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Au Diable Le Politiquement Correct!

Par amour pour ma patrie, le silence devient pesant car coupable et complice ! Est-ce de ce Sénégal là que nous voulons pour nous et pour nos descendants ?

Un Sénégal où les contre-valeurs sont promues et encouragées ? Où la parole publique n’a plus aucune valeur ? Où la véritable fierté d’être sénégalais n’est plus qu’un slogan qui se vit dans l’intimité affective ?

Je pense aux pères fondateurs. Je pense à Mamadou Diop. Je pense à tous nos martyrs. Comment oserons-nous les regarder si le cours de l’histoire les ramenait ? Comment même, pouvons nous encore supporter notre regard dans un miroir ? Nous sommes lamentablement en train de trahir notre mission.

L’histoire occidentale et américaine nous enseigne que ce sont les peuples qui érigent leurs droits et fondent leur patriotisme. La France de 1789 et les Etats Unis de la sécession suffisent pour exemple si je ne peux évoquer les printemps connus. Thomas Jefferson rappelait vigoureusement à l’Amérique que l’arbre de la liberté se nourrit du sang des patriotes. Mais ce sont nos égos qui sont entrain de se nourrir du sang de nos martyrs.

J’ai honte quand je vois mon peuple ne donner aucun crédit aux valeurs fondamentales d’une société.

J’ai honte quand je pense que nous sommes la génération qui a cautionné le « waax waxett », celle qui a accepté qu’on la berne, qui a accepté une justice à deux vitesses, avec l’élite d’une part et les « badola » en reste.

J’ai honte quand nos droits les plus basiques nous sont niés et que nous acceptions cela : le droit à l’éducation, à un logement décent, à l’accès aux soins.

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J’ai honte quand dans une société aussi pauvre que la nôtre, l’individualisme prime sur le collectif. Nous n’accordons aucun crédit au patriotisme, aucun respect à notre drapeau national, aucun engouement pour un civisme productif, aucun attachement aux biens publics ! Sommes-nous réduits au statut de simples spectateurs ? D’épouvantails permettant de justifier la levée de fonds sur les marchés financiers ?

Pourtant, c’est ici à la porte de l’Atlantique qu’un pan entier de l’histoire du monde s’est écrit. Et malheureusement, nous n’avons toujours pas pris notre destin en main pour nous affirmer et imposer une démarche républicaine à nos dirigeants afin que les aspirations du peuple soient toujours aux cœurs de leurs actions.

La maxime selon laquelle un peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite s’appliquerait-elle à mon Sénégal ? Ce n’est que lorsque nous opérerons des changements profonds dans notre façon de penser et d’être que nous pourrons aspirer à un destin commun des plus reluisants.

Le constat amer est que nous manquons de références, nous manquons de valeurs, nous manquons de principes, nous manquons de tellement de choses que de façon caricaturale nous avons lamentablement admis qu’une valeur ancestrale soit tournée en dérision. C’est ici, que nous avons sans gène chanté et dansé au rythme du « Niani Nangouna ». Quelle ignominie !

Le peuple ne s’émeut pas, ne s’indigne pas, ne pense nullement à marquer l’histoire et à jeter les bases d’un Sénégal meilleur, ne serait-ce que pour les générations futures.

La politique ne doit en aucun cas nous dévier de notre nature hautement humaine de sacrifice, de don du meilleur de soi pour la communauté.

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Frantz Fanon nous rappelle que chaque génération a une mission et que soit elle l’accomplit soit elle la trahit. Nous devons nous affranchir de nos peurs, triompher de nos préjugés, de nous même, et avoir à chaque instant le courage de faire ce qui est juste et noble. Nos obligations quotidiennes nous noient dans un individualisme inconsidéré, mais le patriotisme et le souci des générations futures nous imposent à voir au-delà de nos personnes et à incarner des valeurs et des principes pour l’intérêt supérieur de la nation.

La tournure des événements nous fait parfois remettre en cause l’utilité de notre engagement et sa nécessité même. Le fait est qu’il arrive dans une profonde détresse que l’on se demande si le peuple vaut la peine que l’on sacrifie notre temps, notre énergie et bien plus encore, pour la défense de droits et libertés.

Mais de toute évidence, la fibre patriotique qui s’étire en chacun de nous, et qui vibrent plus pour certains que pour d’autres, repousse tout désespoir même dans le plus sombre des jours.

Je rêve d’un Sénégal meilleur.

Un Sénégal où chaque matin, chaque citoyen se réveillera avec un « Dieu bénisse le Sénégal ». Un Sénégal où le peuple sera le moteur et la finalité de toute action citoyenne et politique. Un Sénégal où le peuple sera vigilant et œuvrera pour marquer définitivement l’histoire de l’Afrique et du monde. Un Sénégal prospère qui restera positivement dans l’histoire.

Pour finir, je me permettrais de paraphraser John Pucc pour dire : Sénégal, des fois je te hais, parfois tu m’émeus, mais souvent je me tais car au fond de moi je t’aime !

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J’aime mon pays !

 

Souleymane SOUMARE

REWMI DAKAR

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