Depuis les années 2000, l’Etat du Sénégal a beaucoup investi dans l’agriculture afin de corriger le retard du secteur, retard consécutif à l’application des programmes d’ajustement structurel, injustement imposés à notre pays par les institutions de Breton Woods. La politique agricole progressiste et volontariste du feu Président Senghor fut alors abandonnée. Ainsi, les coopératives agricoles qui permettaient jadis aux agriculteurs de faire de l’épargne pour la période de soudure et de jouer leur partition dans la commercialisation de l’arachide furent en conséquence supprimées ou banalisées. Furent également supprimés l’encadrement et la formation des producteurs, les prêts d’intrants et de matériel agricole aux agriculteurs,…. En fin de compte, l’application des programmes d’ajustement structurel poussa l’Etat à abandonner le secteur agricole à lui même et on connait les conséquences dramatiques de cette « Nouvelle Politique Agricole » : pauvreté en milieu rural, exode rural, insécurité alimentaire, mal nutrition,… Influencés par les institutions de Breton Woods, beaucoup d’hommes politiques sénégalais pensent à tort que le retrait de l’Etat de l’agriculture est une nécessité voire une obligation. Je ne connais pas un pays agricole où l’Etat s’est retiré de l’agriculture et ce n’est même pas pensable. L’agriculture est une affaire qui relève de la souveraineté nationale. L’Etat doit toujours avoir la main sur ce secteur ultra stratégique, surtout au Sénégal où plus de 60% des habitants vivent directement de l’agriculture.