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Suite De L’affaire Rocambolesque De Truquage Des Titres Académiques : Madame Aminata Touré Entre Discrédit Et Désaveu.

Bonjour,
Mesdames et messieurs,
Suite à l’entretien que Monsieur Mbaye du Site-Dakar actu a eu hier (31 décembre 2016), avec Madame Aminata Touré, ancien premier ministre du Sénégal, nous voudrions juste revenir afin de clarifier quelques points saillants, qui à notre avis des éclaircissements.
Tout d’abord, il faudrait noter les incohérences notoires entre ses récents propos, dans lesquels, elle soutient avoir fait sa thèse de Doctorat dans une université américaine, en l’occurrence l’International School of Management dans le Vermont (États-Unis), et ce qui avait été mentionné dans son CV (affiché dans le site Gov.sn). En plus, Madame Touré dans son discours, après avoir dénoncé les actes de dénigrements et d’ostracisassions, de la part de ceux qu’elle qualifie comme étant ses pourfendeurs politiques, s’est vacillée entre thèse et antithèse, en défendant insidieusement et simultanément deux idées contraires. D’abord, elle a commencé son récital, en soutenant que le champ politique, n’est pas le seul où l’on peut absolument faire valoir ses compétences et réussir, et que c’est dans le secteur privé où les rémunérations sont les plus alléchantes. Oui, effectivement, dans certains pays occidentaux, où les traditions de rééditions de compte sont très bien ancrées, il est assez fréquent de trouver de hauts fonctionnaires qui quittent délibérément le service public, pour aller travailler dans le secteur privé. Je présume que la manière dont nos deniers publics sont gérés doit être si différente, ce qui expliquerait certainement l’engouement manifeste qui anime beaucoup de nos concitoyens autour des arènes politiques et des ordonnateurs de fonctions politiques pécuniaires. Ensuite, elle revient subitement, comme si elle avait été mandatée pour lancer un appel à l’élite de retourner en masse vers la politique afin de remettre une certaine p-value qualitative dans la jungle !
Très honnêtement Madame Touré, je vous dirais que parmi-ceux qui réclament que tu fasses des clarifications acceptables sur ton background, certains ne sont animés que par un esprit civique. Ils estiment que, par souci d’honnêteté intellectuelle et par devoir moral, tu devrais tenir un langage clair au Sénégalais, en fournissant des preuves indéniables à propos de ton supposé diplôme de Doctorat. Tu as ensuite, parle de relever le niveau du débat, semblant vouloir mépriser ceux qui prennent le temps d’écrire pour te contredire, et étouffer le tolet que cette affaire a provoqué.
Moi, personnellement, je renchéris les propos contenus dans mon dernier article, en réfutant de manière formelle ta possession d’une thèse de Doctorat. Dans toutes les académies du monde, il existe une tradition commune en termes de processus d’évaluation de travaux doctoraux. C’est sûr qu’avant la généralisation des systèmes LMD, les doctorants étaient autorisés de soutenir des thèses de 3iem Cycle (sans publication), toutefois ils devaient le cas échéant publier avant d’obtenir le grade de Docteur d’État. Il n’existe sûrement pas de doute concernant tes diplômes de second cycle (Maitrise et DESS), sinon tu n’allais probablement pas pouvoir travailler au Nations-Unies, c’est sur la thèse que tu es interpellée. Tu as fait 30 ans de carrière, d’abord au Sénégal, puis tu as travaillé comme fonctionnaire international, avant de rentrer et occuper des fonctions politiques dans le gouvernement du Sénégal, c’est bien c’est en ton honneur, personne ne conteste tes compétences. Mais le débat ne se trouve pas là, c’est plutôt ta thèse qui pose problème. Dans le milieu académique, il existe un seul référentiel, ou on peut apprécier les chercheurs ce sont les publications. Tu ne peux en toute évidence soutenir que tu as une thèse et que personne, si méticuleuse soit-elle, ne parvint pas à trouver un seul article scientifique que tu as produit, comme toi- même tu as jusqu’à présent failli la faire. Peut-être que c’est un DBA (Doctorat of Business Administration) que tu as fait, certaines écoles de gestion délivrent des Doctorat de le sorte, sans publication, mais qui ne permettent pas d’enseigner du tout dans les facultés ? Est-ce que c’est ça que tu as ?
En plus, tu nous parles d’un diplôme de Maitrise obtenu en France et ensuite d’une thèse de Doctorat faite à l’ISM (Vermont). En cela, j’en décèle une discontinuité dans la mesure ou le DEA ou le Master est absent. En France, avant l’instauration du système LMD, il fallait faire un DEA après la maitrise avant de pouvoir s’inscrire en thèse. Le DEA étant l’équivalent du Master dans le système nord-américain, tu ne peux logiquement pas s’inscrire aux États-Unis en thèse sans le Master. Où est ton Master Degree ? Même si au préalable on peut te concéder le grand bond transatlantique, que tu viens de faire en partant de Paris III pour amerrir au Vermont. Par ailleurs, je pense que Monsieur Mbaye (le Journaliste) a été très complaisant avec toi, lui a sûrement prêté serment de respecter les codes de déontologie du journalisme, pour autant, il est moins crédité pour assermenter des diplômes et en définir l’authenticité. La moindre des choses dont, il devait faire était de demander aux cameramen de zoomer sur les documents, à défaut de nous lire les contenus. Et de toute façon, des faux-diplômes c’est toujours facile de se les faire confectionner.
Ce que nous demandons, ce sont au moins, le titre de ta thèse, l’année et le lieu d’obtention ainsi que les publications. Quelques soient les courbettes que tu puisses faire, si tu ne parviens pas à rendre publique ces documents-là, on retiendra que tu as procédé à des badigeonnages et des tricheries pour se forger une image irréelle, ce qui serait un délit flagrant et inapproprié, en contradiction totale à nos us et coutumes et indigne même d’un personnage d’État, prétendument aspirant à la Magistrature suprême à la suite du mandat de Macky.
DJIBRIL FAYE (djibrilfaye682@yahoo.ca)

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