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Macky à L’epreuve Du Pouvoir : Et Si Idrissa Seck Avait Raison ?

Le Sénégal souffre et souffrira encore de son régime, un régime présidentialiste fort où la totalité du pouvoir est concentré entre les mains d’un super président.

Tant que ce président n’aura pas la certitude que tous les actes qu’il pose et que toutes les initiatives qu’il prend concourent infailliblement à renforcer son pouvoir, et à lui garantir, comme c’est le cas présentement pour ce qui concerne MACKY,  un second mandat,  rien dans la conduite des affaires de la Nation ne se fera dans les règles de l’art.

Le  Sénégal est paralysé par l’agenda politique de MACKY.

Et comme il n’a pas le don d’ubiquité et que toutes les choses ne peuvent se régler en même temps, la priorisation des urgences dépend de son bon vouloir et il s’occupe avant tout d’asservir tous les pouvoirs  pour la satisfaction  de ses désidératas.

J’en veux pour preuve la manière dont l’Acte 3 est piloté par MACKY. Depuis un certain temps, on n’entend plus le constitutionnaliste théoricien de la  réforme s’épancher sur les ondes. En fait depuis le moment où il avait déclaré péremptoirement que la phase 2 du fameux Acte 3 réglerait les dysfonctionnements de sa mise en œuvre laborieuse.

Ce discours aurait-il déplu à MACKY pour qu’il lui demande de mettre la pédale douce et de ne plus engager l’Etat à travers ses déclarations sur le renforcement de l’autonomie financière des collectivités locales ?

En tout cas, concomitamment à cela, la deuxième mouture du Code général des collectivités territoriales qui devait retourner à l’Assemblée nationale depuis juin 2014 est rangée aux oubliettes. L’Etat choisit délibérément de maintenir les collectivités locales dans une indigence financière qui les empêche de décoller véritablement et de jouer leur rôle dévolu par la loi. Pire encore, on freine leurs initiatives propres, comme ce fut le cas avec le fameux emprunt de la ville de Dakar, et comme ce fut le cas aussi avec le dossier de la gestion des ordures, arrachée péremptoirement à l’entente des collectivités locales  qui y était dédiée.

En positionnant à la tête du ministère de tutelle un natif de Dakar qui se sent les épaules assez larges pour contester le leadership de KHALIFA SALL  en compagnie des ALIOU SALL et autres THIMBO, MACKY entend maintenir les collectivités locales dans cette situation d’impuissance, et d’incapacité, en se substituant en même temps à elles, par l’usurpation de leurs prérogatives.

Sinon comment comprendre qu’il décide unilatéralement de mobiliser plus de 400 milliards, de les confier au PNUD, et d’investir par cette occasion les territoires des collectivités locales bénéficiaires du PUDC ? Aujourd’hui, MACKY envisage de revendiquer le bilan de la réalisation du PUDC, et de couper par là l’herbe sous les pieds de ses potentiels adversaires et de leurs souteneurs, à la tête de collectivités locales qui n’existent que de nom, car il aura réussi à les vider de leur quintessence.

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MACKY cherche désespérément un bilan, et le moyen politique d’en avoir un tout en privant les autres d’en revendiquer un quelconque aussi symbolique soit-il passe par le blocage du parachèvement de l’Acte 3. Il l’a décidé souverainement, quitte à saborder sa réforme en attendant de trouver une solution au problème crucial de sa réélection.

MACKY a-t-il mesuré tout le ressentiment engendré par cet état de fait ? La première caractéristique d’une collectivité locale est la gestion de proximité. En privant les élus locaux légitimement élus des moyens de  répondre aux attentes des populations, en choisissant délibérément de se substituer à eux et d’investir leurs territoires de manière aussi cavalière, MACKY a-t-il réfléchi aux conséquences du blocage politique de sa réforme ?

L’inféodation de la marche de l’Etat au calendrier politique de MACKY est manifeste aussi dans les autres actes qu’il pose : aujourd’hui, la réforme de la CREI n’est plus envisageable seulement, elle est nécessaire et elle sera réalisée, car MACKY a fini de régler son sort à  KARIM WADE et n’ose plus s’attaquer aux autres victimes expiatoires dans les mêmes conditions. Il faut en effet savoir jusqu’où on peut aller trop loin !

La pagaille qui se passe à l’Assemblée nationale et qu’il observe sans broncher découle certainement aussi de sa propre initiative, ou a au moins reçu sa bénédiction.

Que faut-il en penser dorénavant ?

Tant que MACKY n’aura pas fini ses petits calculs politiciens et qu’il aura été satisfait du résultat qu’il aura trouvé, tout marchera à vau l’eau dans notre pauvre pays.

Toutes les troupes sont mobilisées pour donner à MACKY des raisons d’être conforté dans la certitude d’avoir son second mandat. Les dames de compagnies écrivent des navets fêtés à coup de millions à l’étranger, car leurs auteurs n’ont pas le toupet de les présenter aux sénégalais.

Ceux qui doivent leur présence au pouvoir à la seule volonté d’une première dame affadie dans son délire narcissique  de reine adulée par son cercle de courtisans obséquieux et de dames de compagnie aussi veules que viles se sont terrés dans un silence assourdissant, car, à force de parler, de promettre  et de prendre des engagements que  ni MACKY ni son régime ne pourront jamais tenir, ils ont été rattrapés par le temps, et forcés à rabattre définitivement leurs caquets, car totalement discrédités.

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MACKY, comme ce général qui voit ses lieutenants se faire descendre un par un sur le terrain de la communication et de l’action politiques,  envoie toujours de nouveaux  huberlulus  sur le terrain pour le défendre, ou pour mobiliser autour de lui. Ils se font tous lamentablement laminer.

Aujourd’hui, même le Ministre de l’Economie et des finances est obligé de s’engager en politique. Il ne s’en plaindra pas, notre Iznoggod qui se voit déjà khalife à la place de MACKY. MACKY en désespoir de cause vient de virer son conseiller en communication tout heureux d’être toujours au palais, quitte à avaler cette grosse couleuvre de déni de confiance.

A TOUBA, il a fini d’enrôler le maire, après avoir infiltré sans succès la garde rapprochée du maitre des céans. Son accueil dans la capitale du MOURIDISME  a d’ailleurs été un échec cuisant, et jusqu’à présent ses affidés se battent comme des chiffonniers et règlent leurs comptes au tribunal désormais, alors qu’il leur avait demandé d’être disciplinés.

Que dire de son esclandre avec l’une des éminentes personnalités du MOURIDISME, bloqué à la porte de la grande mosquée alors qu’il venait y prier.  Les explications de ce saint homme épris de paix ont conforté la majorité des sénégalais sur ce qu’ils savaient déjà. Sinon, pourquoi MACKY se serait il cru obligé de se rendre aussitôt après à son domicile, pour lui présenter ses regrets ?

Les paroles valent ce qu’elles valent, mais en l’espèce, son discours qu’il avait tenu auparavant devant le Khaife a été malmené par les actes de ses  sbires aussi zélés et qu’irrévérencieux.

Tous ceux sur qui MACKY comptent s’étripent, et se font une guerre sans merci pour des intérêts aux antipodes des siens.

IDY ne s’est pas privé d’ailleurs de le leur dire, et de taper avec délectation sur MACKY et son régime.  On ne peut que lui donner raison, car notre basculement dans les bas fonds du classement des pays les plus pauvres du monde,  notre position peu satisfaisante dans le rapport doing business et j’en passe apportent un démenti cinglant au discours dithyrambique que ses  écrivailleurs nous servent dans leurs productions livresques  qui se suivent et qui se ressemblent. Ces gens ont choisi de déserter les plateaux radio télés où ils se font tristement « youssou touréiser » ! En effet c’est bien plus facile de produire un livre, car on leur porte la contradiction après coup, ou on y répond par le mépris.

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MACKY qui s’agite dans tous les sens et découvre à chaque fois qu’il en est au même point c’est-à-dire pas loin du début de son mandat avec zéro réalisation se rend compte chaque jour combien il est difficile de concilier son agenda politique avec la gestion des urgences nationales. IDY en a conclu fort à propos qu’il voulait certes bien faire, mais qu’il en était incapable.

Pour ma part, je retiendrai que malgré les égosillements de M. DIONNE, malgré ses coups de colère, rien dans la démarche gouvernementale n’a progressé avec efficacité vers l’atteinte des objectifs qu’on leur a assignés.

Il est donc temps de changer de démarche. De changer de méthode. Et de changer d’hommes.

A la lecture de sa lettre à ses militants à l’occasion du septième anniversaire  de son parti, on pourrait croire qu’il est en train de  prendre la mesure du problème et qu’il est manifestement prêt à apporter les changements nécessaires à la conciliation de sa vison du développement  avec son agenda politique, en s’ouvrant à d’autres forces  vives représentatives du SENEGAL, compétentes et patriotes.

En évoquant par ailleurs l’élargissement de sa coalition au plan politique, osons gager que c’est parce qu’il est en train d’appréhender le danger de compter sur les faiseurs de président  de la gauche, plus enclins à s’opposer ou maitres dans l’art d’accompagner  les présidents sortants jusqu’aux portes de la défaite,  en plus de socialistes experts en louvoiements et maitres en duplicité.

2016 arrive à grands pas, et annonce des échéances de la plus haute importance. MACKY a tout intérêt à ne pas se louper dans les décisions stratégiques qu’il devra prendre,  et dans le choix des hommes, qui devront franchir le dernier cap vers les élections avec lui, vers la victoire.

Sinon, la chute n’en sera que plus lourde encore…

 

Cissé Kane NDAO

Président de l’Alliance Démocratique pour la République

A.DE.R

 

Cisse Kane NDAO

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