Contributions de Seybani SOUGOU
« Les tyrans ont une grande connaissance des hommes. Ce ne sont pas des idiots. Ils savent exactement comment on manipule les peuples. Ils avancent jusqu’au bout…. jusqu’au moment où la situation leur échappe » Emil CIORAN, écrivain roumain
Le débat relatif à la réduction du mandat présidentiel porte désormais sur la portée de l’avis du Conseil Constitutionnel. De nombreux constitutionnalistes et spécialistes en droit se sont prononcés sur le sujet. L’expression qui se dégage fait apparaître une nette majorité partageant l’idée selon laquelle l’avis du Conseil Constitutionnel revêt un caractère « consultatif ». Il s’agit là d’une tendance claire, sans équivoque.
Il y a 12 ans, lors des élections locales de 2002, l’actuel Président de la République, Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique à l’époque avait défrayé la chronique, en décidant, urbi et orbi, de voter dans son fief, à Fatick, sans pièce d’identité. Foulant au pied les dispositions du code électoral. Cet acte impensable pour un homme d’Etat avait heurté la conscience de nombreux républicains. Mais, il nous renseigne, en partie, sur l’état d’esprit de Macky Sall ou du moins sur une certaine conception de l’usage de la force dans le champ politique.
Ne boudons pas notre plaisir : la lecture de l’avant-projet de Constitution démontre que les membres de la Commission nationale de réforme des institutions ont réalisé un travail de haute facture qui mérite d’être apprécié à sa juste valeur.
Dans une correspondance adressée au Chef de l’Etat, abondamment commentée à l’époque, le journaliste Adama Gaye, dont le parcours mérite respect, donnait déjà le ton de la gouvernance de Macky Sall, en des termes crus : «… A ce stade de votre gestion du Sénégal, vous méritez, au plus, une note passable, n’en déplaisent à vos laudateurs intéressés. Ils seront les derniers à vous dire que les actes que vous avez posés jusqu’ici s’inscrivent en faux contre les grandes attentes du peuple sénégalais.
Adulé par les uns pour ses prises de position contre le régime d’Abdoulaye Wade, voué aux gémonies par ses pourfendeurs, le personnage de Latif Coulibaly laisse rarement les Sénégalais indifférents.