajoutent une paupérisation grandissante des populations, toutes classes sociales confondues, et une impécuniosité qui explique à son tour la faiblesse de la puissance de l’autorité : cette faiblesse morale frappe et tue. L’absence ou l’excès d’eau détermine les relations entre les populations et rend un mauvais service à l’ajustement structurel, base de l’austérité.
Pour combler un déficit en eau potable et, en même temps, lutter contre des excédents, le Sénégal dépense une fortune, avec l’appui désordonné puisque sans coordination d’une communauté internationale éternelle « partenaire » à un développement qui tarde. Tous oublient en effet, dans le secteur hydraulique, de se servir des pertes déversées en mer. Les projets pharaoniques de dessalement de l’eau de mer et d’une troisième conduite de Keur Momar Sarr tiennent peu compte de la possibilité de récupérer des eaux potables déversées dans un Océan Atlantique. Pourquoi rejeter en mer une eau douce pour la dessaler ensuite ?
Dakar entend profiter de sa présence au Conseil de Sécurité de l’Onu pour appeler à une plus grande justice environnementale internationale ; sous le triptyque « Eau-Paix-Sécurité », le Sénégal veut «amener le Conseil, à titre préventif, à poser le problème des cours d’eau communs aux Etats qui peuvent être des facteurs de crise ou d’intégration ». Le président Macky Sall joue les homo dominici dans cette diplomatie. Dakar reste ainsi fidèle à une tradition établie depuis Senghor.
SANS surprise, la justice française a déclaré recevable la plainte déposée par Karim Wade. Ses avocats ont reçu la confirmation de la recevabilité de leur plainte auprès de la justice française pour détention arbitraire, motif de la plainte déposée auprès du tribunal de grande instance de Paris à la suite de l’avis du groupe de […]
Mandat Présidentiel-Macky Sall Va À Canossa Candidat sans illusion, il s'était trop engagé un peu trop légèrement envers les Sénégalais de l'intérieur et de la diaspora et l'étranger (France et États-Unis notamment) sur des sujets délicats. Élu à la surprise générale, il est allé de revers électoral en désillusions constitutionnelles et tout le monde semble désormais chercher à s'en éloigner. Grâce au Conseil constitutionnel, cela pourrait être possible en 2019. En attendant, la galère continue. Et Vogue La Galère PAR l'avis du Conseil constitutionnel du 12 février, Macky Sall fait un appel d'air pour 3 Ans Encore en revenant sur la réduction de son mandat actuel. Il devrait mettre l'intervalle à gouverner le Sénégal. Le Conseil constitutionnel a enfoncé une porte ouverte depuis avril 2014 et envoyé le président Macky Sall à Canossa en le faisant pédaler en pleine choucroute : priés de donner leur avis sur un package, les cinq sages ont fait dans le glissement sémantique en prenant une décision sans appel ; ils ont ainsi rejeté la principale disposition des quinze points du chef de l'État d'imposer une réduction de son mandat de sept à cinq ans. Le 12 février dernier, le Conseil constitutionnel a notifié à Macky Sall qu'il faut évacuer du montage la mention : "Cette disposition s'applique au mandat en cours" au motif que la mesure constitutionnelle est "intangible et hors de portée, non susceptible de révision". Le président se trouve ainsi dans un cul de sac puisqu'aucune voie de recours ne lui est offerte, la décision du Conseil s'imposant dans toute sa rigueur. De même, les cinq sages invitent l'initiateur des révisions constitutionnelles à plus de modestie en réduisant la forme dogmatique de certaines positions irréversibles. Le pied de nez du Conseil constitutionnel, sorte de bara yeggo (entente tacite) entre le solliciteur et les consultés coulait de source depuis une fameuse intervention à la "radio mondiale" en avril 2014 on l'on sentait un rétropédalage dans le souhait de réduire le mandat de sept à cinq ans : prié de se prononcer encore une fois, Macky Sall avait montré son irritation en rappelant qu'il ne faisait pas les lois, ce que tout le monde savait. Depuis, on sentait le président de la République derrière les rideaux, inspirant d'autant plus un certain doute quant à la faisabilité de la promesse du candidat devenu président que les faucons n'entendaient pas accepter facilement le hara-kiri auquel voulait apparemment les soumettre le chef de la coalition politique au pouvoir : aux vociférations des uns s'ajoutait la dissidence des autres et l'Alliance pour la république, comme lors des Locales de juillet 2014, éclatait entre les partisans du «Oui» ou du «Non». Le 12 février dernier, les cinq sages ont donc fait... droit au souhait du souffleur de respecter le mandat en cours dont la durée est de sept ans ; toute l'argutie antérieure tournant autour de l'esthétique (moderniser, stabiliser, consolider, renforcer et améliorer) qui voulait dorer la pilule de la réduction n'a pas convaincu pour exciper de la bonne foi du demandeur qui se voulait moralisateur du jeu politique sénégalais. Macky Sall a ainsi une bulle d'air de trois ans qui devrait lui permettre de regarder véritablement le Sénégal dans le blanc des yeux. Jusqu'ici, il gouvernait par procuration, avec des alliés peu désireux d'être agréables au chef qui les a invités au banquet de la République.
A force de vouloir ruser avec tout le monde, Macky Sall va se retrouver pris dans sa propre nasse : le référendum de 2016 est vendu pour mieux préparer la présidentielle de 2019, mais peut-être sans le président actuel qui pourrait partir sur un oui ou pour un non.