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Monsieur Le Président De La République, L’erreur Est Humaine

Il ne se passe un jour sans qu’un article de presse, une déclaration d’un homme politique ou une publication ne sorte, stigmatisant les errances des politiques gouvernementales. Et la campagne pour le dernier et controversé référendum aura porté à son paroxysme la paranoïa qui s’est emparée d’une société en quête d’un dialogue national sincère et inclusif.

Que ce soient les partisans du « oui » ou les réfractaires, tous voyaient dans leurs parades l’occasion de triompher de son adversaire, mésestimant la volonté populaire qui s’est manifestée avec un taux d’abstention extraordinaire de plus de 60%.

C’est donc l’échec total pour deux tendances qui prétendaient réformer la société.

Au même moment et pas loin de cette arène de lutte d’influences, un Etat au train de vie vorace met à mal notre capacité de croissance des dépenses publiques structurellement supérieur à celui de notre Pib. L’Etat entend rouler en Ferrari mais ne peut supporter le cout du carburant et l’assurance notamment avec cette dimension prise par la politique sociale qui l’oblige à distribuer l’argent sans compter.

A défaut d’un traitement économique, on fait du traitement social, confondant encore la cause à l’effet. Car le social n’entraine pas l’économique : c’est la bonne santé de l’économie qui permet de nourrir les avancées sociales.

Si l’on veut réellement lutter contre la misère, et c’est bien l’objectif du gouvernement (PSE) si je ne me trompe pas, il faut considérer la dimension économique du problème. Cette dimension s’inscrit comme toujours dans la durée, et non dans l’urgence, qui implique de se poser la question de la production des richesses.

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L’aide d’urgence ne s’est pas attaquée à la cause, mais à l’effet. Une fois le partage du « pain » effectué, le problème de la production reste entier. Ce qui est normal : dans l’urgence, on n’a guère le temps de résoudre tous les problèmes

Même le paysan le plus modeste savait autrefois que manger le pain ne fait pas pousser le blé. Dans les périodes difficiles, il mettait du grain de côté pour assurer la prochaine récolte. Il ne suffit pas d’attendre des jours meilleurs, il faut les préparer.

On ne doit donc jamais cesser d’investir tout en protégeant les intérêts du pays, ce qui hélas est loin d’être le cas de nos jours.

Nos dirigeants devraient s’assurer de ne plus scier la branche déjà bien fragile sur laquelle, ils sont tranquillement assis, en acceptant toute politique venant de l’occident qui tend à plonger dans la faillite générale des peuples réduits au rang de masses assistées.

Comment ne peut pas avoir une pensée pour les générations futures avec la signature prochaine des Accords de Partenariats Economiques (A.P.E), la nouvelle arme de colonisation de l’occident ? Nous leur léguerons forcément un lourd fardeau qu’elles ne seraient pas en mesure de supporter.

En s’érigeant en défenseur d’intérêts des occidentaux qu’il contribue à façonner, l’Etat ouvre la porte à une série illimitée de conflits, d’attentes et de frustrations. C’est dans le pays où l’on s’obstine le plus à nier la réalité du fonctionnement de l’économie que les discours politiciens se substituent au contrat social. Encore une fois, cela n’est pas le fait du hasard avec les dirigeants que l’on a.

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Pendant que l’Etat donne des leçons et traite les enseignants de « voyous », en menaçant de les radier, il se laisse porter par le fil des sondages et de l’actualité, omettant de revoir ses dérives financières qui menacent l’économie dans son ensemble.

L’adage populaire rappelle que « l’erreur est humaine ». Comment peut-on corriger cette chose si profondément ancrée dans la nature humaine, sauf à corriger la nature humaine elle-même ? Et comment de surcroît un dirigeant politique pourrait-il échapper lui-même à cette limite ? Un dirigeant politique est aussi un être humain. Il n’échappe pas à cette « imperfection » inscrite dans la condition humaine. Et il se rend plus dangereux tant qu’il se croit au-dessus de la masse humaine.

Quand on mène un gros navire, il faut maitriser les changements de direction afin de réussir les larges manœuvres et pouvoir éviter les obstacles. Car l’inertie d’un grand bâtiment à pleine vitesse est grande. Si l’obstacle est découvert tardivement, un drame « Titanesque » peut subvenir. L’affaire Karim Wade en est la parfaite illustration. La tournure qu’a prise ce dossier est incomprise et désastreuse après tant de milliards dépensés pour les besoins de l’enquête. Quelqu’un qui a été emprisonné pour enrichissement illicite suivant la juridiction de la CREI, va bientôt humer l’air libre. Certes son niveau de vie était impressionnant durant le règne de son père mais que dire du train de vie de ces ministres et directeurs généraux de l’actuel gouvernement ? Les récents discours du Président MackySall sur la libération de Karim Wade, un homme qui a toujours clamé son innocence, sèment le désordre dans la tête des sénégalais qui demandent si ce qui était reproché à Monsieur Karim Wade était réellement fondé. Toutes ces centaines de milliards du contribuable sénégalais détournées et mis sur le dos du Karim Wade, était –ce de la réalité ou du bluff ?

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L’issue de cette affaire renforcera-t-elle la justice sénégalaise ? L’état de droit en sera-t-il renforcé ? Autant de questions que je laisserai volontiers au peuple de répondre.

Monsieur le Président, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Oui, Son excellence, l’erreur est humaine et un grand homme apprend de ses erreurs pour s’orienter vers la perfection tout en oubliant pas que seul le peuple est souverain.

 

IBRAHIMA DIOUF dit GAYE GAYE

Economiste – Statisticien

Email : pape_gaye@hotmail.fr Tel : 77 417 06 81

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