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Législatives : Un Troisième Tour De La Présidentielle ?

Législatives : Un Troisième Tour De La Présidentielle ?

Un homme assommé se relève toujours avant de s’affaler, définitivement…

La campagne électorale des législatives nous montre que la classe politique est déterminée, malgré les leçons et injonctions du peuple, à vouloir s’entêter à repousser les limites de l’impasse…

C’est à peine sortis de la présidentielle avec tout ce qu’ils peuvent en tirer, qu’ils nous reviennent plus politiciens que jamais ! Les priorités et des urgences pressentes imposent de leur part une attitude plus responsable et respectueuse…

Le siège de député, bien qu’honorable doit constituer un fardeau, une mission plus qu’une promotion.

Comment, sous prétexte fallacieux d’équilibre des pouvoirs, vouloir changer les mentalités et comportements et remettre ainsi dans le fruit le ver déjà ciblé et écarté ?

Pour changer le Sénégal, il faut commencer par les mentalités… Les institutions évoluent plus vite que les mentalités… mais un début de changement passe nécessairement par le changement des mentalités, des comportements déplorables et déplorés de la plupart de ces hommes qui ont longtemps pollué le paysage politique et les institutions de la République.

Un pays qui aspire à l’émergence et au développement doit avoir à sa tête des hommes responsables, de vrais hommes d’Etat sachant ce qu’Etat veut dire… La chose publique doit être sacrée… Elle doit surtout avant tout redevenir Publique au Sénégal…

Ce qui commence nécessairement par un retour aux valeurs… Se débarrasser des scories et choisir des hommes de valeur…

Les audits ne doivent pas rester une opération de réhabilitation de façade… Ils doivent constituer un symbole, un exemple-échantillon du modèle qui doit s’imposer désormais à tous…

Comment vouloir une chose et son contraire ? Le nouveau Président doit disposer des leviers institutionnels nécessaires pour tenir les promesses qui ont orienté le choix électoral vers sa candidature.

Il est vrai que pour éviter toute dérive monarchique, à l’image de ce que nous avons vécu sous l’alternance 2000-2012, « il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir »…

L’Assemblée Nationale doit accueillir désormais des députés sachant pourquoi ils ont été choisis… On peut appartenir à la même coalition politique et ne pas être un récepteur, une voie à sens unique, un béni oui-oui de son camp politique… Un député doit défendre ses mandants… Proposer, rectifier, rejeter s’il le faut et ne pas se contenter d’être une caisse enregistreuse à la disposition d’un exécutif déconnecté de sa base. Le député est le relais, un régulateur…

Le rôle du député n’est pas seulement de représenter sa circonscription…. Il est député du peuple avec un mandat national à l’Assemblée Nationale !

Défendre la cause commune, « influencer » positivement la politique du gouvernement… C’est par ce comportement qu’un bon député peut sauver son parti de la déviance et d’éventuels écarts qui conduisent en fin de mandat, à la sanction populaire.

Il faut donner au Président nouvellement élu les moyens de faire ses preuves… Une majorité parlementaire qui permettra peut-être demain, de mieux cibler les responsabilités… Il n’aura alors pas de prétexte et sera seul à rendre des comptes…

Un mandat de sept ans qu’il a promis de ramener à cinq ans passe vite, très vite…

Ahmadou FALL

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